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Accueil > Informations > Culture > Culture - Littérature et poésie > Le regard d’Olivier Bordaçarre sur l’épuration ethnique
Culture - Littérature et poésie
mardi 16 juillet 2024
Olivier Bordaçarre

Le regard d’Olivier Bordaçarre sur l’épuration ethnique

Depuis 2006, Olivier Bordaçarre a publié 10 romans, 3 textes pour le théâtre et un recueil de poèmes. Il propose aujourd’hui une longue nouvelle, aussi hybride qu’émouvante. Le narrateur est une petite fille. Elle raconte, avec un détachement sidérant, une tranche de sa vie. Tout commence avec l’arrivée d’un avant poste de colons sur la colline qui surplombe la maison où elle vit avec sa famille. Tout se termine avec la disparition de toute forme de vie antérieure, remplacée, sans sommation, par une cité vibrionnante, où s’agitent des gens qui passe près d’elle sans la voir. Le tout tient en 40 pages, sans un souffle, sans une virgule, sans un point, d’une écriture naïve, descriptive jusqu’à la froideur. Ci dessous un extrait des presque premières pages.

C’est bizarre quand je me réveille c’est tout comme d’habitude sauf une chose je me réveille et mon père et ma mère ils sont déjà dehors les chèvres et les moutons et les poules et le chien autour de la maison et ma sœur aussi est dehors devant la porte avec mon frère et le chien aussi qui regarde là-haut et moi je sors il y a des nuages il fait pas très beau et personne dit rien alors je dis rien aussi mais je me demande pourquoi ils bougent pas debout dans les cailloux là devant la maison mon père regarde là-haut et tout le monde regarde comme lui vers le sommet de la colline et il y a plusieurs maisons comme ça toutes grises et petites et des gens autour ou plutôt devant les maisons carrées et petites qui nous regardent et y en a d’autres des gens qui plantent des morceaux de bois dans la terre des piquets alors c’est pour ça qu’on parle pas parce que pourquoi tout d’un coup il y a des gens sur la colline en face de chez nous on dirait que les maisons elles ont poussé la nuit et hop le matin c’est comme ça des gens des maisons des piquets plantés et du fil barbelé attaché et mon père je vois bien dans sa figure qu’une chose ne va pas bien et il fait ses gros yeux comme quand il est un peu fâché alors mes parents ils sont rentrés dans la maison avec mon grand-frère mais ma sœur est restée avec moi dehors pour regarder les gens là-haut devant leurs maisons et la clôture en barbelés et ils nous regardent sans bouger c’est bizarre et le chien il est assis et il regarde pareil que nous et y a rien qui bouge ni nous ni les gens ni le chien et même les chèvres et les moutons je me demande qu’est-ce qui se passe alors je serre fort ma poupée elle s’appelle Yaya elle a des yeux très beaux et des cheveux aussi très beaux noirs avec des boucles et un ruban je la serre fort contre moi parce que c’est bizarre que personne dit rien et que mes parents ils parlent tout doucement dans la maison comme pour dire des secrets mais jamais mes parents ils parlent comme ça tout doucement en secret et pis quand mon père il sort de la maison il tient la clé du camion il a son chapeau sur la tête et il me dit d’aller me préparer très vite pour ramasser les olives il m’attend dans le camion alors moi j’y vais je pose ma poupée Yaya sur mon lit le lit de ma sœur et moi et je mets mes habits et je prends mes sandales et je sors pour aller avec mon père ramasser les olives donc d’abord la route plate et puis la colline par le chemin avec les cailloux où le camion dandine et mon père il regarde devant sans bouger ses yeux et sa bouche fermée est coincée comme ça il tient le volant avec ses deux grandes mains bien serrées sur le volant et le camion monte doucement vers le haut de la colline mais pas comme d’habitude parce que mon père il dit rien il rigole même pas en chantant une chanson et en faisant des grimaces et des fois je regarde la route qui monte qui monte et les cailloux et les buissons et des fois je regarde mon père qui conduit très sérieux et tout d’un coup devant le camion il y a une barrière en bois et mon père arrête le camion parce que on peut plus avancer et il y a deux monsieurs derrière la barrière y en a un qui tient une pioche et un autre un bâton et ils bougent pas alors mon père attend un petit peu et il descend du camion et il va les voir et leur demande pourquoi ils ont mis une barrière qui bloque la route parce que c’est par là qu’on va ramasser les olives et le monsieur qui tient la pioche il dit que maintenant on ne peut plus passer par là il faut redescendre et faire le tour de la colline mais mon père dit que c’est trop loin pour faire le tour et que c’est le chemin pour aller là où il travaille dans son champ et si on fait le tour c’est beaucoup plus long parce que il faut passer par le village ou je sais pas trop le chemin mais le monsieur qui tient la pioche il dit que c’est comme ça maintenant il faut faire le tour par en bas alors mon père demande pourquoi et le monsieur dit c’est comme ça la colline elle est à ceux qui ont les maisons dessus alors mon père il dit que la colline elle est à ceux qui ramassent les olives c’est comme ça depuis toujours la colline elle est à tous ceux qui vont dans les champs derrière pour ramasser les olives et c’est pas parce que y a des maisons qui poussent tout d’un coup dans la nuit avec des barrières autour et des gens nouveaux que ça va changer tout ce qu’on fait d’habitude mais le monsieur dit que non c’est plus comme ça maintenant et mon père doit obéir et c’est tout.

Pour aller plus loin, cliquer sur le lien … et poursuivre.

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Documents joints

  • Morceaux, par Olivier Bordaçarre (PDF - 191.1 kio)

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