D’après la loi israélienne les Israéliens peuvent creuser des puits qui sont 70 plus profonds que les Palestiniens ne sont autorisés à le faire, même dans les colonies illégales de Cisjordanie occupée.
Pendant le Forum mondial sur l’eau qui s’est tenu cette semaine au Mexique les représentants israéliens ont défendu leur appropriation illégale des ressources en eau palestiniennes et ont mis en avant la « sécurité » comme excuse pour la destruction de centaines de puits palestiniens pendant les trois dernières années et pour l’annexion de nombreux autres par la construction du Mur d’annexion à l’intérieur de la terre palestinienne.
En plus des problèmes associés au mur, Israël est responsable de nombreuses autres atteintes à l’environnement en Palestine.
Les colonies israéliennes rejettent chaque année 224,000 tonnes de déchets en Palestine, polluant souvent les villages, ruisseaux et fermes. L’eau potable est contaminée par des tuyaux d’égouts cassés qui ne sont pas réparés. Plus de 250,000 oliviers et d’autres arbres fruitiers ont été détruit pendant les deux dernières années. Tout ça s’ajoute à la destruction de l’environnement qui accompagne les guerres et les industries qui s’y associent -y compris l’empoisonnement de la terre par les munitions, et les biens dévastés par le feu, les bombes et les machines de guerre.
Selon les accords de paix signés en 1995 par le gouvernement israélien et l’Autorité nationale palestinienne, les deux parties doivent partager l’eau du Jourdain et ses sources souterraines et ne mettre aucun obstacle à la construction d’infrastructures par l’autre partie.
Shimon Tal, responsable de l’Autorité israélienne de l’eau, a déclaré que l’accord était "pragmatique" parce que le manque d’eau dans la région est "très important". Ce responsable a indiqué qu’ un comité joint se réunit régulièrement et comment les deux parties maintiennent leur équipement même quand ça peut aider aussi l’autre côté. "Même pendant les affrontements pendant l’Intifada nous avons maintenu notre engagement de ne pas abîmer et endommager les infrastructures car les deux parties savent que l’eau c’est la vie" a déclaré Tal lors d’un débat pendant le Forum. Il a ajouté qu’il "appartenait aux Palestiniens de trouver d’autres sources" sans prendre en compte que les Israéliens utilisent 10 fois plus d’eau que les Palestiniens et que l’utilisation abusive par les Israéliens est en train de vider rapidement le Lac de Tibériade et le Jourdain, les deux principales ressources en eau de la Cisjordanie
Bien que le gouvernement israélien affirme que ses troupes ne visent pas les ressources en eau, des groupes de défense des droits humains ont relevé des centaines de violations des accords sur l’eau, y compris la destruction par les tirs des soldats israéliens des citernes dans les maisons, villages et villes palestiniens.
Fadel Kawash, responsable de l’Autorité palestinienne de l’eau, a déclaré au Forum que "au Moyen-orient l’eau est un problème politique". Il a dit lors d’un débat que "Dix ans ont passé depuis les accords mas ils ne sont toujours pas vraiment appliqués".
"L’occupation de la Cisjordanie par Israël, les points de contrôle, la confiscation de la terre, les arrestations, les démolitions de maisons et le Mur, tout ceci présente un obstacle majeur aux projets de développement surtout dans le domaine de l’eau", a -t-il dit.
L’Autorité palestinienne doit acheter l’eau pour sa population qui s’accroît. Mais dans le même temps Israël pompe de plus en plus d’eau des sources souterraines qui alimentent les villes palestiniennes de Jénine, Jéricho et Qalqilia, et aussi dans d’autres endroits de Cisjordanie où 450,000 Israéliens vivent illégalement sur la terre palestinienne.
Des groupes de défense des droits humains ont relevé de nombreux cas où des colonies israéliennes construites sur le sommet des collines se sont emparées des puits d’eau de la région et coupent régulièrement l’approvisionnement en eau de la population palestinienne environnante. A plusieurs occasions, particulièrement en été, les groupes de défense des droits humains ont noté que des colons, aidés des soldats israéliens, coupent l’accès à l’eau des Palestiniens pendant des jours de suite afin de continuer à alimenter en eau les multiples piscines et fontaines des colonies.
Un exemple de la destruction par Israël de sources d’eau est l’ordre militaire donné cette semaine à Mu’ayad Abed al Ra’oof Hreash par les forces israéliennes, annonçant la démolition prévue du réservoir d’eau agricole qui lui permet de cultiver sa terre. La terre de Mu’ayad Hreash est située dans la partie Nord-ouest de Bardala au Nord de la vallée du Jourdain. Les forces israéliennes ont construit le Mur d’Apartheid à 200 mètres du réservoir d’une capacité de 300 mètres cubes qui irrigue 30 dunums de terre cultivée et des serres.
Les attaques israéliennes récentes contre les ressources en eau palestiniennes rendent la vie impossible aux habitants de la vallée du Jourdain, selon des groupes de défense des droits humains tels que B’tselem.
L’ordre militaire à Mu’ayad Hreash n’est que l’un des nombreux exemples de ce que l’occupation rend la vie impossible aux Palestiniens. En plus de la démolition sur une grande échelle de maisons, magasins et bâtiments agricoles, un certain nombre de check-points ferment la région et l’isolent du reste de la Cisjordanie. La confiscation de terres et l’extension des zones militaires annexent quotidiennement de nouvelles terres palestiniennes.
Le gouvernement israélien a déclaré clairement les mois derniers son intention d’isoler totalement la vallée du Jourdain du reste de la Cisjordanie. 2.5 millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie n’auront plus accès à la vallée, à la rivière, à ses réserves en eau, à la Mer Morte et à la chaîne de collines à l’est de la Cisjordanie. La ghettoïsation du peuple palestinien à l’est sera achevée.