Photo : Image de l’immeuble détruit par une frappe israélienne à Beyrouth la capitale du Liban le 30 juillet 2024. Source : Quds News Network.
L’armée israélienne a déclaré avoir effectué une frappe visant un commandant du Hezbollah dans la capitale libanaise Beyrouth mardi, en réponse à une attaque meurtrière sur le plateau du Golan occupé au cours du week-end.
Le sort du commandant du Hezbollah Fuad Shukr, qui était la cible présumée de la frappe, n’est pas clair à l’heure où nous écrivons ces lignes, Reuters rapportant qu’il a survécu et Al Arabiya et un média libanais local rapportant qu’il a été tué dans la frappe. MEE n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante le nombre de victimes de la frappe.
Au moins une femme et plusieurs personnes ont été blessées par la frappe, ont rapporté les médias d’État libanais.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent de grands panaches de fumée s’élevant au-dessus d’un immeuble résidentiel effondré dans le quartier de Haret Hreik, dans le sud de la capitale, et plusieurs blessés recevant de l’aide et des soins médicaux de la part de passants.
L’agence de presse nationale libanaise a déclaré que la frappe visait une zone proche du Conseil de la Choura du Hezbollah.
L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué avoir mené « une frappe ciblée à Beyrouth sur le commandant responsable du meurtre des enfants de Majdal Shams et de l’assassinat de nombreux autres civils israéliens ».
Le premier ministre libanais, Najib Mikati, a condamné cette frappe, la qualifiant d’« acte criminel ».
Le ministre libanais des affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré que le ministère prévoyait de déposer une plainte auprès des Nations unies et a dit espérer que la réponse du Hezbollah à une frappe israélienne serait « proportionnée » et ne conduirait pas à une guerre de grande ampleur.
Le Hamas a qualifié cet acte d’« escalade dangereuse ».
La Russie et l’Iran ont tous deux condamné la frappe, l’Iran la qualifiant d’« agression israélienne coupable et lâche ».
L’agence de presse étatique russe TASS a cité le ministère des affaires étrangères qui a déclaré que l’attaque constituait une « violation flagrante du droit international ».
Malgré cette grave escalade, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré que les États-Unis ne pensaient pas que la guerre était « inévitable » entre Israël et le Hezbollah.
Le Hezbollah et Israël ont échangé des tirs quasi quotidiens depuis les attaques du 7 octobre menées par le Hamas contre le sud d’Israël, le groupe libanais soutenu par l’Iran tirant des roquettes sur Israël en signe, selon lui, de solidarité avec les Palestiniens assiégés dans la bande de Gaza.
Les tensions, particulièrement vives cet été, se sont intensifiées samedi après qu’Israël et les États-Unis ont imputé au Hezbollah une attaque à la roquette contre Majdal Shams, un village druze situé sur les hauteurs du Golan occupé, qui a fait 12 morts parmi les enfants et les adolescents.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que la réponse d’Israël à cette attaque serait « sévère ».
Le Hezbollah a nié en être responsable, affirmant que les enfants avaient été tués par un missile de défense antiaérienne israélien du dôme de fer qui avait mal fonctionné.
S’adressant aux journalistes à Washington, Vedant Patel, porte-parole adjoint du département d’État, a refusé de répondre à la question de savoir si Israël avait informé les États-Unis d’une éventuelle frappe.
« En ce qui concerne cet incident spécifique, je devrais vous renvoyer à des partenaires de la région à qui parler », a déclaré M. Patel.
« Et je laisse aux Israéliens le soin de parler de toute planification ou réponse qu’ils pourraient avoir en préparation. »
Les hostilités qui durent depuis des mois entre Israël et le Hezbollah ont fait des victimes des deux côtés et déplacé des dizaines de milliers de personnes qui vivent près de la frontière israélo-libanaise.
En réaction à cette attaque, Dawn, une organisation américaine qui soutient la démocratie et les droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a exhorté le président américain Joe Biden à empêcher l’éclatement d’une guerre régionale.
« Dans les jours qui ont suivi le 7 octobre, le président Biden avait un message pour le Hezbollah : ’Ne le faites pas’. Il est maintenant temps que Joe Biden envoie le même message à Israël : Ne lancez pas une nouvelle guerre au Liban, ne continuez pas à vous soustraire à un cessez-le-feu permanent à Gaza, ne présumez pas du soutien américain si vous commencez une guerre régionale », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de Dawn.
« Le gouvernement américain devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter l’escalade du conflit et le seul moyen d’y parvenir est d’exercer une pression suffisante sur Israël pour qu’il parvienne à un cessez-le-feu permanent à Gaza », a ajouté Mme Whitson.
Traduction : AFPS