Jamais un journaliste n’avait été détenu aussi longtemps par des extrémistes à Gaza et l’on est toujours sans nouvelles de lui bien que l’Autorité palestinienne ait promis de tout faire pour obtenir sa libération.
À Gaza, des journalistes ont annoncé qu’ils boycotteraient notamment la couverture des réunions du gouvernement d’Ismaïl Haniyeh, tandis qu’à Ramallah, des dizaines de journalistes locaux et étrangers ont exigé la libération du correspondant britannique en brandissant son portrait.
Par ailleurs, trois cents personnalités de la presse britannique ont demandé hier la « libération immédiate » du correspondant de la BBC, dans un appel publié sur une pleine page du quotidien The Guardian. Alan Johnston, 44 ans, « travaillait à Gaza depuis trois ans - il a décidé de s’installer dans la région car il considérait que c’était la seule façon de raconter l’histoire du peuple de Gaza », ont ajouté les signataires.
Enfin, près de 200 personnes se sont rassemblées hier après-midi devant le siège de BBC World Service à Aldwych, dans le centre de Londres, pour demander la libération d’Alan Johnston. [1]
Les manifestations des journalistes pour protester contre l’enlèvement de Alan Johnston ont pris une tournure plus sérieuse ce mardi où ils ont boycotté la réunion entre le président palestinien Mahmoud Abbas et la présidente de la Chambre des Représentants (parlement) aux Etats-Unis, Nancy Pelosi, à Ramallah. [2]
Le boycott de l’Autorité palestinienne (ANP) par les journalistes se tient pour la deuxième journée consécutive à l’appel du syndicat des journalistes palestiniens de ne pas couvrir ce que fera l’ANP pendant 3 jours. Ceci en réponse à l’échec de l’ANP à faire libérer le journaliste britannique. [3]
C’est ainsi ce que fait l’agence Ramattan d’après un de ses journalistes, Yousef Khallaf, qui a affirmé que cette grève visait "à faire des pressions sur l’ANP pour la libération d’Alan Johnston."
Il a rappelé les exigences des journalistes de ne plus être les cibles de ceux qui violent la loi.Il a aussi souligné les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes dans les Territoires palestiniens occupés, du fait de l’occupation israélienne.
Le photographe de presse, Jamal ’Arouri, de l’Agence France Presse, qui a été attaqué récemment, a précisé que la grève était une étape dans une série de mesures que pourraient prendre les journalistes palestiniens.
Le reporter égyptien, Ayman Erekat, a affirmé : "Nous sommes en grève pour la deuxième journée parce qu’il n’est pas pensable que nous restions silencieux quand nos collègues sont attaqués et enlevés."
Quant à Khalid Al-Faqih, reporter d’’Al-Manar’ la télévision du Hezbollah au Liban, il a déclaré que la poursuite de la détention d’Alan Johnston était dommageable pour les Palestiniens et leur cause dans le monde entier.
Il a ajouté que l’enlèvement donnait une image négative des Palestiniens et décourageait les journalistes étrangers de venir dans les Territoires palestiniens pour raconter l’histoire du peuple palestinien au reste du monde. [4]