Qu’il s’agisse d’un vote protestataire contre la corruption et la mauvaise gestion de la précedente Autorité Palestinienne dirigée par le Fatah, ou d’un vote d’espoir de " changement et de réforme" réels , ou encore un vote authentique pour un mouvement politique islamique, l’obtention par le Hamas de 74 sièges au Parlement (sur 132) est un rappel frappant de la nouvelle réalité à laquelle les Palestiniens, les Isréliens et la communauté internationale dans son ensemble vont devoir s’adapter.
Comment le monde va-t-il réagir à l’accession du Hamas au pouvoir ?
Pour le moment, les réponses internationales à la victoire électorale du Hamas étaient en quelque sorte prévisibles. Une fois de plus l’administration des Etats -unis n’a pas rempli le rôle d’"honnête courtier" qu’on attendait d’elle. Elle a , plus rapidement même que les dirigeants israéliens, exigé que le Hamas reconnaisse "le droit à l’existence" d’Israël avant qu’il forme le nouveau gouvernement palestinien.
Ironiquement, c’est le droit des Palestiniens à l’existence (avancer, vivre, parler librement, se déplacer librement, entre autres droits humains universellement reconnus)qui est sous menace israélienne constante depuis 1967.
Aurait-ce été un voeu pieux que d’attendre des représentants américains une quelconque mention des obligations légales d’Israël de mettre fin à son occupation des Territoires palestiniens, d’arrêter la construction du Mur et l’annexion illégale de près de 46% de la Cisjordanie et de démanteler toutes les colonies juives qui depuis près de 4 décennies ont été déclarées illégales par le droit international ?
Apparemment, de si grands espoirs devront attendre pour le moement, car les Etats -unis vont d’abord devoir s’assurer qu’un gouvernement palestinien conduit par le Hamas se pliera en silence aux conditions dictées par Washington et Tel Aviv.
Tandis que les implications des élections législatives palestiniennes vont se révéler ans les semaines et les mois qui viennent, particulièrement en ce qui concerne les changements de la politique internationale envers le nouveau gouvernement palestinien,le Hamas lui -même devra sans aucun doute connaître un processus d’auto-évaluation et une estimation de leur transformation d’exclu politique en majorité politique au pouvoir.
Il lui faudra réévaluer, reformer et réaffirmer ses positions, particulièrement vis-à-vis d’Israël. Il sera aussi nécessaire qu’il réajuste son programme politique interne et qu’il le réintègre dans un contexte plus large.
Ce processus ne doit pas être miné par la communauté internationale, y compris Israël, ou par l’opposition palestinienne. Il faudrait au contraire le recevoir et l’accepter comme une progression cruciale vers la maturité politique dans le système de gouvernance palestinien. Après tout nous voulons tous voir le visage du "Hamas officiel".