Ce mouvement mobilise les détenus, leurs familles, tous les citoyens palestiniens et des internationaux solidaires du peuple palestinien et défenseurs des droits de l’Homme.
La question des prisonniers est centrale pour les Palestiniens. Elle touche l’immense majorité des familles palestiniennes en les privant d’un père, d’un fils, d’une mère, d’un frère, en les condamnant à vivre en sursis, au rythme des visites…quand ils y ont droit.
Le peuple palestinien tout entier se mobilise. La journée du 18 a marqué le début de ce bras de fer.
Des tentes de solidarité appellées tentes de la liberté, ont été érigées dans les grandes villes palestiniennes, des manifestations ont eu lieu et cette journée a été décrétée journée de jeûne national.
Les prisonniers palestiniens utilisent cette méthode civilisée pour obtenir ce qui leur revient de droit. Ils réclament que le droit de visite soit garanti à tous (alors qu’aujourd’hui près de 40% des détenus en sont privés) et la suppression des vitres qui les séparent de leurs parents lors de ces visites.
Ils réclament de ne pas subir de traitements inhumains ou dégradants et de passer des médicaments aux malades. Des centaines d’enfants se trouvent dans les geôles israéliennes, dont une partie qui font la grève de faim. Ils demandent à Israël de mettre fin aux nombreuses violations des droits de l’Homme et du droit international qu’il commet quotidiennement à leur encontre.
La réponse ne s’est pas faite attendre. Le ministre israélien de la sécurité intérieure, Tzahi Hanegbi a déclaré : « Nous ne céderons pas, de mon point de vue, ils (les grévistes de la faim) pourront continuer leur mouvement jusqu’à ce que mort s’en suive ». Les premiers signes confirment qu’il ne s’agit pas seulement de paroles, les autorités pénitentiaires ayant saisi les réserves de sel que les prisonniers avaient gardé pour s’alimenter en minéraux et interdit les visites. C’est ainsi qu’Israel répond aux protestions par de nouvelles violations, mettant en danger la vie des prisonniers.
Ce mouvement est profond, il vient du cœur de la société palestinienne, du cœur de la mère qui veut voir et toucher son fils, du cœur du jeune homme qui refuse d’être humilié, il vient de notre dignité et de notre aspiration à la liberté.
Israël viole toutes les normes internationales. Les prisonniers administratifs, c’est-à-dire les prisonniers qui n’ont pas eu droit à un jugement, se multiplient au gré des forces militaires sans intervention du judiciaire. Ils sont privés du droit à un procès équitable et du droit à un jugement dans un délai raisonnable, ou même déraisonnable. Ces prisonniers se soulèvent et en appellent à la communauté internationale, ils en appellent à notre conscience à tous, ils demandent à être traités comme des êtres humains.
Ne les laissez pas croire que le monde accepte ce qu’ils endurent. Israël leur a répondu il y a bien longtemps, bien avant les déclarations révoltantes du ministre israélien de la sécurité intérieure.
Ce qu’ils attendent c’est votre réponse.