La pression exercée sur l’Autorité palestinienne pour qu’elle intervienne en faveur d’Hisham Abu Hawash, détenu par Israël, s’intensifie, alors que son état se détériore rapidement au 140e jour de sa grève de la faim.
Les membres de la famille d’Abu Hawash ont exhorté les dirigeants de l’Autorité palestinienne à intervenir auprès d’Israël pour lui sauver la vie, tandis que des manifestations ont eu lieu en Cisjordanie au cours du week-end, notamment sur la place Al-Manara à Ramallah. Dimanche, quatre personnes ont été arrêtées à Umm al -Fahm lors d’un rassemblement de soutien à Abu Hawash.
כיכר מנארה ברמאללה הערב. תהלוכת תמיכה בעציר השובת רעב הישאם אבו הואש. סיפורו נתפס בישראל כעניין שולי ועוד שביתת רעב ,אבל בזירה הפלסטינית זה בא על קרקע פוריה ומבעבעת להסלמה. בבה"ח באסף הרופא מאשרים שאבו הואש השובת רעב 138 ימים במצב קשה מאוד. pic.twitter.com/vNrtB6LSNU
— Jack khoury.جاك خوري (@KhJacki) January 1, 2022
La Société des prisonniers palestiniens a également appelé samedi à une intervention internationale pour obtenir sa libération, et a demandé à l’Autorité palestinienne de prendre des mesures.
Ils ont noté que les appels à la libération d’Abu Hawash ont atteint le bureau du président palestinien Mahmoud Abbas, qui, la semaine dernière encore, a rencontré le ministre de la Défense Benny Gantz à son domicile.
It's the first day of the year, and the 138th day for Hisham Abu Hawash without food, in protest of his administrative detention (imprisonment without trial). #FREE_HISHAM_ABU_HWASH
For this year, I wish we get closer towards liberation and freedom. #FreePalestine pic.twitter.com/7gFij6nQ02— Sally Abed סאלי עבד سالي عبد🟣 (@sally_abed) January 1, 2022
Le ministère palestinien des Affaires étrangères, quant à lui, a déclaré qu’il suivait de près la situation et qu’il avait contacté la communauté internationale pour faire pression en faveur de la libération d’Abu Hawash, notant qu’il tenait Israël pour pleinement responsable de sa vie.
Le Jihad islamique, basé à Gaza, a déclaré qu’il relevait son niveau d’alerte à la suite d’informations faisant état de la détérioration de l’état de santé d’Abu Hawash, et a menacé d’une "explosion" en cas de décès du détenu. Cette déclaration intervient quelques heures après que des militants palestiniens ont tiré des roquettes en direction du centre d’Israël.
Abu Hawash proteste contre sa détention sans procès. Alors qu’Israël a temporairement suspendu son ordre de détention administrative cette semaine en raison de son état grave, il a poursuivi sa grève - la plus longue depuis celle de Samer Issawi, qui a duré huit mois et s’est terminée en 2013 - tant que l’ordre de détention n’est pas entièrement révoqué.
Un rapport médical préparé par Médecins pour les droits de l’homme a averti que sa vie est en "danger immédiat" en raison de carences nutritionnelles extrêmes qui le mettent en danger de mort à tout moment en raison de la défaillance de ses organes.
Un porte-parole de l’hôpital Beilinson de Petah Tikva, où Abu Hawash est détenu, a confirmé que son état est "très mauvais".
Le docteur Lina Qasem Hassan, qui a consulté Abu Hawash pour le compte de l’ONG, a indiqué que malgré son état de santé catastrophique, il a continué à refuser toute forme de traitement ou de suivi, comme des tests de laboratoire ou des examens physiques, ajoutant qu’il était clair, lors de sa conversation avec Abu Hawash, que "la principale raison de son refus de coopérer avec le personnel médical est un manque de confiance."
Selon les directives de l’Association médicale israélienne à l’intention des médecins qui soignent des prisonniers ou des détenus en grève de la faim, un patient risque de mourir subitement après 55 jours sans nourriture.
Abu Hawash, 40 ans, originaire de la ville de Dura près d’Hébron, a été arrêté le 27 octobre 2020. Immédiatement après son arrestation, un ordre de détention administrative a été émis contre lui pour une période de six mois et a été renouvelé plusieurs fois.
Le service de sécurité du Shin Bet affirme qu’il est un militant du Jihad islamique qui met en danger la sécurité régionale. À ce jour, le Shin Bet n’a pas fourni de preuves explicites à l’appui de ses allégations. Abu Hawash, qui, interrogé par la police, a nié les soupçons généraux qui pèsent sur lui, n’a pas été entendu par un tribunal dans le cadre de la politique israélienne de détention administrative.
Les représentants des prisonniers palestiniens en détention administrative ont annoncé le mois dernier qu’ils avaient décidé de boycotter le système juridique israélien, et que leurs avocats ne se présenteraient plus aux séances consacrées à leurs affaires devant les tribunaux militaires et la Cour suprême. Le boycott est entré en vigueur samedi.
Les représentants des détenus ont expliqué que cette décision avait été prise pour protester contre le large recours à la détention administrative par la défense israélienne. Selon la déclaration des représentants, si Israël continue à utiliser cet outil, qui, selon eux, viole le droit international, les détenus administratifs pourraient très bien déclarer une grève de la faim générale.
La Palestinian Prisoners Society a noté que 1 595 Palestiniens ont été placés en détention administrative en 2021, la plupart d’entre eux provenant de Jérusalem-Est.
Traduction : AFPS