Ce fut un séjour très dense, constitué de nombreuses rencontres, effectué en 2 temps :
du 8 au 15 décembre, c’est la mission européenne organisée par la CECP,
avant (6 et 7/12) et après, jusqu’au 21/12, c’est la partie de la mission spécifiquement AFPS.
Ce rapport est la synthèse des deux temps. Il est différent et complémentaire du compte-rendu rédigé en anglais par Rabab pour la CECP.
La délégation européenne était composée, outre Rabab de la CECP, de 2 Britanniques (dont un syndicaliste), 2 Belges (dont le sénateur, président de CECP, Pierre Galland), accompagnés par un journaliste de radio belge, Daniel Fontaine, 2 Italiennes (dont une syndicaliste), un Norvégien (arrivé plus tardivement), et 4 Français (CCIPPP, AFPS et Plateforme). Les Britanniques sont très engagés sur le boycott.
J’adresse un coup de chapeau et des remerciements à Rabab pour le travail d’organisation avant et sur place ( avec des ouailles qui parfois n’en faisaient qu’à leur tête !), et merci à Claude qui m’a aidée à préparer la partie « AFPS » de la mission en organisant des rendez-vous. Personne n’a oublié ici sa présence et son travail de solidarité pendant deux années noires de l’occupation.
Seuls, Pierre Galland, Nadia de l’Association Belgo-Palestinienne, et le journaliste Daniel Fontaine ont pu se rendre à Gaza, les autres membres de la délégation se sont rendus à Naplouse. Naplouse qui de « capitale économique de la Cisjordanie est devenue , avec l’occupation, capitale de la pauvreté », comme nous le confiera le maire de la ville, Adly R. Yaish.
La mission européenne terminée, j’ai essentiellement rencontré des responsables politiques à Ramallah (du Fatah,du PPP, du FPLP et du FDLP), mais aussi un syndicat (PGTFU femmes), des ONG (HWC...) et un journaliste...
Le discours de M.Abbas annonçant de nouvelles élections est intervenu pendant la deuxième partie du séjour.
Objectifs de la mission européenne :
Rencontrer et écouter les responsables politiques palestiniens, ainsi que des syndicalistes, sans exclusive, Leur faire part de nos positions, et actions. C’est ainsi que nous avons pu rencontrer des responsables du Fatah, du Hamas, de la Gauche palestinienne, de Al Mubadara, et un député Indépendant.
Rencontrer les ONG palestiniennes avec lesquelles nous travaillons afin de resserrer les liens qui ont eu tendance à se distendre ces derniers temps, les écouter, les informer de nos actions, leur présenter le projet des 7, 8, et 9 juin 2007 pour marquer les 40 ans de l’occupation israélienne, et voir comment travailler davantage en liaison.
Rencontrer des responsables politiques ( Meretz et Balad) et des ONG anticolonialistes en Israël.
Situation :
Sur le terrain, la dégradation de la situation est catastrophique, impressionnante : check points, mur sous toutes ses formes, destruction de maisons, de terrains, de cultures, routes barrées, extension des colonies, multiplication de la présence des colons dans Jérusalem-Est... On assiste à la mise en place d’une situation d’apartheid plus perverse que celle que connut l’Afrique du Sud.
Les Palestiniens : ils sont dans une situation de grande pauvreté généralisée que la sécheresse risque d’aggraver ; la solidarité familiale permet la survie (jusqu’à quand ?). La population en a assez du conflit entre le président de l’Autorité palestinienne et le gouvernement (entre le Fatah et le Hamas) et veut un gouvernement d’unité nationale. Il y a une grande inquiétude devant la dégradation de la situation politique : peur de l’avenir, peur de la guerre civile que le peuple palestinien refuse.
Les déplacements à l’intérieur même de la Cisjordanie et entre la Cisjordanie et Jérusalem sont de plus en plus difficiles pour les Palestiniens. La répression israélienne se poursuit sans relâche : tous les jours l’armée israélienne procède à des incursions militaires, des arrestations et des assassinats.
Ni les politiques, ni la population ne comprennent l’inertie et l’indifférence de l’Union Européenne.
Ni la population ni les politiques n’admettent la punition que la communauté internationale leur inflige pour avoir fait usage de leur droit : choisir librement et démocratiquement leurs représentants.
Les politiques : La situation évoluant très vite, certains propos qui nous ont été tenus semblent dépassés, particulièrement ceux, optimistes, quant à la formation d’un gouvernement d’unité nationale, de Mustapha Barghouti.
