Le quotidien Ha’aretz a rapporté qu’une « arme connue dans le passé » est utilisée pour disperser les manifestants à Bil’in. Cette arme tire un petit sac de fèves* à partir d’un fusil de chasse utilisé pour tirer des balles de 37 mm ou des bombes lacrymogènes.
Le Ha’aretz a mené il y a quelques deux mois de cela une enquête qui révèle qu’en plus des « armes et munitions traditionnelles utilisés par l’armée », les soldats israéliens ont commencé à utiliser deux nouvelles sortes de munitions : une balle de poivre qui se divise en plusieurs petits projectiles et provoque des étourdissements et des brûlures sur la peau et une autre sorte de munition appelée « blue sponges ».
Une unité spéciale de l’armée connue sous le nom Masada et qui comprend des vétérans d’unités spéciales de l’armée et de la police, a été déployée pour essayer de contrecarrer les manifestations de Bil’in connues pourtant pour leur nature pacifique mais qui sont néanmoins confrontées à la violence militaire.
Le dirigeant du Comité Populaire Contre le Mur, Abdullah Abu Rahma, a reçu une balle qui aurait pu provenir d’un fusil de chasse ; le mot « super sock » était inscrit sur celle-ci. Les manifestants à Bil’in ont rapporté qu’un sac rempli de petites balles a été tiré du fusil et a touché Abu Rahma.
Une compagnie américaine qui produit des armes et des munitions a dit jeudi au Ha’aretz qu’elle fabriquait également plusieurs sortes de munitions « bean-bag ». Cette sorte de munition qui est également fabriquée par plusieurs autres compagnies, est supposée être efficace pour disperser les foules. Ils prétendent que son impact ne provoque pas de blessures sérieuses car elle ne pénètre pas dans le corps.
Le Ha’aretz rapporte que ces munitions peuvent être tirés d’une distance de 1 à 50 mètres et sont considérées comme étant relativement précises.
Mais ce « bean-bag » peut être fatal s’il touche des parties sensibles du corps telles que le cou ou la tête**.
La police canadienne a mené une étude en 1999 sur l’usage de ce type de munition et a trouvé que si elle est tirée à partir d’une distance de 3 mètres ou moins, elle pourrait être létale.
L’armée israélienne, les forces Spéciales et autres unités à Bil’in n’ont pas révélé quelle unité a tiré avec ces munitions vendredi dernier lors de la manifestation pacifique.
La police israélienne a rapporté qu’elle n’était pas familière de ce type d’armes, la police des frontières dit ne pas les avoir utilisé et l’unité Masada, qui fait partie des services de prisons a refusé de commenter sur le type d’armes et de munitions qu’elle utilise, mais elle a dit que toutes les armes utilisées contre les manifestants à Bil’in étaient fournies par l’armée israélienne.
Comment rendre l’utilisation de la force mortelle plus acceptable
3 février 2001
Extrait du rapport du groupe légal sur la manifestation contre l’OMC tenue à Seattle en 1999.
Il y a eu plusieurs sortes d’armes de type projectile qui ont été utilisées par la police au cours de la rencontre Ministérielle à Seattle. Incluant :
Des fusils à calibre 12 à pompe
Des fusils 37 et 40 mm qui tirent des projectiles plus larges que ceux qui sont dans les cartouches du fusil à pompe.
Ces deux armes ont tiré une panoplie de projectiles incluant
Des Balles de caoutchouc calibre 32
Des Balles de caoutchouc calibre 60
Des chevilles de bois
Des poids de plomb appelés sacs à pois (bean bags)
Le Col. Ijames du service de police de Springfield Missouri, un entraîneur émérite et expert en armement moins létal remarque qu’au moins six décès ont été causés par l’utilisation de ces armes aux États-Unis, et un nombre inconnu en Europe. Au cours d’une récente session d’entraînement, M. Ijames a relaté l’histoire d’une personne ayant été atteinte à la poitrine par un projectile additionné de plomb connu sous le nom de « sac de pois » (bean bag). Le projectile de plomb a traversé la cavité thoracique du suspect pour atteindre le coeur. « Le sujet était (DRT - dead right there), il en est tombé raide mort. »
M. Ijames a aussi mis l’accent sur la nécessité d’un prompt service médical pour quiconque était atteint par tout projectile de ce genre :
« Vous ne pouvez voir ce qui se passe à l’intérieur du sujet. Il peut y avoir une hémorragie interne. S’il va en détention et qu’il meurt vous allez avoir des problèmes. »
Le rapport est disponible en anglais au www.nlgseattle.org, and www.nlg.org.
Il est aussi disponible sous forme imprimée sous le titre "Waging War on Dissent" sous format .pdf sur les mêmes sites Internet. http://stream.paranode.com/imc/uploads/quebec/963_forcemortelle%20.pdf.
(Extraits)
** « Sacs à pois » : Certains éléments d’information ont montré que les « sacs à pois » pouvaient engendrer de graves lésions internes, en pénétrant profondément dans le corps. Tirés de trop près, ils peuvent être responsables de fractures osseuses. Il est difficile d’apprécier le niveau de douleur infligé par les « sacs à pois », qui peuvent s’avérer particulièrement dangereux lorsqu’ils sont dirigés vers des zones sensibles.
À l’origine, cette arme était considérée comme une option satisfaisante de force « moins que létale » pouvant être utilisée contre des suspects potentiellement dangereux. Pourtant, les services de police de certains états américains y renoncent, après s’être aperçus qu’elle s’avérait parfois dangereusement imprécise et plus mortelle que les fabricants ne l’alléguaient.
Grenades à billes : Selon certains experts, les grenades à billes ne sont absolument pas discriminantes ni fiables. Elles ne doivent pas être tirées à faible distance, parce qu’elles peuvent causer la mort. Les petites billes de plomb libérées lors de l’explosion de la grenade risquent de pénétrer la peau et d’infliger de graves lésions oculaires, voire d’engendrer la cécité.
Balles en bois : Dans les années 70, le gouvernement britannique les a jugées inacceptables dans l’optique d’une utilisation par les soldats britanniques en Irlande du Nord, car elles sont susceptibles de causer de graves blessures à la tête, mais aussi de rendre aveugle ou de pénétrer la peau.
Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d’Amnesty International, à Londres, au +44 20 7413 5566 ou consulter le site web : www.amnesty.org
Index AI : AMR 51/056/2003 (15 avril 2003)