L’accord entre Israël et les Emirats destiné à normaliser leurs relations diplomatiques n’aurait dû surprendre personne. Signé sous l’égide des Etats-Unis qui l’ont baptisé, un peu vite, « accord d’Abraham », il s’inscrit dans la détermination de Donald Trump et de son gendre Jared Kushner à faire appliquer leur plan de paix pour la région. Et il confirme tristement, une fois encore, le fait que la grande question de géopolitique qui agite désormais le Moyen Orient n’est plus le conflit israélo-palestinien, mais celui qui oppose chiites et sunnites. Les Perses ont en effet remplacé Israël comme ennemi fédérateur du monde arabe sunnite. Et le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed, est finalement aussi hostile à l’Iran que Benyamin Netanyahu. C’est d’ailleurs lui qui a ouvert les hostilités au Yémen dans le cadre d’une coalition menée par l’Arabie Saoudite contre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran...