Les forces israéliennes ont abattu un adolescent palestinien lors d’un raid dans la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, ce week-end, quelques jours seulement après avoir utilisé une jeune Palestinienne comme bouclier humain dans la ville.
Lors d’un raid samedi matin, les forces israéliennes ont abattu Amjad Walid Hussein Fayed, 16 ans, faisant de lui le 11e enfant tué par Israël depuis le début de l’année, selon Defense for Children International Palestine (DCIP).
Selon DCIP, Fayed a reçu une balle dans la poitrine vers 2h30 du matin, après que lui et un autre jeune Palestinien aient lancé des cocktails Molotov sur des véhicules de l’armée israélienne déployés dans la ville.
Les forces israéliennes ont ouvert le feu sur Fayed, le blessant à plusieurs reprises par des tirs à balles réelles. Les médias palestiniens ont rapporté que l’autre adolescent, âgé de 18 ans, a également été blessé. Il a été transféré à l’hôpital Ibn Sina où son décès a été déclaré.
"Les forces israéliennes tuent régulièrement et illégalement des enfants palestiniens en toute impunité, en recourant à une force excessive et à une force létale intentionnelle injustifiée", a déclaré Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilité au DCIP, dans un communiqué.
"Si un enfant est soupçonné d’avoir commis un acte criminel, il doit être appréhendé conformément aux normes internationales et bénéficier d’une procédure légale régulière", a ajouté M. Abu Eqtaish.
Une adolescente palestinienne utilisée comme bouclier humain
Quelques jours avant que Fayed ne soit tué, les forces israéliennes ont utilisé une adolescente palestinienne comme bouclier humain lors d’un raid militaire à Jénine.
Selon le DCIP, lors d’un raid le matin du 13 mai, les soldats israéliens ont forcé Ahed Mohammad Rida Mereb, 16 ans, à se tenir devant un véhicule militaire israélien pendant deux heures, alors que le véhicule était la cible de tirs d’hommes armés palestiniens, tandis que les soldats israéliens étaient assis à l’intérieur du véhicule.
Les forces israéliennes ont assiégé le domicile de Mereb au petit matin, vers 6 heures, afin d’arrêter son frère aîné. Après avoir ordonné à Mereb, à ses parents et à ses jeunes frères de sortir de la maison, les forces israéliennes ont engagé une fusillade avec son frère aîné qui est resté dans la maison.
Deux heures plus tard, vers 8 heures, des tireurs palestiniens ont commencé à tirer en direction d’un véhicule militaire israélien qui se trouvait dans la zone. C’est alors que les soldats ont ordonné à Mereb de se placer devant le véhicule.
"Des balles étaient tirées sur le véhicule militaire de toutes les directions", a raconté Mereb au DCIP.
"Je tremblais, je pleurais et je criais aux soldats pour qu’ils me retirent parce que les balles passaient au-dessus de ma tête, mais l’un d’eux m’a ordonné en arabe par une petite fenêtre du véhicule militaire : "Reste où tu es et ne bouge pas. Tu es un terroriste. Reste à ta place jusqu’à ce que tu dises au revoir à ton frère’", a-t-elle déclaré.
DCIP a ajouté que lorsque Mereb a penché la tête sur le côté pour tenter d’éviter les balles, l’un des soldats israéliens lui a ordonné de se tenir droite. Elle a été forcée de rester debout devant le véhicule pendant deux heures avant de courir vers un arbre voisin et de s’effondrer sur le sol.
Elle a été évacuée à l’hôpital où elle a été soignée pour un stress mental intense et un grave manque d’oxygène.
"L’utilisation de civils comme boucliers humains, c’est-à-dire le fait de forcer des civils à participer directement à des opérations militaires ou de les utiliser pour protéger des forces armées, des groupes armés ou des objets contre des attaques, est interdite par le droit international. Cette pratique est également interdite par le droit israélien sur la base d’un arrêt de 2005 de la Haute Cour de justice israélienne", a déclaré le DCIP dans un communiqué.
Le DCIP ajoute que depuis 2000, le groupe a documenté au moins 26 cas d’enfants palestiniens utilisés comme boucliers humains par l’armée israélienne, dont un seul a conduit à la condamnation de deux soldats pour "comportement inapproprié" et "excès d’autorité".
Traduction : AFPS