Photo : Une petite fille tire de l’eau pour sa famille à Gaza le 4 août 2024. Crédit : Eye on Palestine.
Le nombre d’enfants mal nourris dans le nord de la bande de Gaza a augmenté de 300% entre mai et juillet, a annoncé l’ONU lundi.
Cette annonce a été faite lors d’une conférence de presse donnée par le porte-parole adjoint du secrétaire général, Farhan Haq.
Lors de cette réunion, Haq a déclaré que la crise humanitaire à Gaza s’aggravait et qu’il y avait "une augmentation des niveaux de malnutrition chez les enfants dans le nord de la bande de Gaza".
Les partenaires de l’ONU "ont noté une augmentation de [plus de] 300 % en juillet - où plus de 650 cas de malnutrition aiguë ont été diagnostiqués - par rapport au mois de mai où 145 cas avaient été détectés" a-t-il déclaré.
Il a ajouté que cette situation était due aux "difficultés d’accès, aux pénuries de fournitures essentielles, à la disponibilité limitée de produits frais et de viande, à l’insuffisance des services d’eau et d’assainissement et à la propagation des maladies".
En juillet, la polio a été découverte dans des échantillons d’eaux usées de Gaza, les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement ayant été gravement endommagées par les frappes aériennes israéliennes à Gaza.
Haq a également déclaré que seuls 8 % des 50 000 enfants auxquels les partenaires souhaitent apporter des fournitures essentielles sont atteints en raison des problèmes liés à l’aide.
Cette annonce intervient alors que le ministre israélien des finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a déclaré que le pays devrait affamer les deux millions d’habitants de Gaza.
Lors d’une conférence organisée à Yad Binyamin par le média israélien Israel Hayom, M. Smotrich a déclaré qu’Israël autorisait l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza parce qu’il n’avait pas le choix.
"Nous ne pouvons pas, dans la réalité mondiale actuelle, gérer une guerre. Personne ne nous laissera faire mourir de faim 2 millions de civils, même si cela peut être justifié et moral, jusqu’à ce que nos otages nous soient rendus".
Tout en affirmant qu’il fallait apporter de l’aide à Gaza pour prolonger la guerre, Smotrich a condamné un accord qui, selon lui, laisserait la plupart des captifs israéliens à Gaza.
Les Nations Unies et les organisations humanitaires ont déjà reproché à Israël d’entraver l’entrée de l’aide à Gaza et d’exacerber la crise humanitaire dans l’enclave.
Fikr Shalltoot, directeur de Medical Aid for Palestinians (MAP) à Gaza, a déclaré à New Arab que les habitants de Gaza étaient "épuisés et affamés" et que des patients mouraient de blessures soignables et de malnutrition.
"Cette famine est provoquée par l’homme et résulte directement du fait que l’armée israélienne refuse l’entrée d’une aide suffisante et attaque les soins et les infrastructures de santé à Gaza", a déclaré Fikr Shalltoot, ajoutant que si Israël assumait la responsabilité de l’aide et permettait à l’aide d’entrer en toute sécurité dans l’enclave, la famine serait immédiatement éradiquée.
"Nous demandons au gouvernement britannique et à la communauté internationale de faire ce qui est vraiment juste et moral et d’insister pour que l’aide soit autorisée à entrer dans Gaza à grande échelle. Ils doivent tenir Israël pour responsable de l’utilisation de la famine comme arme de guerre. Israël doit cesser d’affamer Gaza."
La guerre d’Israël contre Gaza a fait 39 653 morts et 91 535 blessés. Haq a ajouté qu’au moins 63 % des structures de Gaza avaient été endommagées par la guerre.
Traduction : AFPS