Communiqué du Centre Al Mezan pour les Droits de l’Homme
Le Centre Al Mezan pour les Droits de l’Homme exprime ses vives inquiétudes à propos des rapports selon lesquels un nombre croissant de détenus palestiniens sous la garde des Israéliens se révèlent positifs lors des analyses à la recherche de la COVID-19, malgré les nombreuses demandes de Al Mezan au Service des Prisons Israélien (SPI) pour que les prisonniers et détenus palestiniens soient libérés, et pour que soit atténuée et prévenue de façon adéquate la propagation du virus dans les prisons qu’il a en charge.
A la connaissance de Al Mezan, des mesures concertées n’ont pas été prises pour assurer la fourniture de soins médicaux et répondre aux besoins en matière d’hygiène des prisonniers et détenus palestiniens selon les directives de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur la prévention de la COVID-19. Les prisonniers et détenus palestiniens sont particulièrement exposés à l’épidémie étant donné qu’ils subissent déjà des conditions désastreuses de détention qui font des prisons israéliennes un dangereux terrain de reproduction pour le virus, notamment en raison des niveaux élevés de surpopulation des cellules. Selon les statistiques officielles, 4500 Palestiniens sont maintenus sous la garde des Israéliens, parmi lesquels 41 femmes, 160 enfants, et 360 détenus administratifs.
Le 10 mars 2020, Al Mezan a écrit une lettre au SPI lui demandant des renseignements et réclamant que des mesures préventives appropriées soient mises en oeuvre pour résoudre le problème du surpeuplement, améliorer les conditions d’hygiène, et réguler les relations entre le personnel des prisons et les prisonniers. Le 24 mars, le SPI a répondu par une vague note qui n’abordait pas la question.
Malgré les lignes directrices et les appels de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), du Bureau du Haut Commissaire des Nations Unies (NU) aux Droits de l’Homme, et d’experts de l’ONU sur les droits de l’homme sur la nécessité d’empêcher la propagation de la COVID-19 dans les lieux de détention, les conditions sanitaires dans les prisons israéliennes continuent à se détériorer.
A cet égard, Al Mezan souligne qu’Israël, la puissance occupante, est tenu, en application du droit international, de respecter le droit des prisonniers et détenus palestiniens au plus haut niveau possible de santé physique et mentale. Les personnes privées de leur liberté ont droit à des soins médicaux ainsi qu’il est prévu par la Quatrième Convention de Genève.
Al Mezan met aussi en garde contre les graves répercussions dans le cas où Israël continuerait à se soustraire à ses obligations morales et juridiques envers les personnes placées sous son contrôle et renouvelle ses appels à la communauté internationale pour qu’elle agisse afin de veiller à ce que Israël respecte les droits des prisonniers et détenus palestiniens. Al Mezan demande à nouveau à Israël de libérer les personnes âgées, les malades chroniques, les femmes et les enfants, et exige que les lignes directrices et les recommandations de l’OMS soient respectées, notamment en assurant l’accès à des soins médicaux adéquats et les fournitures nécessaires pour sauver des vies.
Lien vers le communiqué de presse : http://www.mezan.org/en/post/23789
Communiqué de presse sur Facebook : https://www.facebook.com/MezanCenter/posts/3358518257531958
Communiqué de presse sur Twitter : https://twitter.com/AlMezanCenter/status/1298859053033062400
Le Centre Al Mezan pour les Droits de l’Homme est une organisation de de défense des droits de l’homme indépendante, non-partisane, non-gouvernementale établie dans la bande de Gaza, disposant d’un statut consultatif spécial au Conseil Economique et Social des NU. Depuis sa création en 1999, Al Mezan s’est consacrée à protéger et à promouvoir le respect des droits de l’homme et à encourager la démocratie et la participation des communautés et des citoyens des TPO, particulièrement de la bande de Gaza.
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers