Les niveaux de violence en augmentation, les infrastructures civiles visées, le nombre de morts civils en augmentation, les fermetures prolongées des frontières, les coupes dans l’aide humanitaire et les niveaux de pauvreté aigus ont clairement des implications négatives à la fois pour le statut de la santé publique dans la Bande de Gaza et la capacité pour les institutions de santé telles que le « Palestinien Medical Relief Society »(PMRS) de maintenir les réserves pour les services de santé cruciaux.
Le PMRS a un besoin urgent d’équipements essentiels, de fournitures de premier secours, de matériel médical et de médicaments afin de continuer le travail de ses services d’urgence. Pour cette raison, il appelle à la générosité de tous ses amis dans le monde pour un soutien afin de l’aider à prévenir un désastre de santé public.
Contexte :
Invasion de Gaza et destruction des infrastructures civiles
Après avoir massé ces trois derniers jours une multitude de tanks et des milliers de soldats le long de la frontière de Gaza suite à l’attaque palestinienne sur un poste militaire israélien le long de la frontière avec Rafah, attaque pendant laquelle un soldat israélien a été pris en otage, Israël a renouvelé dans la nuit du 27 juin, des attaques aériennes sur des infrastructures civiles dans la Bande, attaques qui ont détruit 2 ponts et une route principale reliant le nord au centre et au sud de Gaza. Gaza est maintenant coupée en deux et les déplacements entre le nord, le centre et le sud sont maintenant impossibles.
De plus, le pilonnage de la principale usine électrique de la Bande, centrale qui approvisionne jusqu’à 70% de la population en électricité, fait que beaucoup d’habitants de Gaza se retrouvent sans électricité et les pompes ne pouvant plus fonctionner, pratiquement sans eau. Il faudra au moins 6 mois pour pouvoir réparer cette centrale si Israël met fin à ses attaques et si le matériel nécessaire aux réparations est disponible dans la Bande de Gaza. Israël a également menacé de couper l’alimentation en eau.
Escalade récente de la violence
Cette dernière invasion arrive dans le contexte d’une escalade de la violence récente dans la Bande de Gaza.
Selon le PCHR [1], l’armée israélienne a mené 18 exécutions extrajudiciaires dans la Bande de Gaza depuis janvier 2006. Au total, 94 Palestiniens ont été tués dans ces attaques y compris des dizaines de civils et d’enfants.
De plus, 77 raids aériens ont été lancé par Israël sur la Bande de Gaza entre le 29 mars et le 30 mai et près de 4.000 obus ont été tiré par l’armée israélienne sur la Bande de Gaza entre le 1er avril et le 30 mai.
Une campagne de guerre psychologique est menée contre toute la population de Gaza depuis hier, sous forme de bangs supersoniques, traumatisant les enfants et provoquant des blessures à cause des fenêtres brisées.
La mort des civils en augmentation
Il y a eu une augmentation significative du nombre de civils palestiniens tués en juin 2006. Entre le 26 mai et le 21 juin, 30 civils ont été tués, tous dans la Bande de Gaza, dans une série d’assassinats extrajudiciaires et de pilonnages israéliens. 11 enfants et 2 femmes enceintes étaient parmi les personnes tuées.
Le 9 juin, 7 membres de la famille Ghalia, dont le père, la mère et 5 enfants âgés de 5 mois à 17 ans ont été tués. Le 20 juin, 3 autres enfants âgés de 5 à 16 ans ont été tués par l’armée israélienne dans la ville de Gaza lors d’une tentative d’exécution extrajudiciaire ratée.
Des fermetures prolongées des frontières
La fermeture prolongée des points de passage de Karni et de Erez a transformé la Bande de Gaza en la plus grande prison du monde et a provoqué des pénuries d’éléments essentiels dont le pain, les produits laitiers, les fruits et les fournitures médicales et a provoqué un arrêt total du marché d’exportation de Gaza.
Depuis le 3 mai, le passage de Karni, point de passage de l’approvisionnement commercial pour la Bande de Gaza, a été fermé pendant 57 jours en 2006 (soit 47% de l’année). Chaque jour, la fermeture a abouti à une perte pour l’exportation estimée de 500.000 à 600.000 $. Le point de passage d’Erez prévu pour les travailleurs et les marchands entrant en Israël, a été fermé depuis le 12 mars sans aucune indication de prévision de réouverture.
Coupe dans les financements
La décision prise par certains membres de la communauté internationale d’arrêter le financement au nouveau gouvernement palestinien suite aux résultats des élections législatives de janvier, ainsi que le refus d’Israël de transférer les taxes collectées au nom de l’Autorité Palestinienne et le gel des comptes de l’Autorité Palestinienne par les banques commerciales, ont conduit le peuple palestinien au bord du gouffre de la crise humanitaire.
Les salaires d’environ 165.000 employés du gouvernement qui soutiennent directement un million de Palestiniens soit plus de 25% de la population palestinienne n’ont pas été payés depuis février 2006. De telles coupes dans le financement ont des répercussions dévastatrices dans la Bande Gaza où 37% de tous les travailleurs sont employés par l’Autorité Palestinienne (74.437 personnes).
Niveaux aigus de pauvreté et de chômage
Le niveau général du chômage est de 35% et 64% de la population palestinienne vit aujourd’hui au-dessous du seuil de pauvreté avec 2.10 $ par jour. La situation à Gaza est particulièrement sombre avec 78% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, avec 10% des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition chronique.
Beaucoup d’habitants de Gaza ont réduit la qualité et la quantité de leur nourriture journalière alors que les fermetures par Israël des frontières et les restrictions sur les déplacements ont provoqué un déficit d’aliments de base et ont affecté l’accès aux marchés et aux lieux de travail.
Santé
La capacité du Ministère de la Santé de maintenir une forme de service est affaiblie par suite des coupes dans les financements et, alors que de plus en plus de personnes cherchent à obtenir des soins de santé bon marché, pour compenser ce manque, les pressions sur les organismes de santé non gouvernementaux comme le PMRS sont de plus en plus fortes et deviennent insupportables.
Ceci arrive dans un contexte dans lequel le soutien financier envers les prestataires de services de santé non gouvernementaux pour s’occuper d’un nombre croissant de patients, n’a actuellement pas augmenté et de telles institutions font face ces dernières années à leur propre crise financière alors que les dons de financements ont été détournés du secteur de la santé.
Implications pour le PMRS
En tant que l’un des plus anciens et plus importants des prestataires de service de santé non gouvernementaux en Palestine, le PMRS a longtemps réussi à surmonter les défis et à maintenir des services de base réguliers et abordables grâce à son réseau humain et matériel étendu et à travers la démonstration de sa capacité de répondre rapidement aux besoins sur le terrain.
Mais le PMRS fait face à ses propres manques de financement ces dernières années qui ont affecté sa capacité à maintenir les services essentiels et en particulier les services de santé élémentaires, soins de santé d’urgence dont le fonctionnement de beaucoup de ses ambulances et de ses cliniques mobiles ainsi que les services de réhabilitation basées dans les communes dont les centres principaux du PMRS pour les appareillages des personnes handicapées.
De plus, le PMRS est incapable de soutenir le prix élevé de fournitures de médicaments et de lait en poudre tels que « PediaSure, Neocate Powder et Enfamil, Phenylalnine Free Diet Powder, » pour les nourrissons nécessitants des soins spécifiques.
Cyniquement, dans ces temps critiques, le PMRS fait face à un déficit de médicaments essentiels et d’équipement médical et il risque d’avoir à fermer plusieurs de ses 26 centres de soins primaires [2] et d’arrêter le fonctionnement de certaines de ses ambulances et de ses cliniques mobiles.
Dans d’autres circonstances, cela serait dévastateur, mais dans le contexte actuel, c’est pratiquement un désastre.
L’invasion actuelle place une tension supplémentaire sur les épaules des services du PMRS dans Gaza, services qui comprennent 4 PHC, 1 centre de réhabilitation, 1 centre de physiothérapie et 1 pharmacie centrale. Alors que le nombre de morts et de blessés va sans doute augmenter, la capacité de continuer à fonctionner de ces installations a été ébranlée par les coupures d’électricité et les fermetures de frontières affectent les stocks de médicaments et de fournitures médicales.
Nous faisons donc appel à la générosité de tous nos amis et ceux qui nous soutiennent de par le monde pour qu’ils nous aident à faire face à cette crise.
Le PMRS cherche à acheter au moins 4 générateurs au prix de 8.000 $ chaque pour continuer les services des institutions de santé de Gaza, ainsi que des médicaments et des fournitures médicaux et de premier secours et de renforcer 2 équipes d’urgence supplémentaires comportant des docteurs, des infirmières et des travailleurs de santé afin qu’ils puissent assurer les soins d’urgence 24 heures sur 24.
Les dons peuvent se faire comme suit :
Détenteur du compte : Palestinian Medical Relief Society
Nom de la Banque : Arab Bank
No du compte : 49-857-9090-667667
Branche : Ramallah # 49-857
Adresse : Ramallah, West Bank”
On peut également envoyer un cheque au :
Palestinian Medical Relief Society (PMRS)
P. O. Box 51028
Jerusalem
Nous tenons à remercier chaleureusement tous ceux qui continuent à soutenir le peuple palestinien à travers le PMRS.
Pour plus d’informations, contactez :
Sameh Jarallah Directeur des Affaires externes du PMRS :
sameh@pmrs.ps
Palestinian Medical Relief Society (PMRS)
PO Box 572
Al-Bireh / Ramallah
Tel : +972-2-296-9970
Fax :+972-2-296-9999
E-Mail : mrs@upmrc.org
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