Les plus fermés au dialogue interne ne sont pas ceux qui en sont le plus soupçonnés (s’agissant du Hamas et du Fatah qui ne sont pas monolithiques).
Personne ne refuse le principe d’une négociation avec l’Etat israélien.
Actuellement 40 membres du Conseil Législatif Palestinien enlevés l’été dernier sont toujours emprisonnés en Israël.
Les élus du Hamas, ou proches du Hamas, systématiquement boycottés par les délégations internationales qui se rendent en Palestine, ont apprécié que nous ayons souhaité les rencontrer.
Contenu de la mission : rencontres
Ilan Halevi, ancien vice-ministre des affaires étrangères et représentant de l’OLP auprès de le l’Internationale Socialiste, considère que la victoire du Hamas résulte de l’échec du plan de paix et de l’absence de stratégie du Fatah. Depuis un an, le Hamas n’a pas pu gouverner, de ce fait il n’a pas pu évoluer comme l’exercice du pouvoir l’aurait permis, et le Fatah ne s’est pas régénéré dans l’opposition.
Pour Mustapha Barghouti qui nous a dit servir de médiateur entre le Président et le gouvernement dans les négociations pour la formation d’un gouvernement d’unité nationale, le Hamas est le produit de la pauvreté.
Pour beaucoup de ceux que nous avons rencontrés : responsables politiques, ONG ou citoyens, sa victoire est bien due à l’échec du plan de paix mais aussi à la corruption du Fatah et en aucun cas à des raisons religieuses.
Le système électoral a amplifié la victoire du Hamas, ainsi que la défaite du Fatah, minoré les partis de gauche qui avec 12 à 15% des voix n’ont obtenu que 9 sièges et n’ont pu constituer la troisième force qui aurait pu influer sur les événements.
C’est donc une lutte pour le pouvoir que se livrent le Fatah et le Hamas, deux partis devenus trop puissants.
Pourtant, incontestablement, le Hamas a évolué : ses responsables parlent d’un État palestinien dans les frontières de 1967, comme tous les autres partis. Le ministre de l’Éducation, vice-premier ministre, Nasser Eddine Shaer, enlevé à son domicile et emprisonné en Israël durant plus de 40 jours par l’armée israélienne, précise : « nous ne voulons pas détruire Israël, nous voulons vivre libres », et aussi : « le but du Hamas n’est pas d’islamiser la société ».
Mais, en accord avec la société palestinienne, le Hamas refuse de reconnaître formellement l’État israélien sans contrepartie, ce que lui demandent les Etats-Unis, Israël, l’Europe dont la France (et quel Israël doit être reconnu celui de 48, ou de 67 ou celui défini par le mur ?) ...et même Mahmoud Abbas !... Et alors que rien de semblable n’est exigé d’Israël.
Il nous a paru que la plupart des responsables politiques et de la société civile ainsi que la population rencontrés souhaitent la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale sur la base du « document des prisonniers », y compris les responsables politiques du Hamas (et proches) comme le ministre de l’Éducation, les parlementaires ou le maire de Naplouse élu sur une liste du Hamas.
Ce sont des difficultés artificielles, des pressions extérieures, selon Mustapha Barghouti, qui empêchent la formation d’un tel gouvernement d’aboutir.
Rafik Husseini, directeur de cabinet de M.Abbas et Kamal Alsheikh le gouverneur de Naplouse, membres du Fatah et représentatifs de la tendance dure, ont dit vouloir de nouvelles élections et qu’il n’y aurait pas d’autres négociations avec le Hamas. Ils affirment que si au plan politique ils n’ont pas de désaccord avec lui, ils sont en désaccord total pour ce qui concerne leurs projets de société.
Mais Mahmoud Abbas, lorsque nous l’avons rencontré, a affirmé préférer un gouvernement d’union nationale à de nouvelles élections, et user de cette éventualité pour faire pression sur le Hamas. Les élections auraient lieu si le processus de négociation n’aboutissait pas, et pas avant plusieurs mois.
Le gouvernement et le Hamas considèrent comme illégal l’appel à de nouvelles élections qu’ils refusent - alors même qu’ils auraient des chances de l’emporter à nouveau - ce qu’ils veulent, c’est que leur légitimité soit reconnue et prouver qu’ils ne sont pas ce que disent les occidentaux. Pour Azmi Bishara, refuser cette reconnaissance est un non-sens total et une faute.
Au moment du séjour de la délégation, la plupart des responsables politiques rencontrés, à l’exception de ceux du Fatah, semblaient convaincus que la formation du gouvernement d’union nationale était sur le point d’aboutir (avec Bassam Nair comme Premier ministre, le Dr. Samir Oubeisha aux finances).
Beaucoup (Hamas, gauche, ONG, citoyens) constatent et déplorent l’empressement d’Abou Mazen à satisfaire aux exigences des Etats-Unis et d’Israël, sans rien obtenir en échange, et au détriment de l’unité nationale.
Pour Hany el Hassan, responsable du Fatah pour la Cisjordanie, les Etats-Unis et les Israéliens n’aident pas le Président Abbas : ils repoussent toute solution afin d’organiser la région à leur convenance. Pour lui, la paix est possible dans les 3 mois si les Etats-Unis le veulent.
Sur la faiblesse des partis de gauche :
Les responsables de ces partis donnent plusieurs explications :
D’abord la loi électorale qui est mauvaise et ne restitue pas la physionomie du vote : ainsi avec seulement 40% des voix , le Hamas a obtenu plus de 50% des sièges au Conseil Législatif. C’est le point de vue du FDLP qui souhaite l’instauration d’un scrutin à la proportionnelle.
Ensuite l’éparpillement des voix de gauche dans différents partis (PPP, FPLP) qui ont échoué à constituer une coalition.
Mais aussi le fait que ces partis ne sont pas assez clairs sur leur identité de gauche, qu’ils ne marquent pas suffisamment leur différence avec des partis comme le Fatah ou le Hamas (FPLP).
Enfin le problème des moyens.
Ils considèrent qu’il est nécessaire de constituer une coalition des partis de gauche démocratiques, afin de mettre fin à la domination Fatah /Hamas et de parvenir à un équilibre des pouvoirs.
L’OLP actuellement n’est plus représentative, elle doit être réactivée, réformée (le Djihad, le Hamas et Al Mubadara n’en font pas partie).
C’est la seule institution palestinienne qui parle au nom de tous les Palestiniens dans des négociations avec Israël. Oslo qui a créé l’Autorité Palestinienne, a marginalisé l’OLP, et ce faisant, a marginalisé les Palestiniens de la Diaspora ainsi que les réfugiés.
L’OLP doit être le représentant du peuple palestinien devant la communauté internationale pour des négociations (FPLP).
La résistance
Pour tous, la résistance est légitime : il y a résistance parce qu’il y a occupation.
Pour R.Husseini, du Fatah, la résistance (Intifada) doit être non armée (mais les Brigades des Martyrs d’Al Aqsa sont du Fatah).
Pour les partis de gauche, elle doit être populaire et user de moyens pacifiques, mais elle peut aussi être militaire (cf le droit international) et s’exercer contre les militaires israéliens et les colons. Il ne doit pas y avoir d’actions contre des civils, ni en Israël (FDLP)
"Le camp de la paix" israélien
Il est extrêmement réduit : tout au plus quelques milliers de personnes qui n’ont aucun impact sur la société israélienne.
Michel Warschawski, coordinateur de l’AIC, utilise l’image d’un engrenage dont la petite roue ne parvient plus à entraîner la grande - comme elle le faisait dans les années 80 - et tourne à vide. Il en résulte un sentiment d’impuissance.
Autre constat : les relations avec les militants palestiniens ne sont pas faciles, et en cela « le mur est un succès par l’impact qu’il a sur nous-mêmes » dit-il.
S’il dresse un constat d’incompétence globale, à tous les niveaux de l’État israélien gagné par le néolibéralisme et l’individualisme, il fait aussi le constat d’un total consensus sur la guerre considérée comme légitime même par l’opposition de gauche (Meretz, Peace Now), et le réel danger d’avènement d’un fascisme (Lieberman, Gaydamack sont des hommes dangereux mais qui plaisent), dans un pays où l’usage éventuel du nucléaire ne choque personne. Au cœur du consensus israélien, il y a l’Islam car pour les Israéliens « l’Islam est plus qu’un ennemi, c’est une menace ».
Il note un point d’optimisme tout de même : les militants actuels contre l’occupation sont très jeunes (Anarchistes contre le mur) mais ils ne posent pas de questions politiques.
Les “combattants pour la paix“, association constituée à part égale de soldats israéliens qui refusent la guerre et d’anciens prisonniers palestiniens qui récusent aussi la violence, utilisent délibérément le mot Apartheid parce que disent-ils « on a une vision d’ensemble de ce que cela signifie et on sait comment cela a fini ».Tout le monde sait en effet ce que fut le régime d’apartheid en Afrique du Sud et qu’il a été vaincu.
