Les prisonnières palestiniennes ont annoncé le suspension de leur projet de lancer une grève de la faim commençant le 1er juillet. La Commission des Affaires des Prisonniers a annoncé que, après une série de séances de négociations avec l’administration des prisons et après une pression croissante de la part des prisonniers palestiniens dans leur ensemble, l’administration des prisons de l’occupant a répondu aux revendications des prisonnières. Les équipements vétustes des cellules seront remplacés et les livres confisqués aux femmes, quand elles ont été transférées à partir de la prison de HaSharon, leur seront restitués.
En outre, les prisonnières attendent de voir maintenues et améliorées dans les jours à venir les conditions de vie dans leur section à la prison de Damon. Les prisonnières ont remercié toutes les organisations et institutions qui les soutiennent ainsi que tous les prisonniers des prisons israéliennes pour avoir joint leurs efforts pour faire pression sur l’administration israélienne des prisons.
Ce rapport intervient alors que l’installation de téléphones publics a commencé à la prison de Damon ; l’installation de ces téléphones était une revendication importante de la grève de la faim collective d’avril 2019. Les téléphones sont en train d’être installés dans la section 4, celle des Palestiniennes et des jeunes filles mineures. Trois téléphones ont été installés et, à ce que l’on rapporte, seront opérationnels d’ici un mois. Il y a actuellement 40 prisonnières détenues dans cette section de Damon, parmi lesquelles 35 femmes et 5 jeunes filles.
Ces réalisations pour les prisonnières interviennent alors que 10 prisonniers palestiniens sont en grève de la faim dans les prisons israéliennes, parmi lesquels le dirigeant emprisonné Jafar Ezzedine et Ihsan Othman. Ezzedine a mené antérieurement plusieurs grèves de la faim de longue durée contre le renouvellement de son emprisonnement sans inculpation ni jugement sous le coup de la détention administrative israélienne. Il a lancé sa plus récente grève de la faim le 16 juin, après que sa détention a été une fois encore prolongée sans inculpation ni jugement. Othman a lancé sa grève de la faim deux jours après pour refuser le renouvellement de sa propre détention. Huit prisonniers supplémentaires ont rejoint la grève : Noureddine et Moheyuddin Shahrouri, Mahmoud et Qaid al-Fassous, Ghandafar Musa Abu Atwan, Abdel-Aziz Waleed Sweiti, Qais Khaled al-Nammoura et Wael Ayed Rubaie. Les frères Shahrouri exigent leur libération de leur interrogatoire après leur arrestation arbitraire ; les six autres grévistes protestent tous contre leur détention administrative sans inculpation ni jugement. Les ordres de détention administrative sont émis pour de un à six mois à la fois, mais sont indéfiniment renouvelables ; des Palestiniens ont passé des années à la fois en étant emprisonnés sous le coup d’ordres renouvelés de façon répétée sur la base de « preuves secrètes . »
L’ancien prisonnier palestinien et gréviste de longue durée Khader Adnan a instamment appelé à la solidarité avec les grévistes, en remarquant que Jaffar Ezzedine s’est toujours engagé dans la lutte pour soutenir les prisonniers, même lorsqu’il était en liberté. Il s’est joint à de multiples grèves de la faim afin de soutenir les camarades prisonniers en grève de la faim.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens salue les prisonnières palestiniennes pour leur succés. Nous mettons l’accent sur notre soutien et notre solidarité sur le plan international en faveur de leur lutte ininterrompue pour la justice et la libération. Nous exhortons aussi tous ceux qui soutiennent la Palestine à soutenir les prisonniers actuellement en grève de la faim pour mettre fin à la détention administrative. Leur corps et leur vie sont en première ligne pour les principes de justice les plus fondamentaux, et les crimes incessants contre les prisonniers palestiniens sont rendus possibles par les gouvernements et les sociétés qui soutiennent l’état israélien militairement, économiquement et politiquement crimes. En soutien aux prisonniers palestiniens il reste important d’accroître et d’intensifier nos campagnes pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions à l’encontre d’Israël et pour la justice en Palestine.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT prisonniers de l’AFPS