Photo : Avec un accès minimal à l’eau propre dans la bande de Gaza et la chaleur estivale qui continue, il y a un risque d’épidémie et de déshydratation, 6 juin 2024 © UNRWA
Des commandants de l’armée israélienne auraient donné l’ordre aux soldats de faire exploser le principal réservoir d’eau potable de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, en violation flagrante du droit international.
Le journal israélien Haaretz a rapporté que l’armée enquêtait sur d’éventuelles violations du droit international par les forces israéliennes à la suite d’un incident survenu la semaine dernière, au cours duquel l’installation d’eau a été détruite par une unité de l’armée appartenant à la 401e brigade du corps blindé.
L’explosion a été filmée et publiée sur les réseaux sociaux, avec pour légende : « La destruction du réservoir d’eau de Tel Sultan en l’honneur de Shabbat ».
L’attaque contre l’accès des Palestiniens aux éléments essentiels de la vie, tels que l’eau, est une caractéristique de la guerre actuelle d’Israël contre le territoire assiégé, depuis le 9 octobre, date à laquelle le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a ordonné un « siège complet » de Gaza, y compris l’arrêt de l’électricité, de la nourriture, de l’eau et du carburant.
Selon Haaretz, l’ordre de faire exploser l’installation a été pris sans l’approbation des officiers supérieurs du commandement sud de l’armée israélienne.
Après une première enquête, l’armée décidera s’il y a lieu de renvoyer l’affaire à la police militaire israélienne pour un complément d’enquête, selon Haaretz.
La réserve d’eau était située dans le quartier Tel Sultan de Rafah, à proximité de zones que l’armée israélienne a désignées comme zones humanitaires.
Le droit international humanitaire et la Convention de Genève interdisent la destruction d’installations essentielles à la survie des civils en temps de guerre, telles que les installations d’eau potable.
Le fait d’empêcher délibérément des civils d’accéder à des « objets indispensables à leur survie », tels que l’approvisionnement en eau potable, est considéré comme un crime de guerre.
Comme l’a écrit Jessica Buxbaum en janvier, la guerre actuelle d’Israël contre Gaza se caractérise par le fait que les soldats israéliens ont fréquemment téléchargé des vidéos les montrant en train de commettre d’éventuels crimes de guerre, tels que la démolition, le vandalisme et le pillage d’habitations civiles.
Les conditions de vie à Gaza s’aggravent, après que des groupes médicaux ont annoncé que la polio avait été détectée dans certaines parties de Gaza, en raison de l’effondrement du système de santé et du manque d’eau potable et d’installations d’hygiène.
La guerre d’Israël contre Gaza a ravagé l’enclave, tuant plus de 39 000 personnes et en blessant plus de 90 000 autres depuis octobre, bien qu’un récent rapport de Lancet ait indiqué que le nombre total de morts pourrait s’élever à 186 000 personnes.
Traduction : AFPS