Les prisonnières palestiniennes à Telmond affirment que la prison est pire que le camp de Guantanamo
- Prison de Telmond
Les 123 prisonnières palestiniennes détenues dans la prison de Telmond lancent un cri d’appel à la communauté internationale, grâce à la visite de l’avocat Hanane al-Khatib qui a pu rencontrer plusieurs prisonnières. Elles dénoncent les pratiques inhumaines et immorales de
l’administration de la prison.
La prisonnière Nariman Muhammad Hasis, de Jénine, condamnée à 30 mois
de prison a déclaré que la prison de Telmond est devenue pire que
celle de Guantanamo à cause des pratiques sadiques et immorales envers
les prisonnières. Elle a déclaré que la politique des fouilles
corporelles à nu se poursuivent et n’ont plus rien à voir avec des
prétendues mesures de sécurité, mais elles répondent uniquement à des
motivations d’humiliation et de violation de la dignité humaine,
disant : "la fouille se pratique par la présence de deux ou trois
femmes israéliennes, de façon exhibitionniste, elles nous demandent de
nous pencher, d’ouvrir nos jambes tout en étant nues".
Quant à la prisonnière Latifa Muhammad Abu Draa, de Naplouse, elle a déclaré : "j’ai personnellement été fouillée à nue, de façon humiliante, la
geôlière m’a demandé d’ôter tous mes vêtements, m’obligeant ensuite à me courber, et elle regardait mon corps".
Sauvez la vie de l’enfant Nour, le plus petit prisonnier dans le monde.
- Manal Ghanem et son enfant
La prisonnière Narimane lance un appel aux organismes des droits de
l’homme et à la communauté internationale, leur demandant d’intervenir pour sauver la vie de l’enfant Nour, fils de la prisonnière Manal Ghanem, âgé de un an et demi, cet enfant étant malade. Il ne reçoit aucun soin et aucune alimentation spéciale pour son âge ne lui est fournie. Nour est malade, il a subi une intervention chirurgicale mais son état nécessite une autre. Parce que la représentante des
prisonnières a réclamé des soins pour Nour, la direction de la prison l’a mise en isolement.
La prisonnière Alaa Farouq, de Jénine, a dénoncé pour sa part la négligence médicale pratiquée par l’administration de la prison envers les malades. Elle a expliqué que le seul remède fourni est l’acamol,l’analgésique miracle et l’eau.
Parmi les prisonnières malades, se trouvent Latifa Abu Draa, Lina Hindawi, Hala Jabr, Hiba Yaghmor, Abeer Amrou, Amal Mahmoud, Amal Jumaa.
Répression et amendes
Les prisonnières ont dénoncé les fouilles de leurs cellules, à tout moment de la journée, sous prétexte de sécurité, et l’imposition d’amendes pour les motifs les plus dérisoires.
Latifa Abu Draa a raconté qu’elles ont été isolées pendant deux mois en cellules individuelles, que les geôliers battent les prisonnières sur des parties sensibles de leur corps, et cela sans raison, elles sont également privées de visites, et imposées par des amendes allant jusqu’à 400 shekels, argent tiré de leur propre compte.
Les prisonnières font état également de l’intrusion d’hommes dans leurs cellules, pendant la nuit, alors qu’elles sont découvertes. De plus, des insectes pullulent, la direction de la prison refusant de fournir des produits d’entretien pour nettoyer les cellules, qui sont très humides, et dont les fenêtres toujours fermées empêchent l’air de circuler.
Les cellules sont également surpeuplées, certaines
prisonnières étant obligées de dormir sur le sol.
Les deux prisonnières ont dénoncé l’humiliation de leurs parents lors des visites, car les parents attendent pendant longtemps et sont également fouillés avant d’entrer pour les visites. Celles-ci se déroulent à travers un tableau vitré isolant, les prisonnières et les parents ne pouvant échanger normalement et distinctement.