Des rapports personnels, des témoignages des média et des rapports des droits humains ainsi que des
documents sur les cas indiquent tous que la torture est pratiquée largement et de façon constante.
La torture est planifiée précisément pour infliger une douleur insupportable tout en ne laissant pas ou
presque pas de marques ; cela est donc très difficile à prouver.
Le travail de torture -systématique dans le système des prisons israéliennes- commence dès la première minute de l’arrestation lorsque beaucoup de soldats entourent de façon agressive la maison et attaquent celle-ci brutalement, d’habitude après minuit. Ils répandent la peur, ils menacent, et profèrent immédiatement de vagues accusations.
Les soldats emmènent la personne arrêtée, dont les yeux sont bandés, dans un endroit qu’elle ne connaît pas. Ils la séparent de son monde, de sa famille, de ses compatriotes et de son travail et l’exposent à la violence et à l’humiliation. Ils la gardent normalement à terre, menottée et les pieds entravés. Ils lui donnent continuellement des coups de pieds et l’insultent lors du trajet vers la prison. Le prisonnier passera souvent la première nuit dans des toilettes obligé de rester éveillé.
L’interrogatoire et la torture commencent alors en même temps.
Le Centre de Traitement et de Réhabilitation pour les Victimes de la Torture et de la Violence Organisée (TRC) à Ramallah, a été créé pour répondre à l’immense demande de ces oubliées de la société palestinienne.
Le but principal est de combattre la torture, d’en soigner les victimes et de promouvoir une culture qui rejette toutes les sortes d’abus des droits humains. Les principaux champs d’opération du TRC pour atteindre ces objectifs, sont la formation, le traitement, la recherche et la prise de conscience publique.
Le TRC a mené une étude sur un échantillon pris au hasard de 188 anciens détenus (177 hommes et 11 femmes) qui ont passé des périodes de temps variées dans les centres de détention israéliens. L’âge moyen des participants était de 29.6 mais les âges allaient de 14.5 à 55 ans. Le nombre d’arrestations étaient le suivant : 49.5% arrêtés une fois ; 21.8%, deux fois ; 28.2%, 3 fois ou plus. Les 188 personnes ont toutes été exposées à diverses méthodes et niveaux de torture.
Les méthodes usuelles de torture sont : coups (89.4%), exposition au froid (68.3%), pressions sur la tête et autres parties du corps (61.1%), exposition à des gaz toxiques (56.4%), secouements violents (48.4%), exposition à un bruit assourdissant (46.8%), privation de sommeil (87.2%), privation ou restriction de nourriture (87.2%), isolement (84%), falanga : coups sur les plantes des pieds (35.6%) et le viole ou les menaces/ tentatives de viol (11.7%). En plus de tout cela, les prisonniers sont normalement exposés à un large échantillon de mauvais traitements.
Pour les anciens détenus palestiniens, la torture est une dissonance cognitive du mot torture (un écho mental et somatique). Dans le contexte de l’occupation israélienne, la torture et l’interrogatoire sont synonymes. Lors des 18 premiers jours d’interrogatoire (qui peuvent être facilement prolongés), le prisonnier n’a pas le droit de contacter un avocat, ni la Croix Rouge, ni sa famille ni en fait le monde extérieur dans son ensemble. Les prisonniers palestiniens se plaignent de négligence par rapport à leur santé tels que les médicaments, les évaluations médicaux ou psychiatriques, la ventilation et l’alimentation saine. Tout ce qui est dans la prison mène à la souffrance et à la douleur.
J’estime que la torture est le visage hideux des abus des droits humains et que c’est une obligation internationale que de combattre la torture. On ne sait pas grand-chose dans le monde de ce qui se passe dans les prisons israéliennes car la torture se passe dans des lieux que les activistes des droits humains et autres personnes concernées ne peuvent pas atteindre. Les prisons israéliennes sont des facteurs de douleur couverts par la nuit.
Dr Sehwail