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Accueil > Informations > Analyses > Le film "Farha" de Netflix est une représentation légère de la Nakba
Analyses
mardi 20 décembre 2022
Mondoweiss par Jonathan Ofir

Le film "Farha" de Netflix est une représentation légère de la Nakba

Alors que le film Netflix a suscité l’hystérie des apologistes d’Israël, les événements de "Farha" ne sont pas seulement historiquement exacts, mais en réalité presque bénins par rapport aux autres atrocités sionistes de 1948.

Un nouveau film est projeté sur Netflix et ailleurs dans le monde - il s’appelle Farha, et il raconte l’histoire personnelle d’une jeune Palestinienne de 14 ans en Palestine, témoin de près des événements de la Nakba (Catastrophe) de 1948.

Basé sur le témoignage personnel d’une personne proche du réalisateur, Darin J. Sallam, le film a suscité la condamnation de nombreux apologistes d’Israël. Plusieurs d’entre eux n’ont manifestement pas attendu de voir le film.

La scène la plus horrible du film est apparemment celle qui a suscité l’ire des sionistes : la fillette, Farha, cachée par son père dans un cellier, assiste à l’exécution d’une famille palestinienne. Le bébé, qui vient de naître sur place (la famille passait par là, fuyant un autre village) n’est pas abattu avec les autres, mais l’officier ordonne ensuite de le tuer. Un soldat a reçu l’ordre de tuer le bébé sans gaspiller une balle, et il était sur le point de lui écraser la tête avec sa botte, mais il n’a pas pu se résoudre à le faire, et l’a laissé mourir dans le froid. À ce moment-là, Farha ne pouvait pas encore sortir de sa cachette, qui était fermée de l’extérieur. Elle a dû assister à l’exécution sommaire de la famille plus tôt, ainsi qu’aux pleurs du bébé jusqu’à sa mort.

Cette scène n’est en aucun cas une exagération du comportement de ces milices sionistes, ou de l’armée israélienne naissante à cette époque - des documentations d’autres événements montrent un comportement encore plus déchirant.

Le film est sorti récemment sur Netflix, le 1er décembre, mais il a déjà été présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto en 2021, et a depuis été présenté dans de nombreux autres festivals dans le monde. Le théâtre Al Saraya de Jaffa a également projeté le film, un jour seulement avant la sortie sur Netflix. Cela a poussé le ministre des Finances Avigdor Lieberman et le ministre de la Culture sortant Chili Tropper à appeler à la révocation du financement gouvernemental du théâtre la veille de la projection. Le film est rapidement devenu un problème de relations publiques à la fois interne et international pour les responsables israéliens.

Les deux ministres indignés ont ouvert la voie à de nombreux Israéliens en annulant leurs abonnements à Netflix, comme le rapporte le journal centriste Ynet. Il semble également que le rédacteur de Ynet n’avait pas regardé le film à ce moment-là (ni i24 News, qui a co-publié l’article), car ils écrivent que "le film comprend notamment une scène choquante de 15 minutes au cours de laquelle des soldats israéliens massacrent une famille de réfugiés palestiniens, dont un bébé d’un an."

Dans quelle mesure les représentations sont-elles vraies ?

Les documentations historiques des événements de la Nakba suggèrent que la scène montrée dans le film est absolument possible et crédible, et même légère en comparaison avec d’autres récits.

Lors du massacre de Dawaymeh en octobre 1948, par exemple, un politicien israélien raconte la "barbarie" de "personnes éduquées et cultivées." Je mets en garde le lecteur contre les descriptions extrêmement graphiques suivantes :

Il n’y a pas eu de bataille ni de résistance (et pas d’Égyptiens). Les premiers conquérants ont tué de quatre-vingts à cent Arabes [dont] des femmes et des enfants. Les enfants ont été tués en leur fracassant le crâne avec des bâtons. Il n’y avait pas une maison sans morts. La deuxième vague de l’armée [israélienne] était un peloton auquel appartient le soldat qui témoigne.

