Mercredi, l’armée israélienne a bombardé des sites de la bande de Gaza en réponse aux tirs de roquettes de l’enclave palestinienne vers Israël survenus dans la soirée de mardi. Ces tirs ont eu lieu alors que se déroulait à Washington la cérémonie de signature des accords de normalisation des relations entre Israël et deux pays du Golfe, les Émirats arabes unis et Bahreïn.
Plus tôt, sur la place centrale de Ramallah, Al Manarah, des centaines de personnes se sont réunies, drapeaux palestiniens en main, musique entraînante. Sur les pancartes qu’elles brandissaient, on pouvait lire « Traitres » ou encore « Non à la normalisation avec l’occupant ».
Des leaders de toutes les factions côte à côte
Les jeunes étaient rares parmi les manifestants. La plupart avaient la quarantaine, la cinquantaine. Des leaders de toutes les factions étaient en revanche présents, côte à côte, a constaté notre correspondante à Ramallah, Alice Froussard. S’y trouvaient des ministres de l’Autorité palestinienne, des membres de l’Organisation de Libération de la Palestine, et d’autres du Hamas. Ils se sont succédé au micro, dénonçant des accords de la honte. Cette union n’est pas habituelle après presque 15 ans de divisions entre Fatah et Hamas.
La frustration était palpable. Tous voient dans la signature de cet accord de normalisation des relations entre les Emirats arabes unis, Bahreïn et Israël un « coup de poignard » dans le dos. Déçus de l’attitude de la Ligue arabe à l’égard de la cause palestinienne, du changement de paradigme et de priorité, tous prônent l’unité comme seule solution.
« Nous avons espoir dans le peuple arabe, la nation arabe, mais nous en voulons surtout aux dirigeants de ces pays du Golfe, pas à la population », a toutefois tenu à préciser Marouf Arefai, membre de l’Autorité palestinienne.