Vendredi 24 mai s’est tenue l’Assemblée générale des actionnaires de Carrefour à Aubervilliers. Cet événement a constitué un temps fort dans notre mobilisation pour exiger la fin de la complicité de Carrefour avec la colonisation israélienne de la Palestine.
À l’intérieur de l’Assemblée générale, la direction de Carrefour a été interpellée sur cette question par des actionnaires, parmi lesquels des militants et militantes de plusieurs organisations de soutien à la cause palestinienne, dont l’AFPS, qui avait acquis des actions Carrefour dans cet objectif. Des questions écrites sur le sujet avaient également été envoyées. Face à cette insistance, Alexandre Bompard, le PDG du groupe Carrefour s’est trouvé contraint de sortir du silence dans lequel il se réfugiait depuis un an et demi pour tenter de désamorcer les critiques et les campagnes internationales qu’il ne peut plus ignorer.
Malheureusement pour lui, ses affirmations, en forme d’incantations telles que « Nous ne sommes pas présents dans les Territoires occupés, sous marque Carrefour », ne résistent pas aux faits que nous documentons depuis la publication de notre rapport. Essayant de faire retomber toute la responsabilité sur ses partenaires israéliens franchisés, il n’hésite pas à affirmer : « La marque Carrefour ne peut être utilisée dans les territoires occupés et toute méconnaissance de cette règle exposerait le partenaire à une action du Groupe ». La présence de produits Carrefour dans neuf magasins implantés dans des colonies a été largement documentée et prouvée par l’AFPS et ses partenaires, de même que l’utilisation du nom et du logo de Carrefour dans la publication d’une offre d’emploi à destination des colons de Maale Adumim. Nous attendons toujours la condamnation de ces actions et les mesures prises par le groupe Carrefour pour les faire cesser !
Le groupe Carrefour et son PDG s’enfoncent dans le déni pour ne pas dire le mensonge, ce qui ne peut que contribuer à renforcer les mobilisations dont la nôtre. Notons au passage que Carrefour est également confronté à de très fortes revendications salariales qui se sont exprimées au cours de cette AG. Pour la CFDT et la CGT, la direction de Carrefour organise une restructuration déguisée depuis 2018 en passant plus de 300 magasins en franchise ou location/gérance ce qui engendre, pour les 23 000 salariés concernés, perte de salaire et droits sociaux, conditions de travail dégradées. Pendant qu’actionnaires et PDG voient leurs dividendes et rémunération largement augmenter.
La mobilisation à l’extérieur de l’AG était également très importante. Plus d’une centaine de militants de diverses organisations étaient présents pour dénoncer le soutien direct de Carrefour à la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. La CGT a rappelé son engagement dès la rédaction du rapport sur la complicité de Carrefour. Nous avons souligné l’importance d’avoir à nos côté la CGT. Nous ne dénonçons pas les salariée·es de Carrefour. Ils, elles ne sont pas responsables des actes de leur employeur. C’est la direction de carrefour qui doit prendre ses responsabilités et mettre fin à ses contrats de franchise avec ces sociétés israéliennes. La distribution de tracts à la sortie du métro a permis d’informer les actionnaires qui se rendaient à l’AG, ainsi que les autres passants.
Nous, Association France Palestine Solidarité, tenons à exprimer une nouvelle fois notre exigence que Carrefour cesse toute forme de complicité avec la colonisation et les crimes d’Israël.
Pour réussir à faire reculer Carrefour, la mobilisation doit encore s’intensifier par la multiplication des actions devant les magasins Carrefour, partout en France, avec interpellation de la direction de Carrefour à tous les échelons (signatures de cartes postales encore plus nombreuses à envoyer au PDG, remises ou envois de la note d’information aux directions des magasins Carrefour) et invitation au Boycott, pour les personnes qui souhaitent s’y engager.
Le Bureau national de l’AFPS, le 3 juin 2024
Photo : Des manifestants militent devant l’assemblée générale des actionnaires de Carrefour le 24 mai 2024 © AFPS