Aujourd’hui, le défenseur palestinien des droits humains et coordinateur du BDS Mahmoud Nawajaa a été libéré par un tribunal militaire israélien après 19 jours de détention illégale sans inculpation. Depuis son arrestation le 30 juillet, la sécurité intérieure israélienne Shin Bet n’a présenté aucune accusation formelle contre lui.
Dans sa première réaction après sa libération, Mahmoud Nawajaa a déclaré :
« La pression fonctionne. La pression mondiale soutenue fonctionne encore mieux. Je remercie Addameer de m’avoir défendu contre ce système de « justice » militaire qui fait partie intégrante de l’apartheid et du régime colonial contre notre peuple.
Je suis profondément reconnaissant à tous ceux qui ont fait pression sur Israël de l’apartheid pour qu’il me libère. De l’Europe, au monde arabe, jusqu’à sur de l’Afrique, à l’Amérique latine, à l’Amérique du Nord et à l’Asie, votre solidarité m’a donné de la force et a gardé vivant mon espoir d’être réuni avec ma famille aimante et avec ma famille BDS plus large qui m’inspire.
Je remercie également les organisations et réseaux palestiniens et internationaux de défense des droits humains, en particulier le Conseil des organisations palestiniennes des droits de l’homme (PHROC), Front Line Defenders, Amnesty International et la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), qui ont joué un rôle essentiel dans ma défense en tant que défenseur des droits humains malgré les « soupçons » fabriqués et les mensonges propagés par l’apartheid Israël contre moi.
Le BDS est une idée et une stratégie antiraciste efficace, moralement cohérente, de résistance pacifique et de solidarité. Ils ne peuvent pas nous briser parce qu’ils ne peuvent pas écraser une idée ou contrer notre stratégie, malgré toutes les ressources financières, de renseignement, politiques, diplomatiques et de propagande qu’ils ont investies dans leur guerre de répression contre le BDS.
Intensifions nos campagnes BDS pour mettre fin à ce système d’apartheid et d’oppression et pour libérer chacun des 4 700 prisonniers palestiniens. Grâce à nos réseaux mondiaux de solidarité mutuelle avec les mouvements pour la justice autochtone, raciale, sociale, de genre et climatique, nous pouvons et nous allons réaliser la liberté, la justice et l’égalité pour notre peuple et pour toutes les communautés opprimées. »
Dans sa déclaration appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de Nawajaa, Amnesty International a dénoncé les tentatives en Occident, coordonnées avec Israël, de réprimer l’activisme BDS :
« Le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) est une forme de plaidoyer non-violent et de libre expression qui doit être protégé. Les partisans du boycott devraient être autorisés à exprimer librement leurs opinions et à faire avancer leurs campagnes sans harcèlement, menaces de poursuites ou de criminalisation ou autres mesures qui violent le droit à la liberté d’expression. »
L’arrestation de Mahmoud Nawajaa est intervenue à un moment où la société civile palestinienne appelle à des mesures internationales efficaces de responsabilisation, y compris des sanctions légales et ciblées, pour empêcher l’annexion de jure prévue par Israël et pour mettre fin à son régime d’apartheid et à son annexion de facto en cours.
Mardi dernier, dans le cadre de la campagne internationale #FreeMahmoud, le Comité national palestinien de la campagne BDS, la plus grande coalition de la société civile palestinienne, a organisé deux rassemblements de protestation à Ramallah et à Gaza devant les missions diplomatiques de l’Allemagne qui président actuellement au Conseil de l’UE. Plus de 150 représentants des syndicats, de partis politiques et d’activistes du BDS palestiniens ont rejoint les rassemblements, exigeant que l’UE exerce une pression concrète sur Israël pour qu’il libère Nawajaa et respecte les droits des Palestiniens conformément au droit international.