Maalé Adumim, située à l’est des frontières prolongées de Jérusalem-Est, est la plus grande colonie israélienne. Elle fut bâtie en 1975, sous le premier gouvernement Rabin. Le projet israélien consiste à entourer la population palestinienne de Jérusalem-Est par des colonies juives ; ainsi, la souveraineté juive sera-t-elle légitimée sur l’ensemble de la région de Jérusalem.
Avec une population de 32 000 personnes, la colonie s’étend sur 53 kilomètres carrés, soit une surface plus vaste que Tel-Aviv et équivalante à la moitié de Paris.
Maalé Adumim a été bâtie sur des propriétés prises aux Palestiniens : Abou-Dis, Al-Izriyeh, Al-Issawiyeh, Al-Tour, Anata.
Cette colonie possède énormément d’atouts aux yeux du pouvoir israélien, car elle est située sur la route qui relie Jérusalem et Jéricho, le développement de Maalé Adumim isole Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie et bloque les relations interpalestiniennes entre Ramallah et Bethléem, or en prévenant toute continuité territoriale, Maalé Adumim rend problématique la viabilité de l’éventuel futur Etat palestinien.
Classée comme zone de développement hautement prioritaire, la colonie reçut une myriade de bénéfices tels que des subventions au logement, des réductions d’impôts et des prêts à faible intérêt. Par la suite, tous les gouvernements successifs entreprirent des programmes massifs : des développements des infrastructures, des constructions de routes et des transports urbains.
Cette injection massive de ressources favorisa la croissance rapide du nombre de colons. En octobre 1992, Maalé Adumim devint la première colonie à obtenir le statut de ville.
Le bloc de Maalé Adumim, tel qu’il a été conçu, est censé séparer le nord de la Cisjordanie (Ramallah, Jénine et Naplouse) de son sud, Hébron, Bethléem et Beit Jala. Israël a relié Maalé Adumim à Jérusalem-Ouest par des tunnels construits en dessous de la montagne Al-Macharef. L’objectif étant de regrouper toutes les concentrations démographiques arabes à Jérusalem derrière le mur de séparation et, par conséquent, de s’assurer que les Palestiniens ne deviennent une majorité dans la Ville sainte.
Au fil des années, les autorités civiles et militaires ont publié une myriade de lois et règlements concernant les colons. Deux systèmes législatifs coexistent donc sur le même territoire :
— Les colons ont les mêmes droits que ceux des citoyens d’Israël.
— Les Palestiniens, par contre, sont soumis à la loi militaire et jugés le plus souvent par des cours militaires.
En 2004, un plan d’élargissement de la colonie, baptisé le projet « E1 », a été lancé. La construction de la colonie a été annoncée depuis 1994, à l’époque de Ytzhak Rabin. Elle a ensuite été approuvée en 1997, et en 2004 son infrastructure est lancée. Avec 4 000 logements et 3 hôtels. Le plan « E1 » est considéré comme une partie importante de l’ensemble du projet du « Grand Jérusalem », qui est un projet israélien destiné à annexer une énorme portion de la Cisjordanie et à confirmer son annexion en 1967 de la Jérusalem-Est palestinienne.
Le projet du « Grand Jérusalem » a été approuvé officiellement et publiquement par la Knesset le 28 mai 1997. [1]
Par ailleurs, signe du refus israélien d’aller vers un véritable processus de paix, on annonce un nouveau projet d’extension d’un quartier de colonisation à Jérusalem-est. Le NouvelObs écrit [2] :
Une commission israélienne de planification urbaine vient d’approuver un projet de construction de 1.300 logements dans l’un des quartiers déjà annexé de Jérusalem-est. Une annonce qualifiée de destructrice "du processus de paix" par le négociateur palestinien Saeb Erakat.
Une extension d’un quartier de colonisation de Jérusalem-est annexé a été approuvée, vendredi 13 juin, par une commission israélienne de planification urbaine. D’après la municipalité, le projet prévoit la construction de 1.300 logements.
Le porte-parole de la municipalité, Gidi Schmerling, indique dans un communiqué que le quartier de Ramat Shlomo, où sont prévus les logements, comprend déjà quelques 2.000 unités d’habitation. Il confirme ainsi une information du journal Haaretz.
Après un premier feu vert de la commission municipale, la décision définitive a été prise mardi par la commission de planification de Jérusalem, qui relève du ministère de l’Intérieur.
"Détruire le processus de paix"
Réagissant à cette annonce, le négociateur palestinien Saëb Erakat a accusé Israël de "chercher à détruire le processus de paix".
"Nous condamnons fermement ce projet qui traduit la détermination du gouvernement israélien à détruire le processus de paix", a-t-il déclaré.
"La communauté internationale doit contraindre Israël à arrêter la colonisation si elle veut donner une chance aux négociations de paix", a-t-il ajouté.
Il s’agit d’un des projets de construction les plus ambitieux dans des implantations à Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël en 1967.
Le projet, prévoit en tout de doubler le nombre de logements dans ce quartier, en le portant à 4.000.
Pour des jeunes couples et des mal logés
"Ces deux mille logements supplémentaires destinés à des jeunes couples (israéliens) et des mal logés sont de première nécessité", a souligné le porte-parole de la municipalité de Jérusalem.
Plus de 200.000 Israéliens se sont installés depuis 1967 dans une douzaine de quartiers de colonisation construits à Jérusalem-est.
Les Palestiniens qui ambitionnent de faire du secteur oriental de Jérusalem la capitale de leur futur Etat, estiment que la colonisation israélienne est le principal obstacle sur la voie de la paix.
Les Etats-Unis, qui parrainent les négociations de paix israélo-palestiniennes relancées en novembre 2007 à Annapolis et censées aboutir à un accord avant fin 2008, avaient critiqué la poursuite de la colonisation par Israël.
Ces négociations n’ont toujours pas enregistré de progrès notables [3].