(extraits)
En dépit de l’injustice historique imposée au peuple arabe palestinien
qui a abouti à sa dispersion et l’a privé de son droit à l’autodétermination,
au lendemain de la résolution 181 (1947) de l’Assemblée générale des
Nations unies recommandant le partage de la Palestine en deux États, l’un
arabe et l’autre juif, il n’en demeure pas moins que c’est cette résolution qui
assure, aujourd’hui encore, les conditions de la légitimité internationale qui
garantissent également le droit du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance. [...]
Avec l’Intifada et l’expérience révolutionnaire accumulée, le peuple
palestinien est parvenu au seuil d’un tournant historique décisif. Le peuple
arabe palestinien réaffirme aujourd’hui ses droits inaliénables et leur exercice sur le sol palestinien :
Conformément aux droits naturels, historiques et légaux du peuple
arabe palestinien à sa patrie, la Palestine, et fort des sacrifices des générations successives de Palestiniens pour la défense de la liberté et de l’indépendance de leur patrie,
Sur la base des résolutions des Sommets arabes,
En vertu de la primauté du droit et de la légalité internationale incarnée
par les résolutions de l’Organisation des Nations unies depuis 1947,
Exerçant le droit du peuple arabe palestinien à l’autodétermination, à
l’indépendance politique et à la souveraineté sur son sol,
Le Conseil national palestinien, au nom de Dieu et du peuple arabe
palestinien, proclame l’établissement de l’État arabe de Palestine sur notre
terre palestinienne, avec pour capitale Jérusalem Al-Qods Al-Sharif.
L’État de Palestine est l’État des Palestiniens où qu’ils soient. C’est dans
ce cadre qu’ils pourront développer leur identité nationale et culturelle,
jouir de la pleine égalité des droits, pratiquer librement leurs religions et
exprimer sans entraves leurs convictions politiques.
Là sera respectée leur dignité humaine dans un régime parlementaire
démocratique fondé sur la liberté de pensée, la liberté de constituer des
partis, le respect par la majorité des droits de la minorité, et le respect par
la minorité des décisions de la majorité. Ce régime sera fondé sur la justice
sociale, l’égalité et l’absence de toute forme de discrimination sur la base
de la race, de la religion, de la couleur ou du sexe, dans le cadre d’une
constitution qui garantit la primauté de la loi et l’indépendance de la justice, et en totale fidélité à l’égard des traditions spirituelles palestiniennes,
traditions de tolérance et de cohabitation généreuse entre les communautés religieuses à travers les siècles. [...]
La résolution politique (extraits)
[...] De par sa responsabilité à l’égard de son peuple, de ses droits
nationaux et de son désir de paix fondé sur la Déclaration d’indépendance
du 15 novembre 1988, et en accord avec la volonté de l’humanité de renforcer la détente internationale et le désarmement nucléaire et de régler les
conflits régionaux par des moyens pacifiques, le Conseil national palestinien affirme la détermination de l’OLP de parvenir à une solution politique
globale du conflit israélo-arabe, dont l’essence est la question palestinienne, dans le cadre de la Charte des Nations unies, des dispositions de la
légalité internationale, des principes et des règles de droit international,
des résolutions des Nations unies dont les dernières en date sont les résolutions du Conseil de sécurité n° 605, 607 et 608, et des résolutions des
Sommets arabes, de façon à garantir les droits du peuple arabe de
Palestine au retour, à l’autodétermination et à l’édification de son État indépendant sur sa terre nationale, ainsi qu’à mettre en place les dispositifs de
paix et de sécurité pour tous les États de la région.
Pour la réalisation de cet objectif, le Conseil national palestinien affirme
la nécessité de :
1. Réunir une conférence internationale dotée de pouvoirs et consacrée
à la question du Moyen-Orient, dont l’essence est la question palestinienne, sous la supervision des Nations unies, et avec la participation des
membres permanents du Conseil de sécurité et de la totalité des parties en
conflit dans la région, y compris l’OLP, représentant unique et légitime du
peuple palestinien, sur un pied d’égalité avec les autres participants étant
entendu que la conférence internationale se tiendra sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et de la garantie des droits nationaux
légitimes du peuple palestinien, en particulier son droit à l’autodétermination, conformément aux principes et aux dispositions de la Charte des
Nations unies à propos du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de
l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires d’autrui par la fore ou l’invasion militaire et sur la base des résolutions Nations unies relatives à la
question palestinienne.
