A une quasi unanimité, l’ONU a confirmé cet avis. Reste à transformer cette victoire légale, morale, symbolique, en réalité sur le terrain.
On doit à cet égard éviter deux visions extrêmes de cette situation créée par cet avis historique : la première est de dire que, du fait de cet avis, la destruction du Mur est acquise, quasi automatique ; la deuxième, opposée, est de dire que, puisque les autres résolutions de l’ONU n’ont jamais été respectée par Israël, on ne voit pas pourquoi il en serait autrement aujourd’hui ; par conséquent cet avis sera jeté à la poubelle et n’aura aucune importance.
Ces deux visions sont évidemment erronées. La question qui nous est désormais posée est plutôt celle-ci : comment transformer cette incontestable victoire politico-morale, cet acquis non matériel, en élément de changement de la situation matérielle sur le terrain ? Par quel mécanisme peut-on faire commencer la remise en cause effective du Mur, d’abord l’arrêt de sa construction, ensuite son démantèlement ?
Déjà la valse hésitation de la Cour suprême israélienne à la suite des plaintes déposées par des Palestiniens soutenus par des citoyens israéliens donne une première idée du possible. Mais bien entendu, ce ne peut être que par une pression internationale d’une qualité sans précédent que peut désormais avancer cette perspective, y compris au niveau des institutions de décision.
Dans une période caractérisée par une guerre menée contre toutes les conquêtes juridiques du XXe siècle, à un moment où l’avenir nous apparaît plutôt incertain et même inquiétant, la bataille contre le Mur, appuyée sur l’avis de la CIJ, apparaît comme une bataille de valeur universelle que nous ne pouvons nous permettre de perdre. Tel est l’enjeu de la semaine internationale contre le Mur pour laquelle l’AFPS se doit d’engager toutes ses forces.