Nous soulignons que de telles mesures vont dans le bon sens et sont essentielles pour la protection de la société civile et des défenseurs des droits humains en Palestine.
Le 18 juillet, Ayanna Pressley, membre du Congrès américain, a adressé une lettre au Département d’État américain, avec 21 de ses collègues du Congrès, demandant instamment au Secrétaire d’État Antony Blinken et à la Directrice du renseignement national Avril Haines de rejeter publiquement la décision d’Israël contre les six ONG palestiniennes et d’appeler Israël à faire marche arrière. La lettre souligne que "la législation antiterroriste ne doit pas être appliquée aux activités légitimes de défense des droits de l’Homme et d’aide humanitaire", décrivant en outre la criminalisation des organisations comme une "tactique répressive" visant à nier le droit fondamental à la liberté d’association.
Les législateurs américains ont reconnu dans leur lettre que de telles actions font partie d’une campagne plus large d’Israël visant à réduire au silence et à rétrécir l’espace civique, ciblant les organisations humanitaires et de défense des droits de l’Homme israéliennes, palestiniennes et internationales, ce qui a un impact négatif sur leur "capacité à fournir une assistance et à défendre les droits de l’Homme". Cela est particulièrement évident depuis que le ministère israélien de la Défense a adressé des lettres à trois des représentants légaux des six organisations, leur demandant d’obtenir l’approbation des ministres israéliens des Finances et de la Défense pour représenter légalement les organisations désignées, sous peine de s’exposer à une responsabilité pénale en vertu des lois antiterroristes israéliennes. La lettre d’Ayanna Pressley est notamment soutenue par plus de 130 groupes et organisations locaux, nationaux et internationaux.
Auparavant, le 12 juillet, les porte-parole des ministères des affaires étrangères de Belgique, du Danemark, de France, d’Allemagne, d’Irlande, d’Italie, d’Espagne, de Suède et des Pays-Bas avaient publié une déclaration commune en soutien aux six organisations. La déclaration rejette la désignation par Israël des six comme "organisations terroristes" et déclare qu’"aucune information substantielle n’a été reçue d’Israël qui justifierait la révision de notre politique envers les six ONG palestiniennes". La déclaration réaffirme en outre que les neuf États membres de l’UE continueront à coopérer et à soutenir la société civile palestinienne, notamment pour son rôle indispensable dans la promotion des valeurs démocratiques.
Nous considérons que ces mesures, bien que tardives, constituent un pas important vers la concrétisation de l’annulation et de la révocation de la désignation de nos organisations par le régime israélien de colonisation et d’apartheid. Nous appelons en outre les États à faire pression sur Israël pour qu’il annule sa décision à l’encontre des organisations, y compris l’ordre militaire émis pour interdire notre travail dans le territoire palestinien occupé (TPO).
Il est temps que tous les États, sans exception, aillent dans le même sens et exigent en termes forts qu’Israël lève cette désignation illégale et arbitraire contre nos organisations. La réponse actuelle de la communauté internationale sera le test le plus clair de sa détermination à protéger les droits humains des Palestiniens et de ceux qui les défendent. Nous affirmons notre engagement à défendre et à protéger la réalisation de la dignité et des droits du peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté, la justice et le droit à l’autodétermination.
Traduction : AFPS