Photo : Israël a fait un exemple de Walid Daqqa en prolongeant sa détention et en l’empêchant de bénéficier d’un traitement approprié et d’une libération anticipée en raison de la détérioration de son état de santé (Capture d’écran/Samidoun : Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens).
Ramallah, Cisjordanie occupée - La famille et les sympathisants de Walid Daqqa, romancier et militant palestinien emprisonné, s’inquiètent de la détérioration de son état de santé en prison. L’année dernière, un cancer lui a été diagnostiqué, mais les autorités israéliennes ont refusé de le libérer.
Malgré ses souffrances, cet homme de 61 ans a défié les autorités pénitentiaires israéliennes.
"En général, mon fils ou ma fille, mon nouveau-né - que j’appellerai Milad - pourra composer un air qui n’a pas encore été composé. Il ou elle deviendra peut-être astronome ou découvrira un remède contre le cancer. Peut-être réalisera-t-il ou réalisera-t-elle ce que nos générations n’ont pas réussi à faire, c’est-à-dire trouver une solution au conflit pour qu’il y ait une paix et une sécurité réelles plutôt que votre sécurité imaginaire" a déclaré M. Daqqa au cours de son procès, après avoir fait sortir clandestinement de prison son sperme, qui a été utilisé pour faire un enfants à sa femme Sana Salameh.
Cette dernière a donné naissance à leur fille Milad en 2020. En engendrant Milad, Daqqa a pu défier les autorités pénitentiaires israéliennes, qui l’ont empêché de rencontrer sa femme alors que les lois israéliennes autorisent la conception d’enfants en prison.
Daqqa a épousé Salameh en 1999 alors qu’il purgeait une peine de 37 ans pour son implication dans le meurtre d’un soldat israélien. Il devait être libéré en février après avoir purgé sa peine, mais celle-ci a été prolongée de deux ans pour contrebande de téléphones portables.
En raison de sa résistance, Israël a fait un exemple de Daqqa en l’empêchant de recevoir un traitement approprié et de bénéficier d’une libération anticipée à la suite de la détérioration de son état de santé.
Diagnostic de cancer
Un cancer avancé de la moelle osseuse lui a été diagnostiqué en décembre 2022, ainsi que le besoin d’une greffe de toute urgence, mais il n’a pas encore été greffé.
Le 22 mai, Daqqa a été transféré à l’unité de soins intensifs de l’hôpital Assaf Harofeh, au sud de Tel Aviv, en raison de nouvelles complications de santé. Mais trois jours plus tard, les autorités israéliennes l’ont à nouveau transféré à la clinique de la prison de Ramleh en Israël, qui est connue pour ses conditions difficiles, malgré les appels des groupes de défense des droits à le maintenir hospitalisé pour une surveillance et un traitement constants s’il n’est pas libéré.
Son emprisonnement constitue également une violation des accords d’Oslo de 1993, qui contenaient une clause prévoyant la libération de tous les prisonniers palestiniens détenus avant la signature de l’accord.
Salameh, 52 ans, a exprimé ses craintes quant au retour rapide de Daqqa à la clinique de la prison de Ramleh. "Israël essaie de tuer Walid par négligence médicale" a-t-elle déclaré à Al Jazeera.
Traduction : AFPS