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Accueil > Informations > Témoignages / Opinions > Le combat pour l’intégrité journalistique en Palestine
Témoignages / Opinions
mercredi 13 juillet 2022
Mariam Barghouti / Mondoweiss

Le combat pour l’intégrité journalistique en Palestine

Le journalisme en Palestine devient un champ de bataille où la seule façon de s’attaquer à toutes les injustices qui engloutissent cette parcelle du monde, est de rendre justice à l’histoire.

En juin de cette année, je me suis retrouvée à Birmingham, au Royaume-Uni, pour suivre une formation HEAT destinée aux journalistes dans les zones de conflit. J’étais principalement entourée de journalistes couvrant ou sur le point de couvrir les événements en Ukraine.

Ce que j’ai rapidement constaté, c’est le double standard du journalisme, la facilité avec laquelle on peut discréditer une population entière, et combien il peut être difficile de rester fidèle à la présentation des réalités diverses et enchevêtrées sur le terrain. Cette formation a peut-être été mon dernier déclic pour reconnaître que le monde est de moins en moins sûr pour les journalistes.

Je me suis souvenue de Donald Trump lorsqu’il crachait contre les réseaux d’information qui défiaient et refusaient d’entretenir son racisme. L’expression "fake news" est devenue une accusation courante. Je ne pouvais pas non plus m’empêcher de me rappeler comment, quelques semaines auparavant, notre vénérée collègue journaliste Shireen Abu Aqleh avait été abattue par les forces israéliennes.

Là où les officiels et les représentants ont échoué à mener une véritable enquête pour Abu Aqleh, les journalistes ont réussi. Des réseaux d’information comme CNN, le New York Times, le Washington Post et Al-Jazeera - le réseau qui hébergeait Abu Aqleh - ont mené leurs propres enquêtes indépendantes. À l’exception d’Al-Jazeera, ce sont les mêmes médias qui, historiquement, ont fait de mauvais reportages sur la Palestine et sont tombés dans le piège du narratif israélien au sujet de la Palestine.

J’ai ressenti de la fierté en lisant les enquêtes indépendantes et leurs résultats. Les façons dont les porte-parole israéliens et les diplomates américains ont été incapables de courber la vérité. Pour une fois, j’ai senti que l’intégrité journalistique n’était pas enterrée en Palestine, mais qu’elle renaissait avec une force triomphante. J’ai une fois de plus trouvé de l’espoir dans les journalistes, les rédacteurs et les chercheurs qui n’ont pas cédé aux pressions.

Une histoire qui m’est chère est celle écrite l’an dernier par Eric Wemple pour le Washington Post sur la façon dont la couverture médiatique des révoltes de la prison d’Attica il y a plus de cinquante ans continue d’avoir un impact négatif sur la vie des familles, des amis et des membres de la communauté qui ont vécu ces fausses représentations. Je pense au métier de journaliste en Palestine, tout en considérant l’essence du journalisme. Rapporter, couvrir, être un messager.

Être journaliste en Palestine, ce n’est pas seulement être pris entre les feux croisés des colons israéliens, de leur armée et de la confrontation palestinienne. C’est aussi devoir remettre en question et redéfinir le lexique et les représentations communes des anciennes générations de journalistes qui ont véhiculé des idéologies, des perceptions et des attitudes coloniales au sein d’une profession fondée sur l’idée de vérité objective. Il s’agit de reconnaître qu’en tant que membres du Sud, nous avons été constamment exclus des postes éditoriaux et des postes de direction des reportages et que notre intégrité professionnelle a été niée, mise en doute et criminalisée.

En tant que fixeuse, traductrice, puis reporter locale, j’ai été exposée très tôt aux dualités du journalisme. Il est nécessairement lié à la façon dont nous communiquons et traitons l’information. J’ai d’abord vu mes propres témoignages et analyses être déformés et détournés d’une manière non seulement inexacte mais aussi trompeuse.

En tant que journaliste, j’ai dû constamment remettre en question mes pairs et mes collègues.

J’ai perdu de nombreuses opportunités et j’ai activement refusé de signer un contrat avec une chaîne d’information par crainte d’être obligée de censurer certaines parties de mes articles. Je me suis rendue compte plus tard que dans le journalisme - comme dans la vie - il n’y a pas de vérité absolue. Il n’y a que des messagers, et être un messager, c’est se voir confier le partage d’un récit et d’une expérience spécifiques avec le devoir de les inscrire dans un contexte sociopolitique et économique plus large.

Pourtant, ce que la Palestine apprendra aux journalistes, c’est le pouvoir de la prise de risque. Elle mettra à l’épreuve les cœurs les plus forts et les voix les plus courageuses, car il s’agit d’un endroit embourbé dans des couches et des couches d’agressions et d’agresseurs. Pourtant, au milieu du bruit des commandants qui ordonnent des assassinats et des forces militaires armés qui menacent des enfants, et de l’absence de protection internationale, il y a les voix des millions de vies qui survivent et résistent pour la possibilité d’un avenir différent de celui dont nous héritons. Nous apprenons ici qu’être journaliste, c’est s’insérer dans l’histoire, car il est impossible d’y échapper.

Le journalisme en Palestine devient un champ de bataille où la seule façon de s’attaquer à toutes les injustices qui engloutissent cette parcelle du monde est de rendre justice à l’histoire. Et ce, quelles que soient les forces puissantes qui nous ordonnent de mutiler les témoignages qui dénoncent leur agression et leur répression.

Traduction et mise en page : AFPS /DD

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Mots clés

  • Palestine et politique internationale
  • Soutien à la résistance populaire palestinienne

Source

Publié par : Mondoweiss

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