Netanyahu a demandé à Biden lors de leur premier appel téléphonique la semaine dernière de maintenir en place les sanctions imposées par l’administration Trump à la Cour pénale internationale (CPI), me disent des responsables israéliens.
Pourquoi est-ce important : Les responsables israéliens craignent que la suppression des sanctions entrave les efforts d’Israël pour arrêter une enquête sur les crimes de guerre potentiels en Israël, et que le procureur de la Cour puisse y voir un signal que les États-Unis ne sont pas fermement opposés à cette enquête.
La grande image : Les juges de la CPI ont ouvert la voie à une éventuelle enquête le mois dernier lorsqu’ils ont statué que la Cour était compétente en Cisjordanie et à Gaza. (Israël n’est pas partie au Statut de Rome, qui fixe le mandat de la Cour, mais les territoires palestiniens le sont.)
- Israël est très préoccupé par le fait que toute enquête pourrait conduire à des mandats d’arrêt internationaux contre des responsables et officiers militaires israéliens et pourrait stimuler les campagnes BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) contre Israël.
- Israël a demandé à des dizaines d’alliés de transmettre un « message discret » pour exhorter le procureur de la CPI Fatou Bensouda à ne pas aller de l’avant avec l’enquête, comme Axios l’a rapporté il y a deux semaines.
Retour en arrière : Bien que n’étant pas non plus partie au Statut de Rome, les États-Unis ont eu leurs propres affrontements avec la CPI, qui a choisi en mars dernier de poursuivre une enquête sur la guerre en Afghanistan, ce qui pourrait impliquer les troupes américaines et la CIA.
- L’administration Trump a réagi avec fureur, imposant des sanctions aux responsables de la CPI, y compris Bensouda, et menaçant de sanctionner ensuite les juges de la Cour.
- Le secrétaire d’État Mike Pompeo a promis de nouvelles mesures si la CPI ouvrait une enquête sur Israël.
L’état des lieux : Les diplomates israéliens ont fait valoir à leurs homologues américains que même si l’administration n’est pas d’accord avec les sanctions, elle devrait les maintenir en place comme levier pour persuader Bensouda et son successeur de ne pas poursuivre les enquêtes sur l’Afghanistan, la Cisjordanie et Gaza.
- La question a été soulevée lors d’un récent appel téléphonique entre Ashkenazi et Blinken, selon des responsables israéliens.
Ce qu’ils disent : « Lors de mon appel téléphonique avec le président Biden, nous avons parlé de notre obligation morale de protéger nos troupes contre ceux qui tentent de diffamer leur moralité avec de fausses déclarations », a déclaré Netanyahu jeudi dernier lors d’un service commémoratif pour les soldats portés disparus au combat.
- Ses commentaires sont passés inaperçus, mais les responsables israéliens me disent qu’il faisait allusion à d’éventuelles enquêtes de la CPI contre des soldats israéliens et américains.
- Le bureau de Netanyahu a refusé de commenter cette histoire, tout comme la Maison Blanche et le Département d’État.