Parti de Corse le 25 juin dernier, le Dignité Al Karama est le seul bateau de la Flottille de la Liberté II à être passé entre les mailles du filet grec. Il se dirige maintenant vers Gaza avec 17 passagers à bord. Retour sur une longue traversée.
Il arrive dans une baie près d’Athènes le jeudi 30 juin. Etant un bateau de plaisance, il n’a pas à s’enregistrer et échappe lundi 4 juillet à la surveillance des gardes cotes grecs, tandis que sa « grande sœur » le Louise Michel tente de partir du port du Pirée mais est immédiatement bloquée. Le mardi 5 au matin le Dignité-Al Karama est dans les eaux internationales et attend le bateau grec, le « Juliano », qui après plusieurs essais ne réussira pas à le rejoindre. Avec une autonomie limitée en fuel, le bateau français est obligé le lendemain de faire une escale technique dans la baie d’Osmos Kouremenos à la pointe Est de la Crète, il y est intercepté par les gardes cotes grecs et amené au port de Sitia dans la soirée. Il y restera plusieurs jours, confronté à un véritable harcèlement administratif grec bien que le bateau soit en règle depuis son départ de France. Les tracasseries administratives avancées par les autorités grecques ne sont en fait qu’une réponse aux injonctions d’Israël, relayées par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon et par certains États européens ayant des ressortissants impliqués dans la flottille et finalement par le ministère de l’intérieur grec qui interdira le départ de tout bateau en direction de Gaza depuis ses ports.
Ce harcèlement oblige une partie des passagers à revenir en France, appelés par leurs obligations professionnelles, dont Olivier Besancenot du NPA, Annick Coupé, porte-parole de l’union syndicale Solidaires, Nabil Ennasri, président du Collectif des Musulmans de France, Nicole Kill Nielsen, députée européenne EELV, Oussama Mouftah du Collectif 59 et Julien Rivoire, porte-parole de la Campagne Un bateau français pour Gaza et membre du NPA. D’autres passagers de la campagne française et des autres campagnes internationales les remplacent, donnant ainsi une dimension internationale au bateau et montrant du même coup la capacité de renouvellement de cette action.
La détermination de la campagne Un bateau français pour Gaza paye et le mercredi 13 juillet, le bateau est autorisé à quitter le port de Sitia. Il rejoint le port de Kastellorizo. Cette ville, sous occupation italienne durant la seconde guerre mondiale, a subi les bombardements de l’aviation britannique. Beaucoup de ses habitants l’ont fuie pour se réfugier à Gaza et certains d’entre eux continuent à y vivre.
Hier, en fin de soirée, le Dignité Al Karama a finalement quitté les eaux grecques après plus d’une semaine d’attente, avec à son bord 17 passagers, de 6 nationalités différentes. Il rejoint les eaux internationales vers 23h hier soir.
Par sa taille, c’est le « petit poucet » de la Flottille mais le message de solidarité qu’il porte est immense :