Les ONG palestiniennes ainsi que des ONG israéliennes demandent - de même que l’université An Najah de Naplouse - le boycott d’Israël (campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions ). Badil et Stop the Wall nous ont vivement interpellés là-dessus (Il semblerait que les autorités palestiniennes aient décidé de lancer un appel officiel au boycott des produits israéliens des colonies à l’intérieur de la Palestine). Ces organisations nous demandent d’agir afin que l’Europe prenne position pour les droits des Palestiniens -non parce qu’ils sont Palestiniens mais parce qu’il s’agit du droit et de la justice (Badil) -. Nous sommes aussi interpellés au sujet d’importantes subventions que l’Europe aurait accordées à Israël, et interrogés sur la non parution du “rapport des Chefs de missions“ européens. Les ONG européennes doivent exercer de fortes pressions sur les ministres des Affaires Étrangères européens afin que cette publication se fasse enfin.
Objet d’inquiétude et de colère : les modalités d’application du « Register of damage on the wall and its associated regime » ( voir annexe) que les Nations-Unies ont décidé d’ouvrir.. En effet, les modalités telles qu’elles sont prévues font craindre que ce ne soit une façon de passer pour profits et pertes l’ensemble des préjudices réels , matériels et non matériels, provoqués par la construction du mur et l’occupation israélienne. De plus le registre fait l’impasse sur toute la partie palestinienne qui se retrouve à l’extérieur de la Cisjordanie, du fait de la construction du mur
Jérusalem :
La Coalition pour Jérusalem explique qu’à Jérusalem-Est Israël a établi un “plan directeur“ pour 20 ans : “Jérusalem 2000“ dont le but est de faire qu’il y ait le plus de juifs possible à Jérusalem et le moins de Palestiniens possible. Le gouvernement israélien a exproprié 35% de Jérusalem-Est pour la construction de colonies (Cf. doc de Sarah Karminka) et pour aménager des “zones vertes“ non constructibles (600 maisons détruites). Ainsi la vieille ville peut être démolie pour les besoins des projets israéliens.
Et, sans déplacement de population, par la construction du mur, une partie importante de la population palestinienne se voit exclue de Jérusalem-Est, privée de son statut de résident. Nettoyage ethnique invisible qui fait perdre à Jérusalem-Est sa population palestinienne.
La Coalition pour Jérusalem en appelle aux autorités religieuses, à l’UNESCO.
Concernant le tramway, construit en violation de la loi internationale, 4 lignes sont prévues. Il n’y aura pas d’arrêt dans les quartiers palestiniens (si ce n’est à Shuafat où le mur empêchera les Palestiniens d‘accéder à l’arrêt prévu et coupera le camp), la première ligne sera achevée en 2007. Ce tramway qui ne sera pas rentable et ne transportera pas de Palestiniens est conçu comme outil de l’annexion de Jérusalem.
La Coalition pour Jérusalem est peu au courant de la campagne et des actions menées par l’AFPS contre ce tramway colonial. Ce qui montre combien il est nécessaire de travailler ensemble et d’échanger des informations. La CECP propose qu’aient lieu 2 réunions communes par an, l’une à Bruxelles, l’autre à Ramallah, pour une campagne élargie et coordonnée.
Pour l’ensemble des acteurs de la vie politique et civile palestinienne, responsables politiques aussi bien qu’ ONG, il doit être clair qu’il n’y a pas de paix possible sans Jérusalem-Est pour capitale de l’État palestinien. Jérusalem-Est capitale religieuse certes, mais aussi capitale spirituelle de l’Etat palestinien.
Hassib Nashabishi, de la Coalition pour Jérusalem propose qu’une conférence se tienne à Jérusalem.
L’ICADH, qui constate l’amplification des destructions à Jérusalem, déplore l’indifférence de la communauté internationale qui pourrait stopper le processus mais n’en a pas la volonté. C’est pourquoi l’ICADH considère que les ONG européennes doivent être plus actives et mobiliser plus fortement la Société Civile.
La mission CECP nous a conduits, avec ITTIJAH, au nord de la Cisjordanie, dans des villes et villages arabes israéliens et palestiniens, affectés successivement par la guerre de 48, puis celle de 67 et enfin par la construction du mur. Il en a résulté non seulement l’annexion par Israël de villes ou villages palestiniens, mais aussi leur partition, certains d’entre eux se retrouvant pour partie en Israël, pour partie en Cisjordanie. Mais la nouveauté, avec la construction du mur, c’est que des parties de villages ou des maisons appartenant à ces villages ne sont plus matériellement en Cisjordanie et pas en Israël. Leurs habitants n’ont pas le droit de bénéficier des services ( école, hôpital...) israéliens, mais n’ont plus accès aux services palestiniens. Kafka n’aurait pas fait mieux.
A Oum el Fahem, importante ville palestinienne d’Israël (2e grande ville arabe), et dans la région, nous constatons que la politique israélienne à l’égard de ses citoyens palestiniens ressemble fort à celle menée par l’État israélien en Palestine : confiscation des terres, lois militaires, répression (avec des morts et des blessés, des prisonniers). Il s’agit de judaïser la Galilée (et le Naqab) : remplacer la population arabe par une population juive, diviser les arabes chrétiens et musulmans, les juifs, les non-juifs.
Ce contre quoi population, responsables politiques et associations se battent. Aussi est-il nécessaire de lier la lutte des deux côtés de la « ligne verte ».
Encore une fois, les Palestiniens nous demandent une solidarité plus visible (plus efficace ?).
A la commission européenne Ana Gallo Alvarez, après avoir analysé la situation, considère qu’il y a un réel risque de confrontation, que l’échec des négociations en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale est dû au Hamas qui se sent très fort.
Le quartette ne demande pas que le Hamas reconnaisse Israël, mais que le gouvernement palestinien reconnaisse l’État israélien (“ce n’est pas la même chose“). Le rôle de l’Union Européenne est d’avoir une position pragmatique : « nous travaillerons avec n’importe quel gouvernement ».
Elle estime qu’il n’est pas juste de dire que l’UE ne fait rien pour le peuple palestinien : de fortes sommes ont été données en 2006 pour venir en aide à la population.
La commission déclare ne pas reconnaître les frontières établies par le mur, l’annexion de Jérusalem ni les colonies, ainsi que tout ce qui préempte l’avenir de la Palestine.
Conclusion :
Cette mission a permis de renouer ou nouer des contacts aussi bien avec des élus et responsables appartenant à tout l’éventail politique palestinien qu’avec les ONG palestiniennes, et israéliennes du « camp de la Paix ».
Le projet destiné à marquer les 40 ans de l’occupation est jugé très utile et plusieurs ONG souhaitent y participer.
Mais on ne peut que faire un constat d’impasse et de blocage aussi bien au niveau européen que palestinien et israélien.
La mission a surtout mis en évidence d’une part une forte attente des Palestiniens à l’égard du mouvement de solidarité européen jugé trop peu visible, pas assez incisif et qui ne parvient pas à peser sur la politique européenne, d’autre part la nécessité pour le mouvement de solidarité de travailler plus en liaison avec les ONG, et de muscler ses actions pour être efficace.
Enfin l’ensemble des responsables de la vie politique et civile en Palestine souhaite vivement que soit réunie une Conférence Internationale, et souscrivent à la proposition européenne ( Espagne, France, Italie), ils demandent la mise en place d’une force internationale de protection.
Annexes :
Personnalités rencontrées :
Avec la délégation :
Michel Warshawski, AIC (Centre d’Information Alternative)
Mustapha Barghouti , Al Mubadara (Initiative Nationale Palestinienne)
Rafik Husseini, directeur de cabinet de M. Abbas, Fatah
Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité Palestinienne
3 élus du conseil législatif à Ramallah (1 Indépendant, speaker de la chambre, 1 Hamas, 1 FPLP)
Nasser Eddine Shaer, Ministre de l’Education, vice-premier ministre du gouvernement palestinien, n’est pas membre du Hamas
Mossi Raz, ancien député du Meretz
Saed Jamal Abu Hijeh, responsable des relations publiques de l’université An Najah de Naplouse
Kamal Alsheikh, gouverneur de Naplouse, Fatah
Adly R. Yaish, maire de Naplouse (proche Hamas)
2 élus du Conseil Législatif à Naplouse (Hamas)
Azmi Bishara membre de la Knesset, Balad
Jeff Halper ,ICADH
Mohamed Khatib et le Comité de lutte populaire de Bil’in
De nombreuses ONG palestiniennes (PNGON, BADIL/OGPAI, Coalition pour Jérusalem, Stop the Wall, PARC, ITTIJAH, Eve Center, NSP...) et israéliennes (AIC, ICADH, Combattants pour la paix, Women for peace,...)
Anna Gallo Alvarez, Commission européenne à Jérusalem-Est
Pour l’AFPS , à Ramallah
Abu Gosh, FDLP
Fadwa Khader, PPP
Khalida Jarrar, FPLP, membre du Conseil législatif
Hany El Hassan Fatah, responsable du Fatah pour la Cisjordanie
Amne Rimawi, PGTFU
A.Qattamesh, journaliste
Yasser Abed, RCDP, chef de projets
Health Work Committees