Le gouvernement néerlandais a mis fin à son financement de l’Union des comités de travail agricole (UAWC) de Palestine, l’un des six groupes à but non lucratif récemment mis hors la loi par Israël.
En octobre, Israël a désigné les groupes palestiniens de défense des droits de l’homme comme des "organisations terroristes", affirmant qu’ils agissaient "dans le cadre d’un réseau d’organisations opérant sous couverture sur la scène internationale" au nom du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Mercredi, l’UAWC s’est dite "choquée et attristée" par la décision des Pays-Bas de mettre fin à son financement.
"Avec cette décision fatidique, le gouvernement néerlandais n’abandonne pas seulement l’UAWC, mais la société civile palestinienne dans son ensemble", indique le communiqué.
UAWC a été mise hors la loi par Israël, tout comme Al-Haq, Bisan Center for Research and Development, Addameer, l’Union des comités de femmes palestiniennes (UPWC) et Defence for Children International - Palestine (DCI-P).
Cette décision a suscité la condamnation d’éminents groupes de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch et Amnesty International, et de l’organisation israélienne B’Tselem.
L’UAWC a été fondée en 1986, quelques mois avant la première Intifada en 1987, pour soutenir les agriculteurs palestiniens qui souffraient de l’expansion des colonies illégales en Cisjordanie occupée et du harcèlement pendant les saisons de récolte.
Elle a déclaré que la décision du ministère néerlandais des affaires étrangères était "fondée sur une conditionnalité politique".
Avant d’interrompre définitivement son financement, le gouvernement néerlandais a mené une enquête sur les projets et les bénéficiaires de l’UAWC.
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Ben Knapen, et le ministre du Commerce extérieur, Tom de Bruijn, ont écrit que l’enquête sur UAWC n’avait pas trouvé de lien direct "organisationnel ou financier" avec le FPLP. Toutefois, elle a révélé que 34 des employés du syndicat étaient des membres actifs du FPLP à un moment donné entre 2007 et 2020.
"L’examen externe montre qu’aucune preuve n’a été trouvée de flux financiers entre l’UAWC et le FPLP. Aucune preuve n’a non plus été trouvée d’une unité organisationnelle entre l’UAWC et le FPLP ou d’une direction donnée par le FPLP à l’UAWC", ont écrit les deux ministres néerlandais dans un communiqué commun.
Cependant, ils ont ajouté qu’"il y avait des liens au niveau individuel entre le personnel et les membres du conseil d’administration de l’UAWC et le FPLP depuis un certain temps. Le grand nombre de membres du conseil d’administration de l’UAWC ayant des rôles dans les deux organisations est particulièrement préoccupant."
Motivation politique
L’enquête a été fustigée par l’UAWC comme étant politiquement motivée.
"Dès le départ, cette enquête était politiquement motivée et répondait aux pressions du gouvernement israélien et des organisations malveillantes qui lui sont affiliées", a-t-elle déclaré.
En 2020, les Pays-Bas ont temporairement suspendu leur don de 24,3 millions de dollars à l’UAWC après qu’Israël a accusé deux de ses employés d’avoir tué un colon de 17 ans en août 2019.
Les Pays-Bas sont un donateur important d’UAWC depuis 2013. Le gouvernement néerlandais a déclaré qu’UAWC avait abusé de la confiance et aurait dû faire preuve de transparence concernant l’activisme de certains de ses employés au sein du FPLP.
Le pays de l’UE n’a pas rendu son enquête publique.
Le ministère israélien des affaires étrangères a salué cette décision, la qualifiant d’"importante et correcte".
"Israël poursuivra le dialogue avec les Pays-Bas et d’autres pays au sujet de ces organisations et de la manière dont l’aide qui leur est apportée viole la loi israélienne", a-t-il déclaré.
Traduction : AFPS