« Avec fierté, je célèbre mon anniversaire dans la geôle militaire israélienne ’Al-Jalama’ et je fais face aux services de renseignements les plus dangereux et malveillants dans le monde, debout avec fierté devant leurs juges, croyant en la justice de ma cause, prenant ma force des prières de ma mère et de ma grand-mère ». C’est le texte du message envoyé par Zaid Baajawi, enfant prisonnier (15 ans), arrêté le jour de son anniversaire.
Le 10 septembre 2019, les forces d’occupation israélienne sont venues arrêter Zaid chez lui, dans la localité de Yaabed à Jénine au nord de la Cisjordanie occupée.
Après avoir assiégé le domicile familial, les forces de l’armée israélienne l’ont emmené, marchant pendant un kilomètre et demi jusqu’au barrage militaire ’Doutan’ puis au centre militaire ’Al-Jalama’. Là, Zaid Baajawi a été interrogé pendant 10 jours avant d’être incarcéré, sans procès, à la prison de Meggido.
Zaid, collégien, est le frère cadet du détenu Majd Baajawi, arrêté le 15 janvier 2019 et qui purge une peine de trois ans à Gilboa.
Leur père, Ahmed Baajawi, condamné le ciblage des enfants palestiniens par l’occupation israélienne, en violation de toutes les normes et les chartes internationales des droits de l’enfant, indiquant que l’occupation tente de priver les enfants de leur enfance, leur innocence et leur droit à une vie sécurisée comme les autres enfants du monde.
A l’âge de 14 ans, Zaid Baajawi avait déjà été arrêté plusieurs fois et interrogé pendant de longues heures avant d’être libéré ; son père a été arrêté également deux fois avec lui.
Lors de sa dernière arrestation, Zaid a subi 4 procès devant le tribunal militaire ’Salem’ et chaque fois, le verdict a été reporté. Le 19 mars dernier, aucun membre de la famille Baajawi n’a pu se présenter au tribunal, le verdict a donc été repoussé au 5 mai prochain, selon son avocat.
Le père raconte que son fils Ahmed a été exposé, dès son jeune âge, aux pires formes d’injustice, de torture physique et psychologique par les services de renseignement israélien.
Les Baajawi craignent que les prisonniers, surtout les enfants, soient exposés aux maladies avec la propagation de la pandémie du coronavirus, à la lumière des conditions inhumaines dans lesquelles ils vivent à l’intérieur des prisons de l’occupation, y compris la privation de leurs droits les plus simples et l’interdiction des visites familiales.
Monsieur Baajawi appelle toutes les institutions locales et internationales concernées par l’enfance et les droits de l’homme, à intervenir d’urgence et à exposer les pratiques d’occupation qui privent les enfants de Palestine d’exercer leurs droits, indiquant que son fils représente un cas parmi des dizaines d’enfants capturés et enfermés dans des conditions déplorables.
180 enfants Palestiniens sont incarcérés dans les prisons israéliennes dépourvues du minimum des besoins humanitaires et qui contredisent les standards internationaux des droits de l’homme.
Les enfants prisonniers sont également privés d’éducation et souffrent d’un traitement dégradant.
En outre, les tribunaux de l’occupation imposent des amendes exorbitantes contre les enfants détenus.
Les enfants subissent aussi la mise en détention administrative, un régime injuste qui consiste à soumettre une personne à l’autorité militaire, sans inculpation ni jugement, pour une durée inconnue et renouvelable indéfiniment. Cette pratique est utilisée par Israël pour des « raisons de sécurité ».
La ville de Jérusalem occupée enregistre le taux d’arrestations d’enfants le plus élevé par rapport aux autres gouvernorats. Des dizaines d’entre eux sont arrêtés chaque jour et détenus illégalement, ou soumis de force à la résidence surveillée et obligés de payer des amendes exorbitantes. Certains sont expulsés de Jérusalem par décision de la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers.
Depuis 2000, les forces d’occupation israélienne ont arrêté 17 000 mineurs au moins. La plupart d’entre eux ont été exposés à la torture psychologique.