D’après Eitam, « le plan soulagera la détresse des sans-logis qui ne peuvent pas payer leur appartement à cause du prix élevé de
l’immobilier ».
Cela rappelle beaucoup l’ancien ministre du logement Natan Sharansky, qui avait une vision similaire du monde. En 2001, il a dit que son programme aiderait les faibles et les sans-logis. Ca sonnait bien dans les médias ; mais en pratique le plan Sharansky a été conçu pour aider la colonisation et les constructions dans les territoires [occupés], en venant au secours des promoteurs qui avaient d’énormes catalogues d’appartements, et à l’aide des banques qui ont accordé d’énormes lignes de crédits au secteur de l’immobilier tout entier. L’opération Sharansky a accru les ventes pendant la période en question, mais la presque totalité de l’augmentation vint de personnes qui avançèrent la date de l’achat pour profiter des avantages. La banque d’Israël a constaté que les prix des appartements avait monté pendant cette période, d’autant que les aides Sharansky, 25.000 à 50.000 NIS. En d’autres termes, l’Etat a donné des subventions indirectes aux entrepreneurs, qui les ont repassés aux banques pour réduire leurs dettes, tandis que les acheteurs d’appartements ont vu pratiquement nib de nib de toute l’opération. Mais l’entreprise de colonisation dans les territoires [occupés] s’en est trouvée renforcée.
Alors que nous avons une trêve (hudna) fragile et que le Premier Ministre parle de la Judée et de la Samarie en termes de territoires
occupés qui seront rendus un jour, l’Israël officiel continue de verser de l’argent dans les colonies au détriment des dépenses dans le Neguev et la Galilée, de Dimona et de Shlomi, au détriment de la croissance et de l’emploi.
Un appel d’offres a été récemment publié pour la construction de 22 unités résidentielles dans la colonie Neveh Dekalim de la bande de Gaza. Et ceci peu après que nous ayons « évacué la bande de Gaza ». En plus, on continue de goudronner des routes en Cisjordanie, en ce moment au sud des collines d’Hébron. Les statistiques indiquent 5415 colons de plus l’an dernier. Et maintenant 200 millions de NIS de plus vont aller presque entièrement pour les territoires [occupés].
Si ceci n’est pas la dernière marche des fous, qu’est ce que c’est ?
Eitam vit lui-même dans une bulle, déconnecté de la réalité. Il dit : « Le secteur de la construction n’a pas à subir les effets de la situation sécuritaire ». Mais qu’est-ce qui a causé la détérioration de l’industrie année après année, sinon l’état de guerre qui a conduit à la crise économique, à une récession profonde, la chute de la demande et l’arrêt des ventes ? Le fait est qu’en 1996, la construction se montait à 14% du PNB, maintenant elle est à peine à 8%.
Mais les faux messies sont au dessus des faits de la vie. Ils ont conduit le peuple d’Israël au désastre dans le passé. Et, comme l’a dit le ministre des Infrastructures Nationales Yosef Paritsky à propos d’Eitam : « Comme ce type est fou, avec des délires messianiques, il faut une réponse par un spécialiste dans ce domaine, pas par moi ».