Des policiers de Jérusalem ont fait un usage excessif de la force contre des Palestiniens cette semaine, selon des sources policières, avertissant que les tensions dans la ville et ailleurs pourraient sérieusement s’aggraver si le district de Jérusalem, sous le commandement du général de division Doron Turgeman, ne change pas de politique.
Les images des affrontements de lundi entre les officiers et les Palestiniens près de la porte de Damas de la vieille ville montrent une "perte de contrôle", a déclaré un haut responsable de la police à Haaretz.
Watch how Israeli forces viciously assault a 15-year-old Palestinian girl at the Damascus Gate, occupied Jerusalem, during an Islamic holiday, yesterday. pic.twitter.com/6EJX2Rcs4h
— CJ Werleman (@cjwerleman) March 1, 2022
Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés dans la vieille ville pour célébrer al-Israa wa al-Miraj, marquant le voyage du prophète islamique Mahomet de la Mecque à Jérusalem. Des dizaines de jeunes Palestiniens ont affronté la police à la Porte de Damas, ce qui a conduit à 20 arrestations.
Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que 36 personnes avaient été légèrement blessées et que deux enfants avaient été blessés par une grenade assourdissante. L’un d’eux, une fillette de 11 ans, a été emmené à l’hôpital. La police a déclaré que l’incident faisait l’objet d’une enquête par l’unité du ministère de la Justice chargée d’enquêter sur les fautes commises par la police.
"Peu avant le Ramadan, au milieu des préparatifs des fêtes, les choses doivent rester calmes à la Porte de Damas", a déclaré le haut fonctionnaire. "Qu’est-ce qui a été atteint, avec le monde entier qui a regardé une fille handicapée blessée par une grenade assourdissante, avec des photos de canons à eau pulvérisant des femmes et des enfants ? S’il n’y a pas un changement immédiat d’approche, ces incidents ne seront qu’une promo avant le Ramadan."
This is 11 year old Nawar. The young Palestinian girl who was injured by Israeli regime forces yesterday at Damascus Gate. https://t.co/n0nLbubJk3
— Dr. Yara Hawari د. يارا هواري (@yarahawari) March 1, 2022
Un autre haut responsable de la police a déclaré que la récente décision de la Cour suprême de suspendre temporairement les expulsions de plusieurs familles palestiniennes dans le quartier de Sheikh Jarrah, point chaud de Jérusalem-Est, représentait une occasion manquée de retour au calme.
"Il y a suffisamment de personnes qui souhaitent attiser les tensions dans la région, mais nous ne pouvons pas donner aux habitants de Jérusalem-Est une raison de le faire", a déclaré cet officier. "Nous devrions les laisser célébrer le Ramadan avec le moins possible de frictions, et prendre le contrôle des incidents au fur et à mesure qu’ils se produisent, au lieu d’aller à toute vitesse en utilisant des mesures qui ne touchent pas seulement les personnes qui jettent des pierres, mais qui touchent indistinctement les passants."
Les sources s’inquiètent du fait que si la violence policière continue de s’intensifier, cela pourrait déclencher une réaction à l’échelle nationale.
La semaine dernière, la police a décidé de ne pas ériger de barrières à la porte de Damas pendant le ramadan, une leçon tirée des affrontements intenses qui ont eu lieu pendant le ramadan de l’année dernière. "Le message que nous souhaitons envoyer est que les choses peuvent être faites différemment", a déclaré une source.
Les préparatifs des opérations à Jérusalem-Est ressemblaient davantage à des préparatifs de bataille, sans aucune tentative de dialogue avec les résidents locaux, ont déclaré de nombreuses sources policières. "Le sentiment est que le district de Jérusalem n’a tiré aucune leçon de l’année dernière", a confié l’une d’elles.
Le prochain défi de la police sera jeudi, face à une manifestation organisée par le député de droite Itamar Ben-Gvir, près du bureau improvisé qu’il a installé dans le quartier de Sheikh Jarrah sur la propriété de la famille Salem. La manifestation sera limitée à 500 participants et sera fortement surveillée par la police. Un officier supérieur a commenté que "les récentes décisions de justice ont coupé l’herbe sous le pied des habitants du quartier, mais qu’il y a toujours un potentiel de troubles, la présence de Ben-Gvir ne contribuant pas exactement à la paix."
La police de Jérusalem a réagi à l’incident survenu à la Porte de Damas en déclarant qu’elle avait "opéré dans la zone à la suite de violentes perturbations, notamment des jets de pierres et de bouteilles sur les forces de police, qui ont blessé quatre policiers. Au cours de l’incident, des méthodes de dispersion de la foule ont été utilisées. La blessure de la jeune fille fera l’objet d’une enquête. 20 suspects ont été arrêtés, soupçonnés d’être impliqués dans les troubles et dans les jets de pierres et de bouteilles. La police continuera à autoriser la liberté de culte, de religion et d’expression pour tous, mais continuera à agir contre tout type de violence ou de perturbation, ou contre les tentatives de blesser des policiers en violation de la loi."
Traduction : AFPS