2. Assurer le retrait d’Israël de tous les Territoires arabes occupés en
1967, y compris la Jérusalem arabe.
3. Annuler toutes les mesures de rattachement et d’annexion et démanteler les colonies établies par Israël dans les Territoires palestiniens et
arabes depuis 1967.
4. Agir pour mettre les Territoires palestiniens occupés, y compris la
Jérusalem arabe, sous la supervision des Nations unies durant une période
limitée, en vue d’assurer la protection de notre peuple et de créer un climat
favorable au succès des travaux de la conférence internationale, pour parvenir à un règlement politique global, garantir la sécurité et la paix pour
tous, fondée sur l’acceptation et la satisfaction réciproques, et permettre à
l’État palestinien d’exercer son pouvoir effectif sur ces territoires.
5. Résoudre la question des réfugiés palestiniens conformément aux
résolutions des Nations unies relatives à cette question.
6. Garantir la liberté de culte dans les Lieux saints de Palestine aux
fidèles de toutes les religions.
7. Faire établir par le Conseil de sécurité, et sous sa garantie, les dispositifs de sécurité et de paix pour tous les États concernés de la région, y
compris l’État de Palestine.
Le Conseil national palestinien réaffirme ses résolutions antérieures
concernant la relation privilégiée qui lie les peuples-frères jordanien et
palestinien. Les rapports ultérieurs entre les États de Jordanie et de
Palestine seront fondés sur des bases confédérales et sur la base de l’adhésion libre et volontaire des deux peuples-frères en vue de renforcer leurs
liens historiques et leurs intérêts communs vitaux.
Le Conseil national palestinien renouvelle son adhésion aux résolutions
des Nations unies sur le droit des peuples à résister à l’occupation étrangère, au colonialisme, à la discrimination raciale et à lutter pour leur indépendance. De même, le Conseil national palestinien proclame, encore une
fois, son rejet du terrorisme sous toutes ses formes, y compris le terrorisme
d’État, conformément à ses résolutions antérieures à ce sujet à la résolution
du Sommet arabe d’Alger de 1988, aux résolutions des Nations unies
n° 421159 de 1987 et n° 61140 de 1985, à la déclaration du Caire du 7 novembre 1985. [...] Le Conseil national palestinien adresse son profond remerciement à tous les États, forces et organisations internationales qui soutiennent les droits nationaux palestiniens. Il réaffirme sa volonté de renforcer les liens d’amitié et de coopération avec l’Union soviétique amie, avec
la Chine populaire amie, les autres États socialistes, les États non alignés,
les États musulmans, les États d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ainsi
que tous les autres pays amis.
Le Conseil national palestinien observe avec satisfaction les signes
d’une évolution positive dans l’attitude de certains États européens et du
Japon, sur la voie d’un plus grand soutien aux droits du peuple palestinien.
Il salue cette évolution et appelle à redoubler les efforts pour l’approfondir.
[...]
Au moment où le Conseil national palestinien observe avec une préoccupation profonde la montée des forces du fascisme et de l’extrémisme
israélien, et la recrudescence de campagnes déclarées pour appliquer une
politique d’extermination et d’expulsion, individuelle ou collective, à
l’égard de notre peuple, il appelle à renforcer l’action et les efforts à tous
les niveaux pour s’opposer à ce danger fasciste. Simultanément le Conseil
exprime son appréciation pour le rôle et le courage des forces de paix
israéliennes dans leur détermination à s’opposer et à dénoncer les forces
fascistes, racistes et agressives, et dans leur appui à la lutte de notre
peuple palestinien, à son soulèvement, à son droit à l’autodétermination
et à l’édification de son État indépendant. Le Conseil réaffirme ses résolutions antérieures pour renforcer et développer les relations avec ces
formes démocratiques.
Le Conseil national palestinien s’adresse à tous les milieux du peuple
américain pour leur demander d’oeuvrer en vue de mettre un terme à la
politique de l’administration américaine qui continue de nier les droits
nationaux du peuple palestinien, y compris son droit sacré à l’autodétermination. Il exhorte le peuple américain à oeuvrer pour l’adoption de politiques qui soient conformes aux droits de l’homme, aux chartes et résolutions internationales et qui servent les efforts pour l’instauration de la paix
au Moyen-Orient et la sécurité pour tous les peuples, y compris le peuple
palestinien [...].
EXTRAIT : http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/proche-orient/