Dans la ville ont été laissés des Arabes hommes et femmes, qui ont été mis dans des maisons et ont été ensuite enfermés sans recevoir de nourriture ou de boisson. Plus tard, des ingénieurs spécialisés dans les explosifs sont venus pour faire sauter les maisons. Un commandant a ordonné à un ingénieur de mettre deux femmes âgées dans la maison qui devait être détruite. L’ingénieur a refusé et a dit qu’il ne voulait recevoir d’ordres que de son commandant. Alors, [son] commandant a ordonné aux soldats de mettre les femmes à l’intérieur et le crime fut commis.

Un soldat s’est vanté d’avoir violé une femme arabe et de l’avoir ensuite abattue. Une femme arabe avec un bébé de quelques jours a été utilisée pour nettoyer la cour arrière où les soldats mangent. Elle les a servis pendant un jour ou deux, après quoi ils l’ont abattue, elle et son bébé.

Il s’agit d’une description bien pire que celle décrite dans le film, et c’est l’une des nombreuses descriptions. Le film Farha ne décrit pas de viol, ni l’explosion de maisons avec leurs habitants à l’intérieur. Dans la scène avec le bébé, finalement abandonné à la mort, le réalisateur dépeint sans doute un certain degré d’humanité chez le soldat israélien, qui ne peut se résoudre à fracasser le crâne d’un bébé avec sa botte, mais qui couvre le visage du bébé avec un mouchoir en tissu et s’enfuit. Bien sûr, la barbarie est seulement moindre que de lui marcher sur la tête ou de lui fracasser le crâne avec un bâton comme à Dawaymeh, mais cela montre tout de même une certaine nuance. Il n’y a tout simplement aucune raison de douter d’un tel récit.

Il est important de noter que tout ce film est basé sur le récit personnel d’une amie de la mère de la réalisatrice, qui a porté ce témoignage avec elle toute sa vie, où elle a fui en Syrie après le nettoyage ethnique de son village et de son pays.

Est-ce précis ? Très probablement oui, mais le détail infime de l’incident n’a pas tant d’importance. Il s’agit d’un film basé sur l’histoire orale, comme un autre documentaire récent sur le massacre de Tantura en mai 1948, qui a également fait enrager divers apologistes d’Israël.

Ces témoignages racontent une histoire très réelle, comme lorsque les véritables auteurs du massacre de Tantura ont dit des choses comme ceci :

"Ce n’est pas agréable de dire ça. Ils les ont mis dans un tonneau et les ont tirés dans le tonneau. Je me souviens du sang dans le tonneau."

Ou ça :

"J’étais un meurtrier. Je ne faisais pas de prisonniers... Combien ? Je n’ai pas compté. J’avais une mitrailleuse avec 250 balles. Je ne peux pas dire combien."

Et les parallèles avec les nazies ? Elles viennent des auteurs réels et d’autres Israéliens. Shlomo Ambar, l’un des auteurs du massacre de Tantura, a comparé sa propre unité aux soldats nazis, où les nazis étaient dépeints favorablement en comparaison :

"J’associe [ce qui s’était passé à Tantura] uniquement à cela : Je suis allé me battre contre les Allemands qui étaient notre pire ennemi. Mais lorsque nous nous sommes battus, nous avons obéi aux lois de la guerre qui nous ont été dictées par les normes internationales. Ils [les Allemands] n’ont pas tué de prisonniers de guerre. Ils ont tué des Slaves, mais pas les prisonniers de guerre britanniques, ni même les prisonniers de guerre juifs - tous ceux de l’armée britannique qui étaient en captivité en Allemagne ont survécu."

