Il a déclaré que des colonies juives à l’extérieur du Mur devront être démantelées. Par cette déclaration Abrams dit, en d’autres mots, qu’Israël sera autorisé à conserver les colonies illégales construites sur la terre palestinienne occupée depuis 1967 en violation du droit international. Cette déclaration reconnaît aussi le Mur comme frontière entre les deux états qui recherchent une coexistence pacifique basée sur un accord entre les deux parties.
Ironiquement, cette déclaration très controversée qui manipule et détourne un peu plus le droit et les attentes internationales a mis les Israéliens en colère. Elle implique en effet que les fanatiques israéliens armés, les colons, devront démanteler les structures illégales et évacuer les colonies construites du côté palestinien du Mur.
D’un autre côté les Palestiniens trouvent que cela n’est pas suffisant, étant donné que toutes les colonies édifiées sur des terres occupées sont illégales, tout comme le Mur qui serpente à travers des terres qui sont la propriété des Palestiniens. Ce Mur annexe 42 % des 22 % de la Palestine historique, qui correspond à la zone occupée en 1967, où le futur état palestinien devrait voir le jour , et qui est la base des résolutions de l’ONU et d’une paix négociée.
Cette approche arrogante où le voleur (Israël) est en position de force et dicte à la victime (les Palestiniens sous occupation) ce qu’elle récupèrera et dit que c’est mieux que rien, est une insulte aux Palestiniens et Israéliens qui aiment la paix. C’est en outre affaiblir et mépriser les dirigeants mondiaux d’hier et d’aujourd’hui, la volonté et le droit internationaux en général et les Etats Unis en particulier, qui ont historiquement une bonne connaissance des problèmes d’occupation et de la légalité des colonies ou d’autres structures construites sur une terre occupée.
L’ancien Consul Général à Jérusalem, Edward Abington, l’a bien formulé quand il a dit que « la déclaration que toutes les colonies devraient être démantelées est une clarification importante, [...] c’est moins partial. » Malheureusement les conseils des Consuls Généraux qui ont été en poste à Jérusalem et ont reconnu l’injustice grave qui a été soutenue aveuglément par le « médiateur » ( les USA) sont souvent ignorés et même rarement mentionnés.
La Cour Internationale de Justice (CIJ) a délibéré sur le Mur et décidé que « les constructions du mur et le régime qui s’y attache sont contraires au droit international (§142). Elle explique que le Mur est « un obstacle majeur au droit du peuple palestinien à l’autodétermination » (§122). De plus la Cour a décrété à l’unanimité que la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, est un territoire occupé : « Les territoires situés entre la Ligne verte et l’ancienne limite orientale de la Palestine mandataire sont occupés par Israël depuis 1967...Tous ces territoires (y compris Jérusalem-est) restent des territoires occupés et Israël continue à avoir le statut de puissance occupante » (§78).
Israël affirme que le Mur est provisoire et sera démantelé, donc, comme les Israéliens n’osent pas revendiquer le Mur comme frontière, c’est un stratège américain qui le fait pour eux.
La CIJ a étudié le problème et déclaré : « Même si la Cour prend note des assurances israéliennes que la construction du Mur n’est pas une annexion et que le Mur n’a pas de caractère définitif, elle ne peut pourtant pas rester indifférente à des craintes exprimées devant elle, à savoir que le Mur et le régime qui s’y attache créent un « fait accompli » sur le terrain qui pourrait bien devenir permanent. Dans ce cas, et indépendamment de la caractérisation formelle du Mur par Israël, cela reviendrait à une annexion de facto » (§121).
Ces craintes que mentionne la décision de la Cour sont en train de devenir réalité quand des politiciens américains, dont beaucoup sont membres de l’Aipac (Israeli-American Public Affairs Committee), prennent l’initiative afin d’aider et soutenir un état au-dessus des lois, qui a déstabilisé la région par son occupation et a entraîné bien des sarcasmes sur son allié aveugle, l’Amérique, et sa soi-disant démocratie. C’est qu’ils la juge sur ses actes.
La démocratie, telle que l’être humain moyen la conçoit, c’est la justice. C’est avoir les mêmes opportunités et la même mise en application, sans discrimination, des règles de l’humanité- le droit. Les Etats-Unis donnent à la démocratie, qui est en théorie une idée grande et noble, bien mauvaise réputation. L’Amérique a été tout sauf un partisan de la justice. Au contraire, elle a cimenté le racisme et la haine à l’encontre de pays et de religions de la région tout simplement par manque de compréhension et de volonté de tenir bon face à l’injustice.
Il n’y a rien de courageux à se tenir aux côtés du fort (l’oppresseur). L ‘Amérique peut bien avoir les avantages de l’argent et de la « liberté », mais elle a perdu le respect des citoyens moyen dans le monde d’aujourd’hui. Pour gagner le respect d’une région opprimée qui a subi une grave injustice, l’Amérique devrait plonger vers ses racines et rechercher l’ « avantage honorable » qui est basé sur l’humanité, l ‘égalité et la justice pour tous.