Photo : Le parlement israélien adopte une résolution contre un Etat palestinien, 18 juillet 2024 © Quds News Network
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu’une récompense de 5 millions de dollars serait offerte pour chaque captif libéré de Gaza et que ceux qui aideraient à libérer les Israéliens détenus par le Hamas se verraient offrir un moyen de quitter le territoire palestinien déchiré par la guerre.
M. Netanyahu a annoncé cette offre de récompense lors d’une brève visite à Gaza mardi, au cours de laquelle on lui a montré le corridor de Netzarim de l’armée israélienne, une route d’accès essentielle et une zone tampon construite par l’armée israélienne pour séparer le nord de la bande de Gaza de sa partie méridionale.
« À ceux qui veulent quitter cette confusion, je dis : Quiconque nous apporte un otage trouvera un moyen de sortir en toute sécurité pour lui et sa famille. Nous donnerons également 5 millions de dollars pour chaque otage », a déclaré M. Netanyahu lors de sa brève visite dans le territoire palestinien.
« Le choix vous appartient, mais le résultat sera le même : nous les ramènerons tous », a-t-il ajouté.
Israël estime qu’il reste 101 captifs à Gaza, bien qu’environ un tiers d’entre eux soient considérés comme morts.
L’offre de récompense de M. Netanyahu intervient alors que des manifestations de masse se poursuivent en Israël de la part des familles des captifs et de leurs sympathisants, qui exigent que le premier ministre parvienne à un accord de cessez-le-feu avec le Hamas qui permettrait la libération de leurs proches.
M. Netanyahou a déclaré à plusieurs reprises que l’option militaire était le seul moyen de libérer tous les captifs et que la guerre d’Israël contre Gaza se poursuivrait jusqu’à ce que cet objectif soit atteint.
Les familles des captifs ont accusé le gouvernement de M. Netanyahou de ne pas en faire assez pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, tandis qu’un ancien collaborateur de M. Netanyahou a été arrêté, soupçonné d’avoir transmis des documents classifiés à des médias étrangers dans le but apparent de faire échouer un accord de trêve antérieur avec le Hamas.
Selon les analystes, M. Netanyahou n’a cessé de torpiller un éventuel arrêt des combats à Gaza, car cela entraînerait probablement l’effondrement de son gouvernement d’extrême droite et ultranationaliste, ainsi que l’ouverture d’une enquête officielle sur les manquements en matière de sécurité de M. Netanyahou et d’autres responsables israéliens avant l’attaque du Hamas le 7 octobre. M. Netanyahou fait également l’objet d’une enquête pour corruption.
Le Hamas accuse depuis longtemps les négociateurs israéliens du cessez-le-feu de ne pas être sérieux dans leur volonté de parvenir à un accord pour mettre fin aux combats à Gaza.
Décrivant l’armée israélienne comme « faisant un travail formidable » à Gaza, M. Netanyahu a déclaré mardi qu’en aucun cas le Hamas ne reviendrait à la tête du territoire palestinien.
« Ici, dans le centre de la bande de Gaza et dans toute la bande de Gaza, ils ont obtenu d’excellents résultats », a déclaré M. Netanyahu, selon un communiqué publié par son bureau.
« Et le meilleur reste à venir. Le Hamas n’existera plus à Gaza », a-t-il déclaré.
La semaine dernière, une commission spéciale des Nations unies chargée d’enquêter sur la guerre d’Israël contre Gaza a déclaré que la politique d’Israël présentait les caractéristiques d’un génocide et a accusé le pays d’avoir « utilisé la famine comme méthode de guerre » contre les civils palestiniens dans le territoire.
Israël a infligé « des pertes civiles massives et des conditions de vie dangereuses » aux Palestiniens, a déclaré la commission.
« Depuis le début de la guerre, les responsables israéliens soutiennent publiquement des politiques qui privent les Palestiniens des éléments indispensables à leur survie : nourriture, eau et carburant. »
La guerre menée par Israël sur le territoire a tué près de 44 000 Palestiniens et en a blessé plus de 104 000 autres.
Les dirigeants du Groupe des 20 principales économies réunies à Rio de Janeiro ont également appelé à un cessez-le-feu « global » à Gaza lundi.
Dans une déclaration, ils se sont dits « profondément préoccupés par la situation humanitaire catastrophique » à Gaza ainsi que par « l’escalade au Liban », appelant à un cessez-le-feu permettant « aux citoyens de rentrer chez eux en toute sécurité », tant dans le sud du Liban que dans le nord d’Israël.
Traduction : AFPS