Photo : Dans le nord de Gaza, les opérations militaires en cours et les bombardements incessants affectent lourdement la population, 10 octobre 2024 © UNRWA
Une offensive israélienne dans le nord de la bande de Gaza a tué plusieurs dizaines de personnes et en a piégé des milliers au cours des dernières 24 heures, tandis que les attaques en cours au Liban ont fait fuir davantage de personnes du sud du pays.
L’armée israélienne a affirmé mercredi que ses avions de combat avaient frappé quelque 230 cibles appartenant au Hezbollah libanais et au Hamas de Gaza, alors que les combats s’intensifiaient dans les deux régions. Toutefois, ce sont les civils qui ont le plus souffert, les dernières victimes à Gaza portant à plus de 42 000 le nombre de morts de la guerre qui dure depuis un an dans l’enclave, selon le ministère de la santé.
L’armée de l’air israélienne a attaqué environ 185 cibles du Hezbollah et 45 cibles du Hamas, y compris des bâtiments et des infrastructures militaires, des postes d’observation, des lanceurs de roquettes et des agents, a déclaré l’armée sur X.
Elle a également indiqué que trois de ses soldats avaient été gravement blessés mardi et mercredi au cours de combats dans le sud du Liban.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a déclaré avoir pris pour cible des soldats israéliens près du village frontalier libanais de Labbouneh avec des obus d’artillerie et des roquettes, ce qui a fait reculer les troupes.
L’escalade au Liban, après une année de guerre à Gaza, fait craindre un conflit plus large au Moyen-Orient, qui pourrait impliquer l’Iran et les États-Unis, alliés indéfectibles d’Israël.
Les bombardements israéliens sur le Liban ont fait plus de 2 100 morts, la plupart au cours des deux dernières semaines.
Ils ont également contraint 1,2 million de personnes à quitter leur foyer, selon les autorités.
Mercredi, les autorités de gestion des catastrophes du pays ont déclaré qu’au moins 58 898 personnes déplacées fuyant les attaques israéliennes dans le sud et l’est du pays ont cherché refuge dans les districts du nord.
Pris au piège
Au moins 45 personnes ont été tuées dans les frappes militaires israéliennes sur Gaza au cours des dernières 24 heures, ont rapporté les médecins palestiniens, alors que les forces israéliennes poursuivaient leur raid sur le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de l’enclave.
L’armée israélienne affirme que ce raid, qui en est à son cinquième jour, vise à empêcher les combattants du Hamas d’organiser de nouvelles attaques à partir de Jabalia et de se regrouper.
Elle a donné à plusieurs reprises des ordres d’évacuation aux habitants de Jabalia et des zones voisines, mais les responsables palestiniens et ceux des Nations unies affirment qu’il n’y a pas d’endroit sûr où fuir dans la bande de Gaza.
Le chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a révélé qu’au moins 400 000 personnes sont « piégées » dans le nord de la bande de Gaza à la suite des ordres d’évacuation donnés par Israël.
Les habitants de Jabalia ont déclaré que des milliers de personnes ont été piégées dans leurs maisons depuis le début de l’opération dimanche, alors que les avions à réaction et les drones israéliens survolent la région et que les troupes combattent les combattants palestiniens dans les rues.
« Les quadcoptères sont partout et ils tirent sur tout le monde. On ne peut même pas ouvrir la fenêtre », a déclaré Mohamed Awda à l’agence de presse Associated Press.
Le ministère de la santé de Gaza a déclaré que l’armée israélienne avait ordonné à trois hôpitaux du nord d’évacuer leur personnel et leurs patients.
Hussam Abu Safia, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, l’un des établissements ayant reçu l’ordre d’évacuer, a déclaré à Al Jazeera qu’il craignait une répétition des violences infligées à l’hôpital al-Shifa de Gaza au début de la guerre.
« Nous ne pouvons pas quitter l’hôpital parce qu’il n’y a pas d’autre hôpital qui fournit des services et des traitements aux enfants, à l’exception de l’hôpital Kamal Adwan », a-t-il ajouté.
Traduction : AFPS