De tels massacres semblaient invoquer des comparaisons nazies très réelles chez les ministres israéliens, rien de moins. Se référant probablement au massacre de Dawaymeh du 29 octobre, le ministre de l’Agriculture Aharon Zisling a déclaré au parlement israélien le 17 novembre que "les Juifs aussi se sont comportés comme des nazis et tout mon être a été ébranlé."

Mais maintenant, les apologistes d’Israël tentent de prétendre que tout cela est simplement scandaleux, que cela n’a pas eu lieu, que cela sent la "diffamation du sang". Pourtant, même s’il ne s’agit que du souvenir d’une seule personne, ce souvenir s’ajoute aux myriades d’autres qui ont le même récit, qu’il s’agisse de victimes ou d’auteurs. Il dresse le portrait indéniable d’une épuration ethnique barbare.

Lorsqu’il s’agit de la mémoire et de la commémoration de l’holocauste, ces négateurs ont une toute autre attitude. L’historien israélien Ilan Pappe le souligne dans son essai sur le massacre de Tantura, citant l’historien israélien Omer Bartov à propos de l’utilisation de l’histoire orale dans la reconstruction de l’Holocauste :

"La mémoire des traumatismes est souvent trouble, instable, contradictoire, indigne de confiance. . . Ce que nous apprenons [des mémoires des survivants des camps], ce ne sont pas les détails de l’administration des camps, les horaires des trains, les objectifs idéologiques et l’organisation du génocide. Ce sont des questions qu’il vaut mieux laisser aux historiens. Ce que nous apprenons, c’est l’infinité de la douleur et de la souffrance qui font de la mémoire de ces années un fardeau dont le poids s’étend bien au-delà de l’existence humaine éphémère, une présence qui s’accroche à l’esprit et habite les recoins profonds de la conscience longtemps après qu’elle aurait dû être nettoyée et lavée."

Le souvenir dépeint dans Farha est un souvenir qui ne vient pas de nulle part ou qui n’existe pas dans le vide. Elle fait partie d’une mer infinie de souvenirs d’événements qui sont maintenant documentés de manière incontestable par les historiens, même israéliens, malgré les tentatives incessantes d’Israël de dissimuler et de brouiller ces événements, même après la publication de documents d’archives.

Trouver la beauté

Farha est un drame déchirant qui montre néanmoins de la beauté, surtout avant les événements de l’opération de nettoyage ethnique. La jeune fille Farha a des espoirs qui dépassent le conservatisme de sa société locale patriarcale - elle proteste contre les visées de son père, le mukhtar (chef du village), qui veut la marier, et l’implore au contraire de lui permettre d’étudier en ville, ce qu’il finit par approuver. Il montre les célébrations du mariage d’une autre fille, et montre comment Farha est affectée par le regard triste de la fille, qui ne veut pas de ce mariage. Il montre une société rurale traditionnelle confrontée aux besoins de modernisation et d’émancipation des femmes. Il montre l’étonnante beauté de la vie rurale et de l’architecture palestiniennes, comme on peut encore le voir dans l’un des seuls paysages de ce type dans le village ethniquement nettoyé de Lifta (à la périphérie ouest de Jérusalem).

Mais toute cette beauté est réduite en poussière avec le début de la Nakba. Des atrocités et des massacres comme ceux décrits dans le film, et des événements encore plus graves que le film ne mentionne pas, ont contribué à ce nettoyage ethnique. Tous les sionistes devraient voir ce film. Ils devraient cesser de se plaindre de Netflix ou des cinémas palestiniens qui projettent le film. Ils devraient arrêter de crier à la "diffamation". Ils devraient le regarder, et ils feraient bien de se regarder dans le miroir et de dire "c’est nous qui avons fait ça."

Oui, nous, les sionistes soi-disant éduqués, cultivés, éclairés. C’est probablement beaucoup plus difficile que de simplement regarder le film, mais ils devraient au moins le regarder.

Traduction : AFPS

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Mots clés

  • Réfugiés et droit au retour

Source

Publié par : Mondoweiss

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