Près de 40 enfants palestiniens ont été tués depuis le début de l’année dans les territoires occupés et, dans de nombreux cas, les forces israéliennes semblent utiliser la force meurtrière d’une manière qui viole le droit international des droits de l’Homme, a déclaré Michelle Bachelet, Haut Commissaire des Nations unies aux droits humains.
La représentante a publié jeudi une déclaration dans laquelle elle se dit "alarmée" par le grand nombre de Palestiniens, en particulier d’enfants, qui ont été tués ou blessés par les forces israéliennes dans les territoires palestiniens occupés depuis le début de l’année.
« Infliger des blessures à un enfant au cours d’un conflit est profondément troublant, et tuer et mutiler tant d’enfants cette année est inadmissible », a déclaré Mme Bachelet.
19 enfants palestiniens ont été tués dans les territoires palestiniens occupés au cours de la seule semaine dernière, ce qui porte à 37 le nombre de décès d’enfants depuis le début de l’année, selon la déclaration.
17 de ces enfants ont été tués lors des attaques des forces israéliennes sur Gaza le week-end dernier, et 2 autres enfants ont été tués mardi lors d’opérations israéliennes en Cisjordanie occupée.
Les forces israéliennes ont lancé leur bombardement de Gaza, rasant des bâtiments et frappant des camps de réfugiés dans tout le territoire, affirmant que l’assaut visait des membres du groupe armé du Jihad islamique, y compris les principaux commandants du groupe. Les responsables palestiniens ont déclaré que la majorité des personnes tuées étaient des civils.
Le bilan des victimes civiles de l’attaque israélienne contre Gaza "est lourd", a déclaré Mme Bachelet.
"Le droit humanitaire international est clair. Il est interdit de lancer une attaque dont on peut attendre qu’elle tue ou blesse incidemment des civils, ou qu’elle endommage des biens civils, de manière disproportionnée par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu. De telles attaques doivent cesser", a-t-elle déclaré.
Le bureau des droits de l’Homme des Nations unies a confirmé que parmi les 48 Palestiniens tués lors de l’attaque israélienne de trois jours, de vendredi à dimanche, au moins 22 étaient des civils, dont 17 enfants et quatre femmes.
Près des deux tiers des 360 Palestiniens blessés dans l’offensive israélienne étaient des civils, dont 151 enfants, 58 femmes et 19 personnes âgées, a indiqué l’ONU.
Climat d’impunité
Les enfants ont également représenté la majorité des victimes dans un certain nombre de frappes israéliennes qui ont également touché "des objets civils, causant des victimes civiles et des dommages aux objets civils", a déclaré la représentante de l’ONU dans le communiqué.
Les groupes armés palestiniens ont également tiré sans discernement des centaines de roquettes et de mortiers sur Israël au cours du week-end, blessant des civils et endommageant des infrastructures et des biens civils, a-t-elle indiqué, ajoutant que ces attaques constituaient également une "violation du droit humanitaire international".
Les autorités israéliennes ont déclaré qu’un total de 70 Israéliens avaient été blessés au cours des combats du week-end.
Mme Bachelet a également déclaré que l’utilisation généralisée de balles réelles par les forces israéliennes lors des opérations de maintien de l’ordre en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, avait entraîné la mort d’un nombre alarmant de Palestiniens.
Le bureau des droits de l’Homme des Nations unies dans le territoire palestinien occupé a recensé cette année le meurtre de 74 Palestiniens, dont 20 enfants. Dans de nombreux cas, les forces israéliennes ont utilisé la force meurtrière d’une manière qui semble être en violation du droit international des droits de l’homme, a-t-elle ajouté.
Mme Bachelet a également demandé que des enquêtes rapides, indépendantes, impartiales et transparentes soient menées sur tous les incidents au cours desquels une personne a été tuée ou blessée, et elle a déploré ce qu’elle a décrit comme un "climat d’impunité" et "les violations de longue date" qui alimentent "le cycle de la violence" dans les territoires occupés.
Elle a déclaré qu’"une absence presque totale de responsabilité persiste dans le territoire palestinien occupé - qu’il s’agisse des violations du droit international humanitaire commises par toutes les parties aux hostilités à Gaza, ou des violations israéliennes récurrentes du droit international des droits de l’homme et du droit de l’occupation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, notamment des incidents liés à un usage inutile et disproportionné de la force."
Traduction et mise en page : AFPS / DD