Des Palestiniens ont manifesté, le 4 mars, en Cisjordanie occupée après l’arrivée de bulldozers qui ont commencé à dégager des terrains dans des villages qui craignent que place nette soit faite pour l’installation de futures colonies. Les affrontements se sont intensifié en cette semaine d’élections en Israël alors que les colons se sentent galvanisés par la publication du plan Trump.
Les villageois de Qusra ont défié les troupes sécurisant les bulldozers qui travaillaient dans un champ voisin de la colonie de Migdalim dans le nord de la Cisjordanie.
Dans un autre village, Beita, les habitants protestent depuis plusieurs jours, plantent des drapeaux palestiniens et érigent des tentes sur la colline al-Arma pour la défendre contre l’installation de colons venus d’Itamar, près de Naplouse. Des pierres ont été lancées contre des soldats israéliens.
« Je suis ici parce que c’est ma terre, je veux mourir sur cette terre, mais ils ne me laissent pas approcher », explique Joudat Odeh, 70 ans, venu de Qusra. « Ils se réjouissent de la victoire de Nétanyahou. Ils viennent ici pour contrôler cette terre et personne ne nous aide. »
Tuer leur rêve
Le Likoud du Premier ministre Benyamin Nétanyahou arrive en tête du scrutin du 2 mars mais avec 99% des suffrages dépouillés, il était encore loin d’obtenir suffisamment de sièges pour former une coalition. Cette victoire ouvre la voie à Nétanyahou pour honorer son engagement d’annexer des colonies en Cisjordanie dans le cadre du plan de Trump.
Les Palestiniens ont rejeté cette proposition, affirmant qu’elle tuerait leur rêve d’établir un État viable en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, territoire qu’Israël a conquis pendant la guerre du Moyen-Orient de 1967.
Plus de 400 000 colons israéliens vivent maintenant parmi près de trois millions de Palestiniens en Cisjordanie, et 200 000 autres colons à Jérusalem-Est.
Les Palestiniens, comme de nombreux pays dans le monde, considèrent les colonies comme illégales au regard du droit international, une position qu’Israël et les États-Unis contestent.
« Émeute »
Le 1er mars, des militaires israéliens ont déclaré qu’ils effectuaient des « travaux agricoles » près de Migdalim quand une trentaine de Palestiniens « sont arrivés, ont lancé des pierres et se sont confrontés physiquement avec les Israéliens. Des renforts ont été appelés pour disperser la foule. »
Peu après, toujours selon le communiqué israélien, 120 Palestiniens se sont rassemblés à proximité au cours de ce que le texte de l’armée appelle une « émeute ». Il a indiqué que ses troupes étaient confrontées à des pneus en flammes et à de « grandes quantités de pierres » et dont, « ont répondu par des moyens anti-émeute. »
Les manifestants de Qusra ont eux déclaré que les soldats empêchaient les Palestiniens d’utiliser ou de cultiver les terres en question depuis les années 1990 et qu’ils craignaient aujourd’hui que les colons s’en emparent pour leur propre usage.
« Je crains que dans quelques jours Nétanyahou ne vienne poser la première pierre d’une nouvelle colonie »", a déclaré Mohammad Shokri, 80 ans, de Qusra. « Il leur a promis qu’il augmenterait la colonisation. Ils veulent prendre le contrôle de toutes les montagnes et ne rien laisser aux Arabes. »
Traduction AFPS