La Cour Internationale de Justice (CIJ) a rendu son avis consultatif sur le Mur qu’Israël construit en Cisjordanie.
La coordination européenne des ONG pour la Palestine (ECCP) accueille favorablement l’avis rendu par la plus haute instance des Nations unies et exhorte la communauté internationale de prendre des mesures immédiates contre le mur.
Assurant la Présidence de l’Union européenne, la Hollande a la responsabilité supplémentaire de transformer l’avis de la Cour en mesures effectives.
Dans son avis, la Cour a affirmé que l’édification du Mur est contraire au droit international. Elle oblige également Israël à mettre un terme à sa construction et à démanteler les parties construites dans le territoire palestinien occupé. Israël à également le devoir de réparer les dommages causés par la construction du mur dans le territoire palestinien occupé.
L’avis de la CIJ confirme que le mur est illégal. Le 27 octobre 2003, l’Assemblée Générale des Nations Unies approuvait la Résolution ES-10/13 dans laquelle le Mur est décrit comme étant "en contradiction avec les articles pertinents du droit international".
Plusieurs organisations de défense des droits humains dont Amnesty International, Human Rights Watch et B’Tselem, ainsi que la Croix Rouge Internationale, ont caractérisé le Mur comme étant une violation du droit international.
Les conséquences du Mur sont claires : il entraîne une violation des droits humains à grande échelle : des centaines de milliers de civils palestiniens sont limités dans leur liberté de mouvement, perdent l’accès à l’eau et à leurs terres, et sont de plus en plus isolés de leurs sources de revenus, des écoles et des hôpitaux. Des milliers de Palestiniens appauvris par l’enclavement créé par le Mur ont été forcés de quitter leurs maisons et de s’installer ailleurs.
Les conséquences politiques du Mur sont vastes et clairement visibles. Le Mur conduit à une incorporation à Israël de la plupart des colonies situées dans les territoires occupés, provoquant l’annexion de facto d’importantes parties du territoire palestinien.
Le Mur fait obstruction à la mise en application de la "Feuille de Route", et rend l’établissement d’un Etat palestinien impossible. Enfin, le Mur met sérieusement en péril les perspectives d’une paix juste et durable au Proche-Orient.
Face à l’illégalité et aux effets catastrophiques du Mur, l’attitude des Etats membres de l’Union européenne est jugée comme gravement inadéquate.
Tous les Etats membres de l’UE ont approuvé la Résolution de l’ONU ES-10/13 enjoignant Israël de stopper la construction du Mur et de démanteler les sections existantes.
Seulement, en pratique, aucune mesure n’a été prise pour s’assurer qu’Israël respecte la résolution. Au contraire, malgré les conséquences humanitaires et politiques précitées, on autorise Israël à continuer l construction de centaines de km de Mur supplémentaires.
La négligence de l’UE la rend co-responsable de l’injustice qu’elle cause.
Dans l’intérêt d’une solution juste au conflit et d’une paix juste et durable entre Israël et les Palestiniens, Eccp met en demeure l’UE et ses Etats membres d’utiliser tous les moyens politiques, diplomatiques et économiques nécessaires pour exiger d’Israël qu’il stoppe immédiatement la construction du Mur et démantèle toutes les sections construites dans les territoires occupés.
Les organisations membres d’ECCP apprécient l’intention de la Présidence néerlandaise de l’UE de jouer un rôle proactif dans la recherche d’une solution au conflit israélo-palestinien.
A cet égard, nous demandons aux Pays-Bas d’arriver à un consensus au niveau de l’UE afin de mettre en place des mesures efficaces contre le Mur, sur base de l’obligation des Etats membres à faire respecter le droit international ainsi que les objectifs de l’UE concernant les droits humains.