Pour la plupart, ces frappes ont ciblé des installations des forces de police et de sécurité partout dans la bande de Gaza, où la densité de population est extrême. Ceci indique à quel point les FIO méprisent la vie et le bien-être des civils. Plus de 900 personnes ont été tuées ou blessées, essentiellement des non-combattants. Le nombre élevé de morts [lors du premier jour de frappe, ndlt] vient de l’heure choisie pour les frappes, qui coïncidait avec l’alternance des groupes scolaires, alors que des dizaines d’enfants était en chemin de ou vers leur école [faute de moyens, les enfants ne vont à l’école qu’une demie-journée par jour, les uns le matin, les autres l’après midi, ndlt]. Sept étudiants du Centre d’Enseignement Professionnel de l’UNRWA (l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens) à Gaza ont aussi été tués au cours de l’une des frappes sur Gaza City.
Selon l’enquête d’Al-Mezan, samedi 27 décembre 2008 à environ 11:30, l’armée de l’air israélienne a lancé une séries de frappes coordonnées visant des dizaines de postes de police, de sécurité et autres immeubles à travers la bande de Gaza. La première vague a duré moins de cinq minutes, durant lesquelles 100 missiles et bombes ont été larguées sur Gaza. L’une des frappes les plus importantes visait le complexe de police Arafat, ; proche de plusieurs écoles de l’UNRWA. Des dizaines de personnes ont été tuées dans cette attaque, dont des dizaines de jeunes hommes qui suivaient un entraînement pour entrer dans la police. En outre, le colonel général Tawfik Jabir, directeur général de la police dans la bande de Gaza, et le capitaine Ahmed al-Jabari, directeur de l’appareil de protection et de sécurité, ont aussi été tués dans cette attaque.
Les frappes des FIO ont été d’une férocité sans précédent. Des postes de police dans des zones densément peuplées ont été attaquées, les détruisant, infligeant de grave dommages à des dizaines d’écoles et de maisons, et tuant des dizaines de civils dont des enfants et des personnes âgées.
Les frappes ont continué toute la nuit, visant des maisons et des immeubles civils, y compris des puits, des ateliers artisanaux, des mosquées et des installations de communication. Le gardien d’un puits et trois employés de la Société de Télécommunication Palestinienne ont été tués dans le nord de la bande de Gaza. Deux autres hommes sont morts lors d’une frappe qui visait la mosquée al-Borno, près de l’hôpital al-Shifa à Gaza City. L’hôpital a été endommagé au cours de cette frappe. En outre, les FIO ont visé des prisons, y compris aujourd’hui à midi, la prison al-Raraya, la principale prison de Gaza. Des rapports préliminaires indiquent que des gardiens et des prisonniers ont été tués et blessés.
Par dessus le marché, des dizaines de maisons ont été détruites, de même que de nombreuses écoles et cliniques dépendant de l’UNRWA ou du gouvernement. Des bureaux du gouvernement local et des véhicules ont aussi été détruits. L’enquête préliminaire d’Al-Mezan indique qu’au moins 257 personnes ont été tuées dans ces frappes aériennes durant les dernières 24 heures. Parmi celles-ci, la très grande majorité sont des non-combattants et des civils ; parmi eux, 20 enfants, 9 femmes et 60 civils. La plupart des autres tués sont des membres de la police civile qui se trouvaient dans leurs bureaux ou qui s’entraînaient. Au moins 597 personnes ont aussi été blessées, dont 35 enfants dans un état critique. Al Mezan pense que le nombre de décès connus va augmenter, car beaucoup de familles ont enterré leurs morts sans les déclarer dans les hôpitaux. En outre, des dizaines de personnes hospitalisées sont entre la vie et la mort. Et des dizaines de personnes plus légèrement blessées n’ont pas été admises à l’hopital et ne sont donc pas comptabilisées. Tandis que les frappes aériennes continuent, les victimes sont plus en plus nombreuses. Ce qui fait de cette opération l’une des plus sanglantes, et des plus criminelles des actions militaires à Gaza des quelques dernières décennies.
Cette escalade arrive à la suite d’une détérioration sans précédent des conditions humanitaires à laquelle est confrontée le 1,5 million d’habitants de Gaza, due au siège hermétique qui empêche tout accès à la nourriture, aux médicaments et à l’énergie. Les Gazaouis ont particulièrement souffert de coupures d’eau, de gaz pour la cuisine et de denrées alimentaires. Le siège a aussi eu un impact sur la capcité des hopitaux à fonctionner avec un manque sévère de médicaments et d’équipements. La prise en charge du très grand nombre de morts et de blessés en si peu de temps a été particulièrement problématique, tout spécialement pendant la première heure qui a suivi la première vague d’attaques d’hier.
Le Centre Al Mezan pour les Droits Humains condamne dans les termes les plus forts l’escalade militaire criminelle des FIO dans la bande de Gaza, qui s’attaque de façon indiscriminée aux civils et à leurs biens, et qui viole de façon flagrante les règles du droit international humanitaire, ce qui est un crime de guerre. Al Mezan condamne tout particulièrement les attaques des FIO contre des cibles civiles où des enfants et des civils innocents ont été tués et mutilés, malgré les moyens technologiques avancés que les FIO emploient pour surveiller la bande de Gaza.
Al Mezan souligne que les policiers, qui ne prennent part à aucune hostilité, ne sont pas considérés en droit humanitaire international comme des cibles militaires légitimes, et ne doivent pas être délibérement visés.
Il souligne en outre qu’Israël doit respecter les règles du droit international, quelles que soient les circonstances, en particulier lorsqu’il s’agit d’usage de la force. Une réaction à des tirs de roquettes ne peut en aucun cas justifier la perpétration de graves violations du droit humanitaire international, c’est-à-dire de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Al-Mezan s’inquiète du silence persistent de la communutauté internationale face à cette escalade qui ne peut qu’encourager Israël à de nouvelles escalades. Al Mezan appelle la communitauté internationale à intervenir d’urgence pour protéger la population civile en accord avec ses obligations légales et morales selon le droit international.
Une intervention internationale est nécessaire d’urgence puisque les attaques des FIO sur Gaza continuent.