Photo : Layla Moran (Getty)
La députée britanno-palestinienne Layla Moran a présenté lundi au Parlement britannique une motion demandant une commémoration annuelle de la Nakba, ou la "Catastrophe", qui a frappé le peuple palestinien en 1948.
Mme Moran, porte-parole des libéraux-démocrates pour les Affaires étrangères, a présenté le projet de loi sur la commémoration de la Nakba au Parlement lundi, alors que le monde entier commémore le 75e anniversaire du nettoyage ethnique de la Palestine, qui a donné lieu à la création d’Israël. Layla Moran est la première députée britannique d’origine palestinienne.
"Ma propre famille a été contrainte de fuir Jérusalem pendant la Nakba. 5 millions et demi de réfugiés palestiniens dans le monde partagent aujourd’hui un état de dépossession", a déclaré Mme Moran dans un communiqué adressé au New Arab.
"Je prends sur moi, en tant que nouvelle génération, de porter la Palestine dans mon cœur et de faire tout ce que je peux pour préserver son avenir".
La semaine dernière, une motion présentée par Moran exhortait le Royaume-Uni à "reconnaître immédiatement un État palestinien" et à poursuivre le financement de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
C’est également lundi que l’ONU est entrée dans l’histoire en organisant sa toute première commémoration officielle de la Nakba, à son siège de New York.
Lors de cet événement, boycotté par Israël, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a prononcé un discours dans lequel il a exhorté l’organisation internationale à suspendre Israël de ses rangs.
Israël a été créé le 14 mai 1948, à la suite d’un vote des Nations unies en novembre 1947 qui a divisé le mandat britannique pour la Palestine en deux États, l’un arabe, l’autre juif.
Les milices juives ont expulsé plus de 750 000 Palestiniens et ont commis un certain nombre de massacres après le vote, en s’emparant du territoire alloué à l’État arabe qui ne s’est jamais matérialisé.
En 1967, Israël s’est emparé d’autres parties du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est et la Cisjordanie, qui sont restées sous occupation depuis lors.
Le rôle du Royaume-Uni dans les événements qui ont conduit au déplacement massif des Palestiniens est reconnu depuis longtemps, le président Abbas ayant demandé l’an dernier à l’ancienne puissance coloniale de présenter des excuses.
La déclaration ce lundi de Moran fait également référence à l’implication historique de la Grande-Bretagne.
"J’appelle le gouvernement à ouvrir un nouveau chapitre, en commémorant cette catastrophe et en reconnaissant notre obligation historique envers la région", a-t-elle déclaré.
Traduction : AFPS