Celles-ci risquent de s’aggraver avec l’arrêt probable de l’unique centrale du territoire, en raison de la pénurie de carburant. Si la centrale arrête de fonctionner, seule la moitié de la bande de Gaza sera couverte.
Les coupures de courant, fréquentes depuis qu’Israël a déclaré le territoire "entité hostile" après la prise de contrôle du Hamas, se sont empirées quand que Tel-Aviv a cessé les fournitures de carburant, de produits alimentaires et humanitaires, en riposte aux tirs de roquettes palestiniennes. La plupart des quartiers de la ville de Gaza – où vivent plus de 400 000 personnes – sont privés de courant, alors que les stocks de gaz domestique et ceux de fuel étaient épuisés.
Selon des chiffres fournis par des responsables palestiniens et israéliens, la bande de Gaza consomme 200 mégawatts, dont 120 sont directement fournis par Israël, 17 proviennent d’Egypte et 65 sont produits par la centrale locale. "C’est un système très fragile, explique Sari Bashi de l’ONG israélienne Gisha, qui souffre depuis plusieurs mois en raison du bouclage. Chaque nouveau coup a des effets sur les hôpitaux, sur l’eau ainsi que les habitations".
"Punition collective"
Le gouvernement israélien a décidé de maintenir le blocus sur le territoire lors d’une réunion des ministres, dimanche. "Nous rendons plus difficile la vie quotidienne à Gaza, nous visons des éléments terroristes et nous essayons de montrer à la communauté internationale que nous épuisons toutes les options avant de décider d’une vaste opération", a affirmé le ministre de la défense israélien, Ehoud Barak.
La décision des autorités israéliennes intervient alors que les appels à reprendre les approvisionnements, pour éviter une crise humanitaire, se sont multipliés ces derniers jours. Parmi eux, celui de l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés à Gaza, qui a mis en garde contre contre les "effets dévastateurs" de la poursuite du blocus. "Priver les gens de choses fondamentales comme l’eau revient à les priver de la dignité humaine. Il est difficile de comprendre la logique qui consiste à faire souffrir des centaines de milliers de personnes pour rien", a lancé son porte-parole, Christopher Gunness. Le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, John Holmes, a pour sa part dénoncé une "punition collective visant la population de Gaza".
Samedi, au moins deux membres du Hamas ont été tués au cours d’un raid aérien israélien dans le nord de la ville de Gaza, portant à 36 le nombre de Palestiniens tués depuis le 15 janvier.
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Voir également Libération :
Israël maintient le blocus de la bande de Gaza
Conséquence des opérations israéliennes, les importantes coupures d’électricité risquent de s’aggraver avec l’arrêt de l’unique centrale du territoire en pénurie de carburant.
La bande de Gaza, placée sous blocus total par Israël en représailles aux tirs de roquettes palestiniennes, était frappée dimanche par d’importantes coupures d’électricité risquant de s’aggraver avec l’arrêt de l’unique centrale du territoire en pénurie de carburant.
Lors de sa séance hebdomadaire, le cabinet israélien a décidé dimanche de maintenir le blocus décidé la semaine dernière malgré les appels internationaux, notamment des Nations unies, pressant Israël de reprendre les approvisionnements pour éviter une crise humanitaire.
Depuis jeudi soir, Israël a cessé les fournitures de carburants, de produits alimentaires et humanitaires à Gaza, un territoire pauvre abritant environ 1,5 million d’habitants entièrement dépendant de l’aide extérieure. Dimanche matin, la plupart des quartiers de la ville de Gaza -où vivent plus de 400.000 personnes- étaient privés de courant alors que les stocks de gaz domestique et ceux de fuel, nécessaire pour le fonctionnement des générateurs, étaient épuisés, selon un correspondant de l’AFP.
La seule centrale électrique de la bande de Gaza, alimentée au fuel et qui fournit jusqu’à 30% de l’électricité au territoire, a encore réduit sa production dans la matinée et pourrait tout simplement arrêter sa production. "Nous avons cessé ce matin la production d’une des deux turbines qui fonctionnaient encore. Si nous ne recevons pas de carburant nous devrons arrêter la dernière turbine dans la soirée ce qui mettra à l’arrêt total la centrale", a affirmé à l’AFP le directeur de la centrale Rafiq Mliha.
Selon l’association israélienne de défense de droits de l’homme, Gisha, les besoins hivernaux de la bande de Gaza en électricité s’élèvent à 240 mégawatts. Si la centrale arrête de fonctionner, seule la moitié en sera couverte, fournie en majeure partie par Israël.
Le gouvernement israélien n’a pas interrompu ces livraisons car il doit encore s’en expliquer devant la cour suprême.
Début décembre, Israël avait déjà réduit ses fournitures de carburant à la bande de Gaza, ce qui avait forcé la centrale électrique de Gaza à diminuer de moitié sa production. "C’est un système très fragile qui souffre depuis plusieurs mois en raison du bouclage. Chaque nouveau coup a des effets sur les hôpitaux, sur l’eau ainsi que les habitations", a indiqué Sari Bashi, la responsable de Gisha.
L’agence de l’Onu pour les réfugiés à Gaza (Unrwa), qui mis en garde contre les "effets dévastateurs" de la poursuite du blocus, s’est élevée contre le blocus israélien.
"Priver les gens de choses fondamentales comme l’eau revient à les priver de la dignité humaine. Il est difficile de comprendre la logique qui consiste à faire souffrir des centaines de milliers de personnes pour rien", a critiqué son porte-parole, Christopher Gunness. Le gouvernement israélien a toutefois décidé de "maintenir la pression" sur Gaza et le Hamas, qui contrôle le territoire depuis juin, pour tenter de stopper ou du moins réduire les tirs de roquettes, a affirmé à l’AFP un haut responsable israélien sous couvert de l’anonymat. "Il n’y a aucun changement concernant le statut de ce territoire, et Israël a pour l’heure décidé de maintenir le blocus", a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Aryeh Mekel.
Parallèlement, l’armée israélienne a mené des opérations meurtrières dans la bande de Gaza, qui ont tué 36 Palestiniens, pour la plupart des activistes, depuis le 15 janvier. Vendredi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit très inquiet des conséquences humanitaires du blocus par Israël de la bande de Gaza et a renouvelé son appel à un arrêt immédiat des violences dans la région.