M. le Secrétaire Général
AlHaq, organisation palestinienne pour la protection et la promotion du droit et des droits humains dans les Territoires Occupés Palestiniens (TOP) a pris note avec beaucoup d’inquiétude de vos récents commentaires au sujet de la politique israélienne de destruction de maisons dans les TOP.
Le 25 juin 2004, vous avez dit que bien que vous ayez connaissance des graves violations auxquelles sont soumis les Palestiniens et que vous l’ayez fait savoir publiquement, vous ne pensiez pas que la communauté internationale allait agir pour mettre fin à ces violations. Plus précisément vous avez dit : « Vous voudriez que le Quartet agisse immédiatement pour mettre fin aux démolitions de maisons, mais cela implique le genre d’action, de volonté, de ressources et de confrontation que je ne vois franchement personne dans la communauté internationale prêt à engager aujourd’hui. Donc, en tant que Secrétaire Général, je ne peux pas bouger. Je n’ai pas de troupes, je n’ai pas de chevaux. Je ne pense pas que les gouvernements sont prêts au genre d’action que vous souhaitez".
Si nous comprenons votre candeur politique, nous sommes très troublés par votre présentation de la situation. Organisation palestinienne sur le terrain, nous avons bien conscience du laissez -faire international concernant la protection du peuple palestinien.. Al Haq dénonce régulièrement cette position comme une abdication des obligations des Etats-Nations selon le droit international.
Il est clair que sans le respect et la mise en œuvre du droit international par l’ensemble de la communauté, les violations israéliennes se poursuivront, comme les décennies passées. Nous croyons que les Nations- Unies (ONU), organisation dont la Charte est l’un des fondements des droits humains internationaux et dont l’un des objectifs premiers est la promotion et la protection des droits humains, se doit de s’élever contre l’inaction des gouvernements et non l’accepter.
Le jour même où vous avez fait cette déclaration, les experts de l’ONU ont produit une déclaration commune qui condamne fermement les violations des droits humains et des libertés fondamentales qui continuent dans les TOP. Leur déclaration est claire : la situation des droits humains dans les TOP est très grave. Ils indiquent que les autorités israéliennes soumettent les Palestiniens à des pratiques telles que les assassinats ciblés, l’usage excessif de la force pendant les incursions militaires, des arrestations arbitraires, des détentions en isolement pendant de longues périodes, la torture et d’autres formes de traitements inhumains et dégradants, des démolitions de maisons, destructions de biens, confiscations de terres et restrictions de mouvement.
Au vu de la gravité de la situation dans les TOP, nous croyons que les Nations-Unies doivent contester l’inaction des Etats, non s’y plier. Chaque Palestinien est touché par ces violations quotidiennement, et cela s’applique à tous les aspects de la vie de tous les jours. Cela restreint les droits fondamentaux tels que le droit à la nourriture, au logement, à l’eau et à la santé, à l’éducation et au travail, dont beaucoup sont référencés dans le récent rapport de la Banque Mondiale sur l’économie palestinienne.
Etant donné l’impact très large des pratiques israéliennes, les Nations Unies doivent s’élever fermement contre l’inaction des Etats. Ne pas le faire serait miner leur propre engagement pour le droit et les droits humains et entériner les violations du droit international.