Plateforme nantaise des ONG pour La Palestine
21 allée Baco
44000 NANTES
Le 14 mai 2007
à
Monsieur Jean Marc AYRAULT,
Député, Président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale
Monsieur le Député,
Vous êtes candidat pour la prochaine élection législative. Si vous êtes élu en juin 2007, votre mandat s’ouvrira dans une période critique et décisive au niveau international.
En effet, les crises actuelles au Proche et Moyen Orient peuvent déboucher sur un règlement politique global ou bien sur une guerre en Méditerranée.
Par sa situation géographique, sa place en Europe et son attachement au droit international, notre pays est directement concerné par cet enjeu. Il doit donc jouer un rôle actif dans la recherche de solutions politiques au Moyen-Orient.
Comme vous le savez, le conflit israélo-palestinien est au cœur de toutes les problématiques de la région. C’est pour cette raison que la plate-forme des ONG pour la Palestine souhaite rencontrer les candidats pour connaître leur position à ce sujet et leur faire part de ses demandes.
Nous souhaitons donc vivement vous rencontrer pour connaître votre position personnelle et savoir ce que vous avez fait, ou comptez faire sur un certain nombre de points si vous êtes élu.
Les résolutions adoptées par les Nations Unies (en particulier la 242 et la338) prévoient le droit à un Etat palestinien aux côtés d’Israël, le retrait des troupes d’occupation et le droit au retour pour les réfugiés (conformément aux conventions de Genève). Aucune de ces résolutions n’a jamais été appliquée. Comment comptez vous agir pour faire évoluer sur ce point la politique étrangère de la France ?
En avril 2002, le Parlement européen décidait, en raison des atteintes portées par l’Etat d’Israël aux droits de l’homme dans les territoires occupés, le principe de sanctions et la suspension de l’accord d’association euro-israélien. L’Union Européenne décidait de ne pas donner suite à cette décision. Quelle action comptez-vous développer à l’Assemblée Nationale pour que la France exige l’application de cette décision ?
Le 9 juillet 2004 la Cour Internationale de Justice de La Haye condamnait la construction dans le territoire palestinien du mur d’annexion par l’Etat d’Israël et exigeait sa destruction. L’assemblée générale de l’ONU approuvait ce jugement le 20 juillet 2004 et appelait les Etats membres à agir pour faire appliquer cette décision. Le mur continue aujourd’hui de s’étendre, confisquant les terres palestiniennes les plus riches en eau. Que comptez-vous faire pour contrer la politique israélienne d’expropriation et d’annexion ?
Un mémorandum des diplomates européens en poste à Jérusalem daté du 21 novembre 2005 portant sur Jérusalem mettait en évidence la politique de purification ethnique menée par l’Etat d’Israël dans la partie occupée de la ville (Jérusalem-Est). Le 12 décembre 2005, les 25 ministres des Affaires étrangères de l’UE et Monsieur Javier Solana, Haut Responsable de la Politique Etrangère et de la Sécurité Commune, choisissaient de ne pas rendre public ce rapport. Quelle est votre position sur la situation de la ville de Jérusalem-est ? Quelles initiatives comptez-vous prendre pour empêcher l’épuration ethnique ?
Les entreprises françaises Alstom et Connex-Veolia sont engagées dans un projet de construction de tramway dont le but exclusif est de relier les quartiers occidentaux de Jérusalem, en territoire israélien, et les colonies construites illégalement par cet Etat à l’est de la ville. Pour ce faire, de nouvelles expropriations de terrains appartenant à des citoyens palestiniens de Jérusalem vont avoir lieu. Ces entreprises se rendent donc complices d’une violation de la IVe Convention de Genève.
Quelle doit être selon vous la position du gouvernement français à cet égard ?
Dans l’attente de vous rencontrer sur ces sujets qui nous tiennent particulièrement à cœur,
Veuillez agréer, Monsieur le Député, l’expression de nos salutations distinguées.