A quelques mètres de là, les enfants des colons jouissent de tout le confort moderne. Zaboba, après avoir perdu ses terres cultivables au profit du mur, vient également d’être privé de certains services, comme l’électricité.
Les propriétaires terriens du village, comme Imad Jaradat, affirment que la terre de Zaboba a toujours été menacée d’expropriation. Proches de la ligne verte, les 18 000 dunams que possédaient les cultivateurs de Zaboba avaient échappés à plusieurs tentatives d’expropriation.
"Avec ce cancer qu’est l’occupation, dit Jaradat, les villages ne connaissent aucun répit, ... surtout près de la frontière. Une fois ils construisent une colonie, une autre fois un kiboutz, toujours aux dépens des villageois, si bien que les cultivateurs aujourd’hui ne possèdent plus que 10 000 dunams."
Et pourtant, "les forces d’occupation ne sont toujours pas satisfaites, ajoute Jaradate. Notre village est maintenant menacé par le mur qui nous a privé de ce qui nous restait de terre. Les villageois n’ont plus que leur maison, sans aucun moyen de survie."
"Nous sommes devenus des prisonniers dans une geôle exigue, notre terre n’est plus là, nous sommes interdits de travail en Israël, le village n’a plus aucune source de revenu ou de travail."
Les villageois précisent que, comme ils ne pouvaient pas payer la note d’électricité, ils sont passés aux générateurs ; mais bientôt ils n’auront même plus d’argent pour acheter de l’essence. Ils sont revenus au XIXème siècle : leurs rues ne sont pas éclairées la nuit et les enfants étudient à la chandelle. Leur seule compagne au cours des longues nuits obscures, c’est la lune.
Leur dette auprès de la compagnie d’électricité s’élevant à 275 000 shekels (51 000 euros), ils se sont adressés à plusieurs reprises à l’Autorité palestinienne et au Ministère des finances, mais en vain.
Face à toutes ces épreuves, les villageois de Zaboba sont déterminés à lutter pour le peu de terre qu’il leur reste, et appellent à l’aide le reste du monde.
Les enfants de Zaboba ont le droit à l’éducation et à la joie de vivre. Les occupants peuvent exproprier les cultivateurs de leur terre, mais ils n’ont pas le droit de spolier ces enfants de leurs plus belles années.