Photo : Des Palestiniens fuient le camp de Jabalia à Gaza, 6 octobre 2024 © Omar El-Qataa
La population de Gaza a chuté de 6% depuis le début de l’assaut dévastateur d’Israël sur le territoire palestinien assiégé, il y a près de 15 mois, selon l’agence officielle palestinienne de statistiques.
Environ 100 000 Palestiniens ont quitté l’enclave et plus de 55 000 sont présumés avoir perdu la vie, a déclaré le Bureau central palestinien des statistiques (PCBS) dans un communiqué publié mardi.
Environ 45 500 Palestiniens, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants, ont été tués depuis le début de la guerre et 11 000 autres sont portés disparus, a indiqué le bureau, citant des chiffres du ministère palestinien de la santé.
Ainsi, la population de Gaza a diminué d’environ 160 000 personnes au cours de la guerre pour atteindre 2,1 millions d’habitants, dont plus d’un million, soit 47 % de la population totale restante, sont des enfants de moins de 18 ans, selon le PCBS.
« Israël a mené une agression brutale contre Gaza, ciblant toutes les formes de vie, les êtres humains, les bâtiments et les infrastructures vitales... Des familles entières ont été rayées de l’état civil. Les pertes humaines et matérielles sont catastrophiques ».
Le ministère israélien des affaires étrangères a déclaré que les données du PCBS étaient « fabriquées, gonflées et manipulées dans le but de vilipender Israël ».
D’éminents groupes de défense des droits ont accusé Israël d’avoir commis des actes de génocide lors de sa guerre contre Gaza, citant l’ampleur des morts et des destructions et le refus de fournir des services essentiels, y compris l’aide humanitaire.
La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance juridique des Nations unies, a statué en janvier dernier qu’Israël devait prévenir les actes de génocide à l’encontre des Palestiniens, tandis que le pape François a suggéré que la communauté mondiale étudie la question de savoir si la campagne israélienne à Gaza constitue un génocide.
Israël a rejeté ces accusations à plusieurs reprises, affirmant qu’il respecte le droit international et qu’il a le droit de se défendre contre le Hamas.
Les forces israéliennes ont continué à fermer les points de passage vitaux de la bande de Gaza, empêchant l’entrée de l’aide dont la population a désespérément besoin, notamment la nourriture et les médicaments.
Dans le nord de la bande de Gaza, un siège encore plus strict a été imposé depuis que l’armée israélienne a lancé une nouvelle offensive terrestre en octobre. Les habitants sont pris au piège, confrontés à une famine imminente, et subissent des bombardements israéliens incessants, tandis que des installations médicales essentielles ont été attaquées et incendiées.
Le PCBS a déclaré qu’environ 22% de la population de Gaza est actuellement confrontée à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire aiguë, selon les critères de la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire, un outil de surveillance mondial.
Parmi ces 22%, quelque 3 500 enfants sont en danger de mort en raison de la malnutrition et du manque de nourriture.
Quelque 60 000 femmes enceintes sont également confrontées à de graves risques sanitaires à Gaza, selon le rapport, en raison de l’effondrement du secteur de la santé et d’un manque général d’accès aux soins.
Les bébés naissent souvent dans des conditions difficiles, les familles n’étant pas en mesure de leur fournir un soutien adéquat, notamment des soins de santé de base.
Plusieurs nourrissons ont perdu la vie ces derniers jours, faute d’accès aux structures de soins et en raison de la chute des températures, a déclaré le bureau des médias du gouvernement de Gaza.
La guerre menée par Israël a déplacé la quasi-totalité de la population de Gaza, forçant des dizaines de milliers de personnes à s’abriter sous des tentes de fortune dans des camps à ciel ouvert.
Traduction : AFPS