Naplouse, la capitale du nord de la Palestine, ville encerclée, occupée et réinvestie systématiquement par la soldatesque israélienne, est à nouveau meurtrie. Dans le camp de réfugiés de Balata attaqué chaque jour, les jeeps et les chars ont à nouveau terrorisé la population civile, un enfant de 7 ans a été abattu hier (27 mars) à l’intérieur de sa maison où il observait à la fenêtre la nouvelle invasion israélienne.
Selon les médecins de l’hôpital de Rafidiyah, à Naplouse Khaled a été tué d’une balle réelle dans la poitrine alors que les jeeps israéliennes venaient chercher les soldats qui s’ étaient déployés dans le camp dès l’aube et avaient occupé de nombreuses maisons.
Dans le même temps nous apprenons que le responsable du Secours Médical (UPMRC) de Naplouse, le docteur Ghassan Hamdan a été maltraité par un soldat de l’armée d’occupation israélienne au check-point d’Huwara près de Naplouse, check point très dur où les soldats israéliens sont particulièrement déterminés à humilier et brutaliser les Palestiniens qui tentent de poursuivre leur vie.
Le Dr Hamdan traversait le check-point quand un officier israélien de « liaison civile » lui a refusé le passage, l’a violemment sorti de sa voiture, jeté au sol, frappé et fouillé brutalement. Bien qu’il ait protesté qu’il était médecin en mission médicale, l’officier et un autre soldat lui ont imposé ce traitement pendant une heure.
Le Dr Hamdan, joint au téléphone, dénonce l’attitude des soldats israéliens qui entravent systématiquement le travail des équipes médicales. La veille ils avaient aussi délibérément empêché le passage de l’ambulance de l’UPMRC qui transportait le petit Khaled, moribond, hors de Balata et l’avait retenue plus d’un quart d’heure, en endommageant le véhicule. Ghassan Hamdan qui a saisi la Croix Rouge, ajoute que la situation à Naplouse est extrêmement dure, tous les check-points qui font de cette grande ville autrefois prospère un ghetto en ruines , une prison à ciel ouvert, sont quasi hermétiques pour les Palestiniens.
A Naplouse toujours, le 22 mars, un journaliste de 22 ans, Mohammad Abu Halima, a été abattu par les forces armées israéliennes. Il a été frappé d’une balle à la poitrine alors qu’il couvrait une confrontation provoquée par l’entrée des troupes israéliennes dans Balata.
Selon le Palestine Monitor, entre le 28 Septembre 2000 et le 1er Mars 2004, 2.859 Palestiniens ont été tués dont 527 (19%) d’enfants -moins de 18 ans-, 82% étant des civils.