Ghaida Rinawie Zoabi, membre du Meretz, a annoncé jeudi qu’elle quittait le gouvernement israélien, laissant la coalition avec 59 des 120 sièges de la Knesset.
Dans sa lettre de démission, Rinawie Zoabi a écrit qu’elle avait rejoint la coalition dans l’espoir que les Arabes et les Juifs travaillant ensemble pourraient contribuer à l’avènement d’une "nouvelle voie d’égalité et de respect", mais que les dirigeants de la coalition avaient choisi d’adopter "des positions bellicistes, dures et de droite".
Dans sa lettre, Rinawie Zoabi cite la violence sur le Mont du Temple et les funérailles de la journaliste Shireen Abu Akleh, qui l’ont amenée à prendre "une décision morale".
Rinawie Zoabi continue cependant à siéger en tant que législatrice à la Knesset. On ne sait toujours pas si elle a l’intention de voter avec l’opposition lors des prochains votes.
Son départ pourrait nuire considérablement à la capacité du gouvernement à fonctionner. Indépendamment de la façon dont elle votera à l’avenir, il est peu probable que son départ permette au chef de l’opposition Benjamin Netanyahu de faire passer avec succès une motion de censure et de former sa propre coalition, car il n’y a pas suffisamment de membres de l’opposition pour soutenir un gouvernement dirigé par Netanyahu. Toutefois, si la Knesset se prononce sur la dissolution de la Knesset, le vote de Rinawie Zoabi pourrait être le vote décisif qui enverrait le pays aux élections.
En janvier, Rinawie Zoabi a voté contre un projet de loi soutenu par le gouvernement sur le recrutement des étudiants des yeshiva ultra-orthodoxes, afin de protester contre l’avancement par la coalition d’un projet de loi restreignant le regroupement familial pour les Palestiniens mariés à des Israéliens et contre la plantation d’arbres par le Fonds national juif dans le Néguev. En conséquence, il y a eu égalité des voix, ce qui signifie que le projet de loi n’a pas été adopté (bien qu’il l’ait été lorsqu’il a été soumis à un nouveau vote deux semaines plus tard).
Au début du mois, les associés du Premier ministre Naftali Bennett ont déclaré qu’il y avait 80 % de chances que le gouvernement ne tienne qu’un mois de plus.
En avril, le whip de la coalition, Idit Silman, a brusquement démissionné de la coalition, la laissant avec 60 législateurs dans les 120 sièges de la Knesset. Dans une lettre de démission adressée à Bennett, Silman a déclaré que certains partenaires de la coalition étaient "peu disposés à faire des compromis".
Le mois dernier, un comité de la Knesset a approuvé la demande de Bennett de déclarer son collègue du parti Yamina, Amichai Chikli, comme transfuge, l’empêchant de rejoindre un autre parti existant lors des prochaines élections et envoyant un avertissement fort aux autres transfuges potentiels de la coalition de Bennett qui se fragilise.
En février, le ministre des affaires étrangères Yair Lapid a annoncé que Rinawie Zoabi serait nommée Consule générale d’Israël à Shanghai, dans ce qui, selon des sources politiques, était une tentative de l’évincer afin de stabiliser la coalition.
Traduction : AFPS