Photo : Le 6 août 2024, un groupe de colons israélien a envahi le village de Yatma en Cisjordanie et a mis le feu à une maison et à un parking. Source : Yesh Din sur X.
Les forces israéliennes ont multiplié les attaques en Cisjordanie occupée, au cours desquelles au moins sept Palestiniens, dont deux enfants, ont été blessés.
Les forces israéliennes ont fait une incursion dans le camp de réfugiés de Qalqilya, près de Naplouse, dans la nuit de mercredi à jeudi, et ont tiré sur deux Palestiniens - le premier dans le dos et le second dans les jambes - selon l’agence de presse Wafa.
Lors d’affrontements parallèles dans le camp de réfugiés d’Askar, des tirs israéliens ont blessé cinq personnes, dont deux enfants âgés de 15 et 13 ans, a rapporté l’agence Wafa.
Des attaques séparées menées par des colons israéliens près de la colonie illégale de Beit El, au nord de Ramallah, ont blessé une femme palestinienne.
La victime, identifiée comme Tasneem Faraj, a été transportée à l’hôpital après avoir été touchée à la tête par des pierres lancées par les colons, a rapporté Wafa.
Ces attaques marquent la dernière flambée de violence en Cisjordanie.
Au cours de la semaine précédant lundi, les colons israéliens ont mené 27 attaques contre des Palestiniens sur le territoire, blessant 17 personnes, dont deux enfants, et causant des dégâts matériels, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).
Mercredi, les forces israéliennes ont fait une incursion dans le camp de réfugiés de Balata, près de la ville de Naplouse, détruisant le siège local de la faction du Fatah, selon les autorités palestiniennes.
La veille, au moins 12 Palestiniens ont été tués lors d’affrontements avec les forces de sécurité qui effectuaient des raids autour de la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.
L’armée israélienne a également pris d’assaut la ville de Surif, au nord-ouest d’Hébron, la ville d’al-Khader, au sud de Bethléem, et la ville de Tulkarem dans la nuit de mercredi à jeudi. Des affrontements et des arrestations ont été signalés dans le village de Husan, à l’ouest de Bethléem.
À Jérusalem-Est occupée, des soldats israéliens ont pris d’assaut le centre culturel Yabous pour empêcher la projection de courts-métrages sur la guerre d’Israël contre Gaza.
Dans la ville de Dura, située au sud d’Hébron, des soldats israéliens ont encerclé la maison de Moamen Fayez al-Masalma, qui a été abattu par les forces israéliennes en avril, a rapporté Wafa.
Forçant les habitants à partir, les soldats ont placé des explosifs sur les murs intérieurs du bâtiment, et la détonation qui s’en est suivie a détruit la maison.
La démolition des maisons des Palestiniens soupçonnés d’avoir mené des attaques contre des Israéliens est une pratique de longue date de l’armée, qui, selon les groupes de défense des droits humains, constitue une politique de "punition collective" pouvant s’apparenter à des crimes de guerre.
Des images diffusées par l’association israélienne de défense des droits Yesh Din montrent des colons israéliens attaquant une maison palestinienne à coups de pierres et mettant le feu à un coin salon.
Dans une deuxième séquence, des voitures ont été incendiées dans un parking du village palestinien de Yatma, situé au sud de Naplouse.
MK @rothmar claimed today in the Knesset that "violent settlers are a modern blood libel." The violent settlers themselves prove daily how wrong he is. Last night, a large group of settlers invaded the village of Yatma in the West Bank and set fire to a home & a parking lot : pic.twitter.com/J0xINZ59Ya
— Yesh Din English (@Yesh_Din) August 7, 2024
L’OCHA a déclaré que le nombre de Palestiniens déplacés en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, a plus que doublé depuis le 7 octobre, par rapport aux 10 mois précédents.
Environ 3 070 Palestiniens ont été contraints de quitter leur maison en raison de démolitions, de la violence des colons israéliens et de confiscations de terres au cours des dix derniers mois, contre 1 252 au cours de la période précédente, a indiqué l’agence des Nations Unies.
Elle a ajouté qu’environ 181 000 personnes en Cisjordanie avaient été affectées au moins une fois par des démolitions, la destruction de routes, d’installations d’eau et d’assainissement et d’autres infrastructures publiques depuis le 7 octobre, principalement lors de raids militaires israéliens à Tulkarem et à Jénine.
Traduction : AFPS